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Elles ont vendu 17 000 euros de gâteaux et de tombolas pour venir voir les Bleues à l'Euro

Elles ont vendu 17 000 euros de gâteaux pour venir voir les Bleues à l'Euro
Elles ont vendu 17 000 euros de gâteaux pour venir voir les Bleues à l'EuroTMS
C'est l'histoire d'un groupe de 22 joueuses du club du Tessy Moyon Sports, au sud de Saint-Lô en Normandie, qui se sont données comme projet fou de réunir assez d'argent pour pouvoir suivre l'équipe de France à l'Euro en Suisse.

Elles sont repérables à des kilomètres. Avec leurs maillots rouge et jaune aux couleurs de leur région, la Normandie, les jeunes du club de Tessy Moyon Sports détonnent au milieu du kop tricolore entièrement paré de bleu. Mais elles se mêlent parfaitement aux différents chants lancés par les Irrésistibles Français, le groupe de supporters dédié à l'équipe de France. Arrivées au Kybunpark en reprenant la Marseillaise à plein poumons, tout en brandissant leurs drapeaux normands, les 22 joueuses âgées de 10 à 16 ans vivent un rêve éveillé en Suisse.

Les joueuses de Tessy Moyon Sports à Zurich avant France-Angleterre
Les joueuses de Tessy Moyon Sports à Zurich avant France-AngleterreTMS

"On a lancé le projet il y a un an, en vendant des gâteaux, des serviettes, en faisant des tombolas et des lotos pour récolter l'argent au moment des matchs, sur les tours de Coupe de France etc. Ce sont toutes ces filles qui ont récolté tout cet argent. Et aujourd'hui, on a réussi à venir", retrace Erwan, le président du club, qui fait partie des huit encadrants présents pour ce voyage. Au total, les 50 joueuses que comptent la section féminine de ce club mixte ont levé pas moins de 17 000 euros pour suivre les Bleues lors de cet Euro.

"Je ne pensais pas qu'on allait vraiment pouvoir venir parce que c'était compliqué de trouver tout l'argent, confie tout de même Garance. Mais c'est incroyable, la semaine a été super cool." Présentes pour le premier match de l'équipe de France contre l'Angleterre à Zurich, les jeunes joueuses normandes ont fini la rencontre au premier rang pour mettre l'ambiance aux côtés des Irrésistibles Français : "On y est allé un peu au culot, je leur ai dit : 'J'ai 30 filles avec moi qui sont prêtes à chanter !' Et ils nous ont dit de venir avec eux !" 

"On est les porte-bonheurs des Bleues"

Une belle fête qui s'est conclue par une victoire et une célébration avec toutes les joueuses, venues saluées le public à la fin. "C'est incroyable parce que je n'aurais jamais pensé voir les Bleues comme ça. Je ne pense pas que je serais allée à l'Euro avec mes parents, je l'aurais regardé à la télé. Là c'est incroyable, il y a les chants, on supporte les Bleues...", s'émerveille Enora.

Hébergé entre campings et auberges, prix suisses obligent, le groupe vivait ce mercredi face au pays de Galles son deuxième match des Bleues. Entre temps, elles ont assisté à la séance d'entraînement des remplaçantes dimanche matin à Thal, au camp de base de l'équipe de France, où toutes les joueuses se sont arrêtées pour prendre des photos avec elles. "Je leur ai dit surtout de profiter de chaque instant, de se donner à fond si elles veulent faire du foot à haut niveau, de ne pas lâcher dans les moments compliqués, de rêver, raconte Lou Bogaert. Ça reste important de rêver parce que moi j'ai rêvé et aujourd'hui je rêve encore."

Si les 22 joueuses rentrent en Normandie jeudi matin en mini-bus, en passant par le siège de la Fédération française de football, qui les a invitées, l'aventure suisse n'est peut-être pas finie. "Il nous reste un peu d'argent, si la France va en finale, on y sera", promet le président du club. Pour boucler le budget, le club a lancé une cagnotte en ligne et espère un geste de la fédération pour avoir des places. Et elles ont un message à faire passer : "Aidez-nous à venir voir la finale ! On est les porte-bonheurs des Bleues et sans nous, il n'y a pas d'ambiance !"