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Iman Beney, le couteau suisse de la Nati à seulement 18 ans

 Iman Beney, la perle de la Suisse
Iman Beney, la perle de la SuisseČTK / imago sportfotodienst / HMB Media
Les cavalcades échevelées côté droit d'Iman Beney (18 ans) font vibrer les supporters suisses, qui comptent sur l'énergie d'une de leurs chouchoutes pour bousculer l'Espagne en quarts de finale de l'Euro-2025, vendredi (21h00) à Berne.

Infatigable. Pugnace en défense, saignante en contre-attaque, elle n'a pas encore marqué en 14 sélections mais elle fait planer un danger permanent, à l'image de ses deux grosses occasions lors du deuxième match contre l'Islande (2-0). Alignée piston droit dans la défense à cinq de la Nati, elle monte souvent d'un cran quand il faut faire la décision, grâce à une polyvalence impressionnante pour une footballeuse qui aura 19 ans le 23 juillet, le lendemain de la demi-finale que vise la Suisse contre le vainqueur de France-Allemagne, même si la Roja est largement favorite de leur duel.

"Quand je la titularise contre l'Angleterre (en décembre pour une défaite 1-0), je ne vois pas la joueuse de 18 ans qui évolue encore dans son pays, elle est parfaitement à sa place", dit au journal Le Temps la sélectionneuse en parlant d'Iman Beney. Pia Sundhage n'hésite pas à la changer de poste, elle l'a même alignée en attaque en Ligue des nations. Mais c'est derrière qu'elle en a surtout besoin, à l'Euro.

Et la jeune femme s'est très vite adaptée. "Petit à petit, on voit que ça va mieux mais je sais que je dois encore progresser défensivement", dit-elle de son nouveau rôle.

"Je suis inarrêtable aujourd'hui"

Elle impressionne aussi par sa caisse. "Je pense que j'aurais pu courir encore et encore, souriait-elle après la victoire contre l'Islande. Franchement, c'est un sentiment de ouf parce que tu te dis: 'Je suis inarrêtable aujourd'hui'". La jeune prodige s'émerveillait aussi du soutien du public à domicile. "Dire qu'ils sont là pour nous. Quand on arrive dans le stade, on a presque les larmes aux yeux", lâche-t-elle.

Iman Beney savoure d'autant plus qu'elle a subi une rupture des ligaments d'un genou à quelque jours de s'envoler pour le Mondial 2023 en Océanie. Il lui reste toute une carrière pour voyager.

Manchester City aussi a repéré le talent du couteau suisse de la sélection et l'a recrutée cet été. La surdouée va quitter les Young Boys de Berne, avec qui elle vient d'être championne de Suisse. "Il était temps pour moi d'aller découvrir autre chose et partir à l'étranger (...) poursuivre mon développement", commente-t-elle.

Sundhage approuve. "Le talent, seul, ne mène nulle part. Il faut travailler. Mais des adultes qui croient en vous et vous le font savoir, ça peut aider", estime la double médaillée d'or olympique à la tête des États-Unis. Comme Beney est une enfant de la balle, les adultes de sa famille sont aussi de bon conseil.

"Elle a sauté de joie"

Son père Nicolas a été gardien de buts des Espoirs suisses battus en demi-finale de l'Euro 2002 par la France de Mickaël Landreau. Les yeux mouillés d'émotion, il raconte à la RTS (Radio télévision suisse) les tout débuts de sa fille : "Le jour où elle a reçu la lettre de la commune pour les enfants en âge de démarrer l'école de foot sur les terrains, elle a sauté de joie parce que c'était vraiment ce qu'elle voulait."

Dans cette équipe de sa ville de Savièse jouait aussi sa grande amie Naomi Luyet, encore convalescente et grande absente du quintet de gamines qui représentent l'avenir de la Nati, avec Sydney Schertenleib, Noemi Ivelj et Leila Wandeler, la plus vieille : la Lyonnaise a 19 ans !

Son frère Roméo Beney vient de passer professionnel au FC Bâle et sa tante Noémie, talent manager à l'ASF, la Fédération suisse, fait partie de l'encadrement de la Nati. Seule sa mère n'avait pas le gène du ballon rond. "Je voulais qu'elle soit une grande danseuse, mais ça n'a pas joué", plaisante Cléo Beney sur la RTS, qui était venu filmer toute la famille pour un amical au Tourbillon, le stade de Sion, avant l'Euro.

Là-bas, beaucoup de fans, filles et garçons, demandaient un selfie ou un autographe à Iman Beney. "Je prends conscience de sa popularité", racontait sa mère. Et ça ne fait que commencer.