Zaïre-Emery : "Par rapport à ce qu'il réalise en club, depuis le dernier rassemblement, il est là avec nous parce qu'il a toutes les qualités pour être au très haut niveau, même s'il y a évidemment de la concurrence à son poste. Ce qu'il est capable de réaliser, à son jeune âge, démontre déjà un potentiel énorme et une maturité déjà bien affirmé en ayant un peu plus de 17 ans. C'est évidemment une étape importante pour lui dans sa carrière, tout va très vite pour lui, mais il a aussi cette capacité à pouvoir assumer toutes ses responsabilités."

"S'il est là, c'est qu'il a tout à travers ce qu'il fait. Comme je l'ai dit le mois dernier, c'est un candidat pour le prochain championnat d'Europe. Je ne vais pas rentrer dans le détail de l'utilisation, du système de jeu. C'est un milieu de terrain complet à son jeune âge, il fait beaucoup de choses très bien. Depuis que je suis sélectionneur, je ne choisis pas de mettre des joueurs sur le terrain par rapport à leur date de naissance. Si j'estime que c'est mieux pour l'équipe, qu'il ait 17 ou 28 ans… voilà. Comme Camavinga, ce sont des joueurs prêts pour le très haut niveau. Ils ont potentiellement tout ce qu'il faut."

Vis-à-vis de Thierry Henry : "Très bien ! Sincèrement. Il n'était pas surpris. On discute avec Thierry. Il l'a su avant vous, heureusement. Il sait très bien. Les circonstances, au dernier rassemblement, qui m'ont fait appeler Lukeba et Gusto. Cela n'empêche pas qu'il ait un objectif à travers la qualification. Il s'adapte, on échange, j'aime bien avoir son retour, son ressenti, sur le terrain et la vie de groupe. C'est enrichissant pour moi, même si j'ai bien conscience qu'il aimerait avoir Warren en tant que capitaine. Être passé à l'étage supérieur, ça va dans la progression de la carrière du joueur."

Le réservoir national : "Je ne vais pas me plaindre d'avoir un réservoir très important. Peut-être pas à tous les postes, mais j'ai un groupe France qui a été, déjà à la Coupe du monde, relativement rajeuni. Il l'est encore plus avec l'arrêt de carrière de joueurs d'expérience. Malgré toutes les inquiétudes avec l'absence de Pogba et Kanté, les autres ont répondu aux exigences du haut niveau. Beaucoup de jeunes joueurs sont très performants. Tant mieux pour la France en règle générale, pour la sélection Espoirs aussi de Titi (Henry). Cela laisse l'embarras du choix de pouvoir choisir dans la qualité. La France a toujours eu cette capacité, sur la formation, à être performante. Elle continue de l'être à travers le travail fait dans les clubs, même s'ils partent de plus en plus tôt à l'étranger. Je ne vais pas me plaindre d'avoir de l'abondance."

L'importance de l'âge : "Ce n'est pas une question d'âge. Des joueurs peuvent être mature à 18 ans, d'autres à 30 ans. Il n'y a pas de traitement particulier. Évidemment, quand quelqu'un vient, et peu importe l'âge, la première convocation, il faut faire en sorte de mettre dans les meilleures conditions, dans la sérénité. Il y a une mise en lumière qui est importante, notamment médiatique. C'est l'après qu'il faut savoir aussi digérer ou gérer, ça dépend comment ça se passe. J'accorde toujours beaucoup plus de circonstances atténuantes quand il s'agit des premiers matchs, des premières sélections, premières titularisations. Pour certains, ça prend un peu de temps pour se libérer et être totalement en confiance. Pour d'autres, ça se fait naturellement. Mais je considère qu'il y a ce qu'il faut pour répondre aux exigences du très haut niveau, quand j'appelle quelqu'un. Bien sûr, ça demande confirmation."

Kanté : "Je n'ai pas changé de position par rapport à NG (Kanté). L'option après la Coupe du monde, c'est de donner du temps de jeu à ceux qui sont là. Warren en fait partie. Kanté joue fréquemment, ils ont des matchs tous les trois ou quatre jours. Je me laisse un peu de temps. Je ne sais pas quelle situation j'aurai au mois de mai. Kanté, je le considère toujours sélectionnable. Mais d'ici là, l'option c'est d'aguerrir ceux qui ont moins d'expérience. Kanté est habitué aux grandes compétitions, Pogba aussi. Tout ce que (les jeunes) pourront emmagasiner avant, ce sera mieux avant la liste finale."

L'absence de Tchouaméni : "L'absence de Tchouaméni sur blessure ne conditionnait pas forcément la présence ou non de Zaïre-Emery."

Les violences dans les stades : "La France est-elle plus touchée que les autres pays? Il se passe sans doute des choses dans les autres pays aussi. Il faut faire en sorte que ça n'arrive plus. Cela demande une collaboration entre toutes les personnes qui sont amenées à décider pour faire en sorte que la sécurité soit la plus importante possible. Malgré tout, il faut qu'il y ait certainement un peu plus de sévérité dans les sanctions pour qu'il y ait de la dissuasion. Cela concerne peu de personnes, mais il suffit qu'il y en ait une qui remette tout en cause. Ces personnes n'ont pas leur place dans l'environnement du sport. Elles se servent de la sphère sportive et évidemment de la résonance médiatique de leurs faits. Cela demande évidemment une réflexion approfondie pour faire en sorte de lutter et qu'on ne soit plus confrontés à de telles situations."

