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"En terme de talent pur, elle fait partie du top 3", Lauren James, le facteur X de l’Angleterre

"En terme de talent pur, elle fait partie du top 3", Lauren James, le facteur X de l’Angleterre
"En terme de talent pur, elle fait partie du top 3", Lauren James, le facteur X de l’AngleterrePhoto par FABRICE COFFRINI / AFP
Revenue de blessure juste à temps pour l'Euro, Lauren James a déjà brillé sur les trois premiers matchs de poules de l’Angleterre. La jeune attaquante de Chelsea devrait encore être l’élément déclencheur des Lionesses face à la Suède en quarts de finale.

Après une titularisation surprise face à la France lors du premier match de poules des tenantes du titre, Lauren James a enchaîné : un doublé face aux Pays-Bas et une masterclass face au pays de Galles dans une victoire 6-1 pour qualifier l’Angleterre en quarts de finale. Pourtant l’attaquante de Chelsea revenait tout juste d’une blessure à la cuisse, qu’elle traîne depuis début avril. "Elle s'est entraînée avec nous, à Chelsea, tout le mois de juin, retrace Camille Abily, entraîneure adjointe de Sonia Bompastor au sein deu club londonien. Elle a eu peu de vacances, elle a eu une préparation qui a commencé plus tôt que les autres pour essayer d'être la plus en forme possible."

Au sein du staff de Chelsea, "on ne s’attendait pas forcément à la voir titulaire et jouer 60 minutes" face aux Bleues, mais on note "qu’elle aurait pu marquer très rapidement", en se procurant deux occasions en début de partie. En Angleterre, le choix de Sarina Wiegman de la titulariser à peine retapée de sa blessure a été critiqué. Mais Abily y voit un signe de confiance de la part du staff anglais, pour une joueuse qui en a besoin. "C’est une joueuse qui a énormément de talent, mais qui doute beaucoup d’elle-même. Ça peut ne pas transparaître quand elle est sur le terrain, mais elle a tout simplement besoin d'avoir cette relation de confiance avec son entraîneure", expliquait Sonia Bompastor dans son interview pour Flashscore fin février.

"On sait qu'il suffit de donner la balle à ‘LJ’"

Une confiance qu’elle a bien rendu quatre jours plus tard à Sarina Wiegman, après avoir été basculée du milieu de terrain vers l’aile droite, après la déroute face à la sélection tricolore. Elle y a retrouvé toute sa capacité à jouer le un-contre-un, à déborder, à servir ses coéquipières dans le bon tempo. "Son relâchement rend son jeu très fluide", analysait la sélectionneure anglaise au coup de sifflet final. Lucy Bronze, qui est aussi sa coéquipière à Chelsea, est fan : "On sait qu'il suffit de donner la balle à ‘LJ’ dans des positions dangereuses, et un but peut surgir de n'importe où. C'est probablement la meilleure (...) quand il s'agit de créer quelque chose de spécial."

Comme lorsque dans un deuxième match de poules déjà décisif pour l’Angleterre face aux Pays-Bas, la droitière ouvre le score d’une très belle frappe du pied gauche à l’entrée de la surface, avant de récidiver avec une reprise, toujours du gauche, sur un ballon mal repoussé par la défense néerlandaise. "On la voit faire ça tout le temps à l'entraînement", raconte la buteuse anglaise Alessia Russo en conférence de presse, qui cherche à "trouver Lauren James dans ces zones autant que possible".

"Elle fait partie de ces joueuses qui sont capables de changer le match à elles seules. Elle a cette capacité d’éliminer, de marquer même au milieu de trois adversaires. Elle est très adroite devant le but, elle aime frapper, que ce soit pied droit, pied gauche, elle est capable de tirer de loin et de marquer de loin à tout moment", complète Camille Abily, qui lui avait demandé en rigolant avant l’Euro "de ne pas marquer contre la France". Promesse tenue vis-à-vis de sa coach, qui voit encore des axes de progression dans le jeu de sa pépite : "On a vu une très bonne Lauren James, mais pour faire partie des meilleures joueuses du monde, il faut aussi que sa palette augmente."

"En ayant plus de régularité, elle pourrait devenir une des meilleures joueuses du monde"

Comme lorsqu’elle doit revenir pour faire le contre-pressing. "Lauren est douée pour défendre parce que physiquement, elle est très impressionnante sur ses premiers appuis. Donc elle est dure à passer quand elle est vraiment concernée", analyse sa coach, rejointe par Wiegman qui estime qu’elle "travaille vraiment dur lorsque c’est nécessaire". Abily en est sûre : "En ayant encore un peu plus de régularité elle pourrait devenir une des meilleures joueuses du monde."

"J’ai côtoyé pas mal de très grandes joueuses, mais en terme de talent pur, Lauren fait partie du top 3. Elle est capable de faire des choses exceptionnelles", surenchérit-elle. Après une saison marquée par les blessures - elle n’a joué que neuf matchs de championnat cette saison - la numéro 7 anglaise a de nouveau l’occasion de se montrer face à la Suède, en quarts de finale de l’Euro 2025.