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En quête d'une finale, l'Espagne devra battre sa "bête noire" allemande en demi-finale

En quête d'une finale, l'Espagne devra battre sa "bête noire" allemande en demi-finale
En quête d'une finale, l'Espagne devra battre sa "bête noire" allemande en demi-finalePhoto par OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Championne du monde en titre, l’Espagne a tout de même des raisons de craindre l’Allemagne, son futur adversaire en demi-finale : la Roja n’a jamais réussi à battre la nation huit fois championne d’Europe. Une "bête noire" pour les coéquipières d’Alexia Putellas, qui espèrent avoir engrangé toute l’expérience nécessaire pour mettre fin à la malédiction.

L’historique est implacable : après huit confrontations entre l’Espagne et l’Allemagne, toutes compétitions confondus, la Roja ne s’est jamais imposée face à une nation historiquement dominante dans la discipline. La DFB-team affiche un bilan de 5 victoires et 3 nuls, face à des Espagnoles aujourd’hui championnes du monde. La dernière en date remonte même aux Jeux olympiques 2024, après le titre mondial espagnol, où l’Allemagne avait privé l’Espagne du bronze olympique dans une victoire 1-0 en petite finale.

"Il y a une première fois à tout, assure Alexia Putellas dans une interview pour Mundo Deportivo. Notre objectif est d’aller en finale, cela veut donc dire qu’on doit battre l’Allemagne." Malgré un bilan défavorable, l’Espagne se présente au Letzigrund Stadion avec le statut de favorite avant cette demi-finale. Un statut que la Roja doit à son début d’Euro 2025 parfait, avec quatre victoires en quatre rencontres et 16 buts inscrits pour seulement trois encaissés.

Montse Tomé, la sélectionneure espagnole, se veut optimiste : "Depuis que je suis ici, j'ai pu affronter l'Allemagne cinq fois et nous n'avons jamais réussi à les battre. J'ai l'impression que nous sommes de plus en plus proches de la victoire à chaque fois." Elle se base notamment sur un état d’esprit très positif qui règne autour de la sélection espagnole, "où l’atmosphère est la plus professionnelle" que n’ait jamais connue l’ancienne adjointe de Jorge Vilda au sein de la Roja. "L'équipe devient de plus en plus mûre et il y a une progression dans tous les sens du terme, salue-t-elle. Je vois beaucoup de maturité dans l'équipe et beaucoup de compréhension entre les joueuses."

"Un supplément de motivation"

Cette équipe espagnole est déjà dans les pas d’un Euro historique : pour la première fois depuis 1997, elles se sont qualifiées pour les demi-finales de la compétition continentale. Et à l’époque, le tournoi ne se disputait qu’à huit nations. Mais les leaders de cette Roja championne du monde veulent plus. "Ces dernières années, nous avons gagné une Coupe du monde, une Ligue des nations et il nous manque juste l’Euro, donc c’est très important pour nous", lançait Aitana Bonmati à Marca mardi, qui affirme que l’Espagne a l’ambition de "continuer à dévorer le monde".

Ce côté malédiction face à l’Allemagne ajoute même "un supplément de motivation" assure la double Ballon d’Or, à qui la dernière défaite face à l’Allemagne a "laissé un goût amer" : "La pression est sur elles parce qu'elles ont gagné huit championnats d'Europe et que nous n'en avons gagné aucun. Mais nous sommes confiantes à 100 % dans notre talent et notre travail. Puisque nous sommes arrivées jusqu'ici, nous allons essayer d'atteindre la finale."

Une opportunité plutôt qu'une revanche

Alexia Putellas, meilleure joueuse espagnole de ce début de tournoi, ajoute : "Nous sommes convaincues que si nous nous rapprochons de notre meilleure version et que nous minimisons nos erreurs, nous pourrons aller en finale." Pour réussir enfin à vaincre l’Allemagne, l’Espagne pourra compter sur un vestiaire uni, une rareté au sein d’une sélection secouée par les polémiques ces dernières années, entre joueuses se retirant de la Roja pour dénoncer les conditions dans lesquelles elles évoluent et autres qui se taisent ou profitent de ces absences pour connaître leurs premières convocations…

"Nous avons toujours eu des talents incroyables, nous avons récupéré des talents qui ont pu nous aider, mais nous avons créé une équipe capable d'assumer ses responsabilités", juge sobrement Montse Tomé, critiquée elle en interne pour être un des derniers rouages de la précédente direction de la RFEF. L’Espagne semble n’avoir jamais été aussi proche de pouvoir vaincre enfin l’Allemagne, "une des meilleures équipes du monde" juge Alexia Putellas. Mais pas question de parler de "revanche" face à une nation que la Roja n’a jamais battu : "C’est un adversaire contre lequel on a perdu et demain nous avons l’opportunité de les battre pour la première fois !"