Pogba : "J'ai de ses nouvelles. Je garde contact. Je ne vais pas vous parler de la teneur de nos échanges. (...) Aujourd'hui, il est en attente d'une décision, d'une sanction, qui sera plus ou moins longue. Avec tout ce qu'il a eu avant, c'est une situation très compliquée pour lui. Psychologiquement, c'est très difficile pour lui. Il ne pourra pas être sélectionné tant qu'il sera suspendu. Combien de temps? Puis après, il faut revenir. Est-ce qu'il reviendra à son meilleur niveau? Il a la capacité, le mental pour. Mais ça ne va pas se faire du jour au lendemain, malheureusement pour lui."

Rabiot capitaine de la Juventus : "Rabiot, je ne pense pas que ça va le changer. Il est à un âge de maturité. C'est un peu plus de responsabilités, mais ça ne va pas changer son caractère et sa façon d'être. Est-ce que c'est devenu plus un leader expressif ? Mais Adrien, c'est plus par rapport à ce qu'il faut sur le terrain. Je n'ai pas de souci sur le plan humain. C'est une forme de reconnaissance pour lui, c'est quelqu'un de plutôt réservé. Même s'il s'ouvre un peu aux médias, il ne parle pas beaucoup de lui. Ce qu'il fait sur le terrain depuis plusieurs années, c'est d'un très bon niveau. Je suis un peu jaloux parce que je n'ai jamais été capitaine à la Juventus ! Mais c'est une belle marque de confiance accordée par son entraîneur et certainement une fierté pour lui."

Thuram : "C'est très bien ce qu'il fait. C'est un jeune joueur, il est utilisé dans une position exclusivement axiale aujourd'hui, avec une doublette. Avec ses qualités, il peut toujours avoir une efficacité supplémentaire. Il s'est déjà bien amélioré, il peut l'augmenter. Il a toujours le sourire, il est en pleine confiance, il est épanoui, heureux."

Les attaquants : "Ce sont des profils différents. Thuram se rapproche un peu plus de Giroud, Kolo Muani a un profil un peu plus différent. (...) Le mois dernier, j'avais pris une position. Je vais en prendre une là aussi, mais je ne vous dirai pas laquelle parce que j'aviserai d'abord les joueurs concernés. Et au mois de mai, je ne sais pas. Ce n'est jamais figé. Entre les profils et l'expérience, ça me laisse des options différentes selon ce que je veux faire par rapport à l'adversaire."

Les Parisiens : "Je ne vais pas parler du PSG… Demandez à Luis Enrique… Quand ils seront avec moi et s'ils jouent ensemble, je vous dirai. Ils jouent des matchs régulièrement, tous les trois ou quatre joueurs, avec un qui peut moins bien, l'autre mieux… Le fait qu'ils puissent être dans le même club, ça leur permet d'améliorer la complémentarité. Tout dépend de l'adversaire aussi. Ça a été compliqué sur leur dernier match de Coupe d'Europe, mais je ne veux pas rentrer dans cette analyse. Je ne vais pas me mêler sur ce que doit faire ou ne pas faire Luis Enrique. Avant qu'ils soient au PSG, ils étaient en équipe de France, ils continuent de l'être. Avec des choses à améliorer individuellement. S'ils sont les trois ensembles, ils ont des ajustements à trouver."

"S'ils sont là, ils sont censés pouvoir jouer ensemble. Ne me demandez pas ce que je vais faire sur les deux matchs. Peut-être que je leur demanderai des choses différentes de ce qu'ils connaissent en club. Mais je peux être amené à le faire ou ne pas le refaire."

Griezmann : "Il a toujours envie, il a la capacité athlétique à pouvoir répéter ses efforts, avec une touche technique qui permet de faire des différences."

Les déplacements : "Je n'ai pas de souci avec ça. C'est une demande, j'en ai discuté avec lui, je comprends sa position (Philippe Diallo, président de la FFF, ndlr). Je ne vais pas dire oui ou non. Après, il faut approfondir par rapport à différents sujets. Mais ça ne me pose pas de problème, mais il y a des données de sécurité ou autres. Certainement, le fait que ce soit l'équipe de France A, ça a une valeur symbolique. C'est toujours bien d'avoir une valeur symbolique. Cela fait partie des devoirs, quand on est en équipe de France, que ce soit les joueurs ou moi. On ne va pas résoudre tous les problèmes, mais je comprends tout à fait. Quand c'est réalisable, ça se fera."

Camavinga & Tchouaméni : "Il n'a pas le même registre, mais ils peuvent jouer à la même position. Camavinga, il n'y a pas si longtemps que ça, aspirait à avoir un peu plus de liberté pour se projeter. Dans ce rôle de pointe basse, dans un triangle ou un losange, il est là pour donner des garanties défensives. Mais avec cette capacité à fluidifier le jeu. Il peut jouer arrière gauche aussi, où il est très bon. Mais Camavinga peut jouer à plusieurs postes dans différents systèmes. Mais ce n'est pas le même profil que Tchouaméni."