L'éternité pour la Nazionale dure pour l'instant onze ans. Il faut remonter en effet au 24 juin 2014 pour trouver trace du dernier match de Coupe du monde disputé par l'Italie.
La Nazionale, alors dirigée par Cesare Prandelli, s'était inclinée 1 à 0 face à l'Uruguay, une deuxième défaite en phase de poules du Mondial brésilien qui avait renvoyé Gianluigi Buffon et ses coéquipiers à la maison.
Depuis, l'Italie, quadruple championne du monde et neuvième au classement FIFA, a certes remporté, à la surprise générale, l'Euro 2021, mais elle a aussi échoué à se qualifier pour les Coupe du monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar, en chutant à chaque fois en barrage.
Des échecs vécus comme des humiliations par tout un pays. C'est pourquoi, avant d'affronter la Norvège (38e mondiale) vendredi puis la Moldavie (154e) trois jours plus tard, l'heure est à la mobilisation générale.
"Nous devons participer à cette Coupe du monde, tous ensemble, les joueurs comme les tifosi", a lancé mercredi en conférence de presse le capitaine de la Nazionale, Gianluigi Donnarumma.
"Besoin de tous les Italiens"
"Nous avons besoin du soutien de tous les Italiens", a martelé "Gigio" qui vient de remporter la Ligue des champions avec le PSG en martyrisant l'Inter (5-0) et cinq de ses coéquipiers en sélection.
Donnarumma a même exhorté les journalistes à faire leur part du boulot "en trouvant un peu d'équilibre dans ce qu'ils écrivent et disent".
"Quand on perd un match, je lis des choses qui ne me plaisent pas", a poursuivi le gardien aux 72 sélections, en référence au quart de finale aller de Ligue des nations, perdu 2 à 1 à San Siro face à l'Allemagne en mars dernier.
La Nazionale entraînée par Luciano Spalletti a pris la mauvaise habitude de décevoir ses supporters. Qualifiée dans la douleur pour l'Euro 2024, elle a chuté l'été dernier dès les 8es de finale du tournoi allemand, surclassé par la Suisse.
Rebelote avec la Ligue des nations : malgré une victoire de prestige contre la France au Parc des Princes, la sélection italien a raté le dernier carré avec une défaite (2-1) et un nul (3-3) contre l'Allemagne. Malgré ses revers, malgré les absences de Francesco Acerbi et Alessandro Buongiorno en défense, l'Italie est "une grande équipe", a martelé Donnarumma.
La Norvège en tête
"Nous sommes jeunes, nous nous battons toujours jusqu'au bout, l'avenir s'annonce exceptionnel grâce à un très bon sélectionneur", a-t-il estimé.
Pour que l'optimisme de Donnarumma se transmette aux tifosi, la Nazionale serait bien inspirée de s'imposer à Oslo face à la Norvège et à son phénomène Erling Haaland. L'attaquant de Manchester City (41 sélections, 40 buts) a propulsé sa sélection en tête du groupe I avec deux victoires (4-2 contre Israël et 5-0 contre la Moldavie).
"C'est l'un des meilleurs du monde, il est incroyable et nous devrons tout faire pour le perturber", a prévenu Donnarumma.
Dans le domaine offensif, son point faible des dernières années, l'Italie a retrouvé des couleurs grâce à Mateo Retegui et Moise Kean qui viennent de finir aux deux premières places du classement des buteurs de Serie A.
Si Kean, touché à une cuisse, a déclaré forfait jeudi, Retegui (6 buts) peut profiter de cette fenêtre internationale, et notamment de la réception de la faible Moldavie, pour soigner ses statistiques et devenir le meilleur buteur en activité de la Nazionale. Un titre détenu par le milieu offensif de l'Inter Nicolò Barella avec ses dix réalisations.