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Un bouillant Serbie - Albanie, les nations majeures ménagées en éliminatoires

Le trophée de la Coupe du monde ce vendredi à Zurich.
Le trophée de la Coupe du monde ce vendredi à Zurich.FABRICE COFFRINI/AFP

Au-delà du sulfureux Serbie - Albanie sur un plan géopolitique, le tirage au sort à plusieurs inconnues des qualifications européennes au Mondial 2026 a ménagé les grandes nations, avec ses douze têtes de série protégées, ce vendredi à Zurich au siège de la FIFA.

Plus complexe à comprendre que délicat pour les cadors. Entremêlé avec le calendrier de la Ligue des nations, celui des éliminatoires de la zone Europe reste à compléter. On saura fin mars, par exemple, comment l'Espagne et les Pays-Bas se partagent la Turquie et la Pologne.

Le vainqueur du quart de finale de Ligue des nations entre la Roja et les Oranje sera versé dans le groupe de l'équipe d'Arda Güler, le vaincu dans celui des partenaires de Robert Lewandowski.

Les équipes qualifiées pour le Final Four de la Ligue des nations en juin 2025 se retrouveront dans un des six groupes de quatre équipes, dont les matches se joueront en septembre, octobre et novembre 2025.

Le vainqueur du quart de finale Italie - Allemagne héritera d'un groupe à sa main avec la Slovaquie, l'Irlande du Nord et le Luxembourg, le vaincu aura une tâche plus relevée dans un groupe de cinq avec notamment la Norvège d'Erling Haaland et Martin Odegaard et Israël.

"Compliqué à comprendre"

"Je ne sais pas si c'est un bon ou mauvais tirage, il faudra le voir sur le terrain, a dit le sélectionneur de l'Italie Luciano Spalletti. À mon avis, il y a des équipes bien outillées dans les deux groupes dans lesquels nous avons été reversés. Je connais très bien Francesco Calzona (sélectionneur de la Slovaquie, NDLR) qui était mon collaborateur à Naples. Contre l'Angleterre, ils méritaient de gagner à l'Euro, donc ce ne sera pas facile."

Le vainqueur de France - Croatie croisera (notamment) l'Ukraine, alors que le perdant affrontera la République tchèque. "On a sept adversaires potentiels avec des profils différents", a réagi le sélectionneur français Didier Deschamps.

"On en sait un peu plus, mais on ne sait pas tout encore. C'est compliqué de comprendre le tirage. Il y a moins de visibilité, mais le maître-mot est de s'adapter".

Le champion du monde 2018 a également indiqué ne surtout pas vouloir jouer le duel contre la Croatie "pour être soit dans le groupe de cinq ou dans le groupe de quatre". "Cela aura une incidence, mais ce qui est plus problématique, c'est la supervision de ces équipes puisqu'il faudra beaucoup de monde pour voir nos adversaires potentiels", a-t-il ajouté.

Quatre groupes sont déjà entièrement connus, sans le vocable "ou" entre quarts de finalistes de la Ligue des nations. La Suisse, la Suède et la Slovénie en découdront dans un groupe ouvert, arbitré par le Kosovo. L'Autriche se retrouve avec la Roumanie et la Bosnie, la Belgique avec le Pays de Galles.

L'Angleterre "favorite"

L'Angleterre hérite du groupe du fameux Serbie - Albanie. "Ce sera un groupe difficile avec des adversaires compliqués", a réagi le sélectionneur allemand des Three Lions Thomas Tuchel.

"Nous sommes favoris, mais on devra le prouver sur le terrain. On aura huit matches à jouer dans un groupe de cinq, donc il faudra être prêt pour ça dès le mois de mars. Je dois m'adapter et ne pas me plaindre ou chercher des excuses".

Le tirage a par ailleurs débouché sur un sulfureux Serbie - Albanie. En 2014, un match entre les deux nations à Belgrade avait été interrompu par l'irruption d'un drone portant un drapeau provocateur de la "Grande Albanie", projet nationaliste visant à unir les communautés albanaises, dont celle du sud de la Serbie.

L'Albanie avait été déclarée vainqueur sur tapis vert (3-0) par les instances disciplinaires. Les Serbes avaient remporté 2-0 le match retour sur le terrain à Elbasan.

Les premiers de chaque groupe seront directement qualifiés. Les douze deuxièmes, rejoints par quatre équipes promues pour leurs résultats en Ligue des nations, entreront dans d'incertains barrages pour déterminer les quatre derniers qualifiés européens, qui seront en tout seize pour cette première édition du Mondial à 48 équipes.

"Maintenant, annonce le sélectionneur du Portugal Roberto Martinez, nous devons nous concentrer sur le match du mois de mars (contre le Danemark) et ensuite, nous connaîtrons exactement le chemin pour tenter d'atteindre la Coupe du monde 2026." Un chemin tortueux.