Les turbulences à la tête de la CBF sont un nouveau coup dur pour la Seleção, qui espérait redresser la barre avec l'arrivée imminente de son nouvel entraîneur, l'Italien Carlo Ancelotti.
Jeudi, un tribunal de Rio de Janeiro a déclaré "nul et non avenu" un accord qui avait ratifié Rodrigues en tant que président en janvier, en raison d'une "possible falsification" de la signature.
Le juge Gabriel de Oliveira Zefiro de la Cour de justice de Rio a décidé de révoquer le conseil d'administration de la CBF et a demandé à son vice-président Fernando Jose Sarney de convoquer des élections "le plus rapidement possible".
Mais le conseiller juridique de la présidence de la CBF a fait appel de cette décision auprès de la Cour suprême.
Les avocats ont dénoncé un "affront direct" à l'ordre constitutionnel et demandé à la Cour des mesures conservatoires pour suspendre la destitution, selon un recours consulté vendredi par l'AFP. Ils ont également mis en garde contre "un risque institutionnel imminent pour le fonctionnement régulier" de l'instance dirigeante du football brésilien.
Malgré les objections, une "assemblée générale électorale" a été convoquée pour le 25 mai afin de désigner le nouveau président, les huit vice-présidents et les autres postes pour le mandat 2025-2029, selon une note signée par M. Sarney vendredi.
Pour le service juridique de la présidence de la CBF, la nomination de M. Sarney est "illégale".
"Comme on le sait, la FIFA et la CONMEBOL ne reconnaissent pas comme représentants légitimes de l'organisation les personnes nommées judiciairement pour remplacer le conseil élu par l'Assemblée générale, ce qui expose potentiellement la CBF et ses équipes nationales à des sanctions sévères, y compris l'exclusion des compétitions sportives internationales", a averti la présidence.
Le limogeage de Rodrigues fait oublier l'annonce faite cette semaine de la nomination de l'Italien Ancelotti, toujours entraîneur du Real Madrid, à la tête de l'équipe nationale à partir du 26 mai.
Dix-neuf des 27 fédérations de football du pays ont appelé à "tourner la page de la judiciarisation et de l'instabilité" et ont soutenu de nouvelles élections.
"Le scénario exige un renouvellement des idées", ont déclaré les organisations, sans nommer Rodrigues.
"À tout prix"
Rodrigues, 71 ans, a été réélu à l'unanimité en mars pour le mandat 2026-2030. Il était le seul candidat en lice après le retrait de la candidature de l'ex-star du football Ronaldo Nazario.
Les soupçons de falsification qui ont conduit à sa destitution tournent autour de la signature d'un accord en janvier qui visait à mettre fin aux différends sur la validité de sa première élection en mars 2022.
En raison de ces litiges, il avait déjà été suspendu temporairement de ses fonctions à la fin de l'année 2023, après l'annulation de cette élection par la justice.
Seules les pressions de la FIFA et de la CONMEBOL, qui menaçaient d'imposer des sanctions sportives au Brésil, avaient permis de le réintégrer.
Le tribunal de Rio a jugé jeudi que l'accord entérinant l'ensemble du processus était nul et non avenu car l'un des signataires, l'ancien président de la CBF Antonio Carlos Nunes de Lima, était "mentalement incapable de signer le document", ce qui laisse supposer "une possible falsification".
Pour les avocats de la présidence de la CBF, la décision du tribunal de Rio est "l'expression d'un effort flagrant et d'une anxiété incontrôlable pour destituer Rodrigues à tout prix. Elle dépasse les limites de la légalité".
Rodrigues a été l'un des principaux artisans du recrutement d'Ancelotti, qu'il avait déjà pressenti pour entraîner l'équipe nationale à partir de la Copa América 2024. Mais l'Italien a fini par renouveler son contrat avec le club espagnol, qu'il doit maintenant quitter après une saison médiocre.
L'arrivée du nouveau sélectionneur est très attendue au Brésil pour améliorer les performances des quintuples champions du monde après une série de résultats décevants, dont une humiliation 4-1 face à l'Argentine à Buenos Aires en mars.
La Canarinha doit affronter l'Équateur et le Paraguay en juin, deux matches importants des qualifications sud-américaines pour la Coupe du monde 2026.