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Sans Messi, mais avec Almada et Alvarez, l’Argentine prépare l’après

Thiago Almada et Julian Alvarez à l'entraînement.
Thiago Almada et Julian Alvarez à l'entraînement.JUAN MABROMATA / AFP / AFP / Profimedia
En l’absence de Lionel Messi, Lautaro Martinez et Paulo Dybala, l’Argentine a vu émerger de nouvelles têtes, dont celles de Thiago Almada et Julian Alvarez, tous deux décisifs lors de la victoire 1-0 face à l’Uruguay vendredi. Les débuts d’une nouvelle ère pour l’Albiceleste ?

"Avec les joueurs qui sont absents, cela pourrait être l'occasion pour certains de montrer leur valeur", avait prévenu le sélectionneur argentin Lionel Scaloni avant de démarrer la trêve internationale. L’Albiceleste avait deux très gros matchs devant elle pour la qualification à la Coupe du monde 2026 : un face à l’Uruguay, deuxième du groupe de qualification, et un autre contre le Brésil, mercredi, dans un Clasico sudamericano.

Les jeunes joueurs appelés ont répondu avec brio à leur sélectionneur, en s’imposant 1-0 face à l’Uruguay sur un but signé Thiago Almada, sur une passe décisive de Julian Alvarez. Giuliano Simeone, 22 ans, a lui connu sa première titularisation côté droit, laissé orphelin depuis la retraite d’Angel Di Maria.  Au coup d’envoi, l’Argentine affichait un XI de départ avec une moyenne d’âge de 27,5 ans, soit le plus jeune depuis un match face au Paraguay en octobre 2023, où Lionel Messi avait été laissé au repos par son sélectionneur. Ce succès prestigieux sans son octuple Ballon d’or, mais aussi sans Lautaro Martinez et Paulo Dybala, tous blessés, rassure quelque peu le sélectionneur.

Une équipe rajeunie mais victorieuse

"L'équipe nationale est une équipe. Quand l'un manque, l'autre prend le relais, a sourit Lionel Scaloni après la rencontre, interrogé sur l’absence du numéro 10. Nous avons eu quelques absences très importantes mais nous avons d'excellents joueurs sur le terrain. L'équipe, c'est toujours plus que des noms." Sans Léo Messi, l’Argentine reste une machine à gagner, avec seulement deux défaites, contre le Brésil (0-1, en 2018) et la Colombie (1-2, en 2024), et trois matchs nuls sur 21 matchs. Soit un pourcentage de plus 80% de victoires sans son capitaine.

L’après-Messi est toujours un tabou en Argentine, qui sait qu’à 37 printemps, la Pulga est plus proche que jamais de tirer sa révérence. Mais pour autant la presse locale s’enthousiasme de voir ces jeunes prendre la suite. "Énorme triomphe de la Scaloneta : malgré les absences, elle a affiché un très haut niveau, a marqué avec un golazo d’Almada et est presque qualifiée pour le Mondial", écrit le Diario Olé, avec une énorme photo de Thiago Almada, qui "donne vie" aux espoirs argentins. 

Almada "fait du Messi"

Le milieu offensif de 23 ans, tout juste débarqué à Lyon cet hiver, a pris une nouvelle dimension dans son pays d’origine, lui qui n’était pas sur la liste pour le Mondial 2022 initialement mais avait fait partie de l’aventure suite à la blessure de Joaquin Correa. Souvent comparé à Messi lors de sa formation pour sa qualité d’appuis et sa petite taille, la presse argentine n’a pas hésité à écrire qu’il "faisait du Messi" après son top but décisif vendredi. 

"Le passage d’Almada en Europe a été déterminant, reconnaît d’ailleurs Scaloni après la rencontre. Il a gagné sa place dans son club en quelques matchs seulement. Cela signifie que l’entraîneur reconnaît déjà ses qualités." Rodrigo de Paul se veut lui aussi optimiste avec cette Argentine nouvelle génération, même si Messi lui "manque beaucoup" : "Nous lui avons montré qu'il peut être rassuré, que le capitaine du navire l'a laissé bien huilé. Les jeunes se sont très bien débrouillés. Ils ont fait un bon match. C'était sérieux. L'équipe nationale a de l’avenir."

Le Clasico sudaméricano prévu mercredi à 1h du matin heure française aura tout de même une saveur particulière, puisque ni Messi ni Neymar ne figureront sur le terrain de l’Estadio Monumental à Buenos Aires. L’ancien antre de Julian Alvarez n’attend que de vibrer pour cette Albiceleste qualifiée de "courageuse", n’hésitant pas à souffrir de longues minutes en bloc bas pour mieux se libérer ensuite. "Avec ou sans Messi, l’Argentine est la meilleure sélection de la CONMEBOL", assurait le consultant Fer Cevallos sur le plateau de beIN Sports. À eux de le prouver face au Brésil.