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Esther Gonzalez, la serial buteuse revancharde après son absence aux Jeux olympiques

Esther Gonzalez, pointe espagnole affûtée à Gotham
Esther Gonzalez, pointe espagnole affûtée à GothamNick Potts / PA Images / Profimedia
Rarement citée parmi les stars de l'Euro, la voici meilleure buteuse à l'aube des quarts de finale: à 32 ans, l'Espagnole Esther Gonzalez s'est épanouie en pointe loin des regards européens, dans l'intensité américaine de Gotham.

"Le changement depuis que je suis aux États-Unis est incroyable", racontait l'avant-centre de poche (1,61 m) après son doublé inaugural face au Portugal, auquel elle a ajouté un troisième but contre la Belgique puis un quatrième face à l'Italie, à peine entrée en jeu. Avec sa vista technique, l'intelligence de son placement et son pressing inlassable, l'Andalouse parachève l'armada espagnole, ses milieux de classe mondiale et son souci de récupérer le ballon très haut, avant le quart de finale vendredi à Berne (21h00) face à la Suisse.

Pourtant Gonzalez, internationale depuis 2016 (53 matchs, 37 buts) et championne du monde en 2023 avec la Roja, a connu un an d'éclipse en sélection et a manqué les JO 2024 de Paris, où l'équipe nationale espagnole a fini au pied du podium. Transférée à l'été 2023 du Real Madrid au Gotham FC, elle a découvert les couleurs noir et bleu ciel de la franchise new-yorkaise inspirée de l'univers de Batman, mais surtout un championnat NWSL "très exigeant physiquement", avec un "rythme de compétition très élevé".

"M'entraîner avec les joueuses américaines m'a donné un plus. Ensuite, j'ai passé de nombreuses heures à la salle de sport pour avoir cette étincelle dont nous, les attaquantes, avons besoin pour arriver les premières sur le ballon et nous battre contre les défenseuses", retrace-t-elle.

Connexion avec Putellas

Précise comme un batarang - le boomerang en forme de chauve-souris de Batman -, elle a signé un but décisif en finale de la première Coupe des championnes de la Concacaf fin mai face aux Tigres mexicaines. Elle a aussi été sacrée meilleure joueuse de NWSL en juin et menait le classement des buteuses (10 réalisations en 13 rencontres) avant la trêve internationale.

La gamine née près de Grenade, seule fille de l'équipe locale de Huescar, contrainte de quitter la maison à 14 ans pour tenter sa chance à Levante, Malaga, Huelva, l'Atlético puis le Real Madrid, est désormais à New York jusqu'en 2027, pour environ 590.000 dollars annuels (500.000 euros), le maximum autorisé par la ligue.

Pour tenter de décrocher avec l'Espagne un premier titre continental, elle peut compter sur une parfaite entente avec les stars de l'entrejeu espagnol, à commencer par Alexia Putellas qui lui a déjà adressé deux passes décisives.

"Les attaquantes sont appréciées pour leurs buts, mais la pression qu'elle exerce, l'engagement qu'elle a... Elle récupère les ballons, attaque en profondeur, et elle marque. Je suis très heureuse pour elle", saluait la double Ballon d'or (2021 et 2022) après la rencontre face à la Belgique.

Dans une sélection qui a connu la gloire et la tourmente, du triomphe sportif au dernier Mondial jusqu'au baiser imposé par l'ex-président de la Fédération Luis Rubiales à l'attaquante Jenni Hermoso, Esther Gonzalez affiche aussi un recul rare.

"Ma vie ne dépend pas de ma venue ou non en équipe nationale. Ma vie dépend de comment je vais en dehors du football et je pense être une personne très équilibrée. J'ai une famille solide et une compagne merveilleuse", explique-t-elle, sérénité en bandoulière.