Si Montse Tomé répète à qui veut l'entendre qu'elle n'a pas de XI titulaire mais bien un groupe de 23 - dont 21 ont déjà joué au cours de cet Euro 2025 - Athenea del Castillo elle attend sa chance. La ligne d'attaque, composée de Mariona Caldentey, Esther Gonzalez et Claudia Pina, semble pour l'instant inamovible, malgré les bonnes performances de la numéro 10. Auteure d'un golazo pour égaliser face à l'Italie, après une talonade sublime d'Alexia Putellas, c'est encore la joueuse du Real Madrid qui a permis à l'Espagne de débloquer un quart de finale plus compliqué que prévu face à la Suisse (victoire 2-0). Là encore sur une talonnade, mais d'Aitana Bonmati.
"Je crois que je suis dans un bon moment, j'ai plutôt bien terminé la saison, souriait-elle après son top but face à la Nazionale (victoire 3-1) en zone mixte. J'avais repris trop tôt après ma blessure et le premier mois je ne me sentais pas bien. Mais maintenant je me sens bien." De nature joviale, Athenea del Castillo est un véritable trublion face à la presse et n'hésite pas à prendre le téléphone d'une journaliste pour commenter son propre golazo. "C'est encore mieux que ce que je pensais !", rigole-t-elle.
"Je suis une fille très naturelle, je pense que si je changeais quelque chose dans mon comportement extérieur, cela changerait mon intérieur et cela ne me plaît pas car je perdrais mon essence. Dans le respect, je dis ce que je pense sans aucun problème. Ce sont les valeurs qui m'ont été enseignées et ce que j'ai appris et acquis tout au long de ma carrière", explique celle qui floque juste "Athenea" dans un entretien à l'AFP.
Un statut de leader à cultiver
Alors qu'elle avait annoncé qu'elle souhaitait lire davantage au fil du tournoi pour canalyser son énergie, Athenea Del Castillo s'était retrouvée prise à son propre piège lorsqu'un journaliste lui a demandé quel livre elle lisait actuellement. "Je me suis faite avoir", sourit-elle avant d'avouer qu'elle avait oublié le nom de l'ouvrage mais qu'elle était à la 50e page. Quelques heures plus tard, elle publie une photo de son livre sur Instagram. "Trae, que lo hago yo, idiota", un livre de Julio Liarte sur la façon d'être un bon leader et de créer une atmosphère positive autour de soi.
Si elle ne se définit pas elle comme un leader du vestiaire espagnol, où Alexia Putellas, Aitana Bonmati, Irene Paredes ou Patri Guijarro occupent déjà la place, elle assure avoir une influence de par son "comportement" et sa "façon d'agir" auprès de ses coéquipières. Sur le terrain, Athenea elle est plus qu'une simple remplaçante et complique même la tâche à sa sélectionneure Montse Tomé au moment de choisir le XI de départ.
"Cela ne me dérange pas d'être considérée comme une supersub parce que mes caractéristiques de jeu s'y prêtent, mais je pense que je suis plus que cela et que je peux apporter ma pierre à l'édifice, que je sois sur le banc ou titulaire", assure-t-elle en conférence de presse. Si elle n'a joué que 150 minutes durant ce tournoi suisse, elle a déjà marqué deux buts, faisant d'elle la joueuse la plus décisive de la sélection espagnole, avec un but toutes les 75 minutes. Elle a même provoqué un pénalty finalement raté par Alexia Putellas face à la Suisse.
Une joueuse capable de s'adapter
Sa sélectionneure elle est ravie par le niveau affiché de sa numéro 10, qui devrait de nouveau démarrer la demi-finale sur le banc : "Athenea apporte de la largeur, de la profondeur, du débordement et est dans une bonne dynamique au niveau des buts. Son travail en défense aide beaucoup l'équipe. Elle accepte bien ce rôle (de remplaçante), ce qui ne veut pas dire qu'il sera éternel. C'est une joueuse talentueuse avec de très bonnes prédispositions."
Celle qui avait l'habitude d'évoluer au coeur du jeu a désormais trouvé ses marques sur le côté droit de l'attaque de l'Espagne évoluant en 4-3-3, avec un jeu plus intérieur que celui qu'on peut attendre d'une ailière de formation. Une nouvelle corde à l'arc de celle qui espère un jour être titulaire au sein d'une Roja aux innombrables talents.