Depuis 2019 et une finale de la Copa América (1-0), le Brésil ne gagne plus face à son rival historique continental (4 défaites, 1 match nul). À l'aller, en novembre 2023, l'Argentine s'était imposée au Maracana (1-0).
C'est donc avec une équipe revancharde et résolument offensive – à quatre attaquants Matheus Cunha (Wolverhampton), Raphinha (Barcelone), Vinicius Jr et Rodrygo (Real Madrid) –, que le Brésil s'est présenté au stade Monumental de Buenos Aires pour enfin triompher de son bourreau. Sa dernière victoire à l'extérieur remonte à 2009.
Mais c'est Julian Alvarez (Atlético de Madrid), seul en pointe de l'attaque argentine orpheline de son maître à jouer Lionel Messi, qui a brillé le premier. Servi à l'angle de la surface par le Lyonnais Thiago Almada, il profitait d'un contre favorable entre deux défenseurs pour devancer la sortie de Bento (1-0, 4ᵉ).
Le Brésil pressait haut, mais manquait les phases de transitions au milieu de terrain pour se retrouver rapidement acculé dans sa surface. Et un centre de Romero (Tottenham) parfaitement coupé par le milieu de Chelsea Enzo Fernandez aux six mètres faisait mouche (2-0, 12ᵉ). Réalisme argentin implacable, défense doublement coupable.
SOS défense
Le pressing brésilien finissait cependant par payer sur une grossière erreur défensive de Romero se faisant subtiliser le ballon dans les pieds par Cunha qui enchainait d'un tir croisé pour battre un Dibu Martinez pas irréprochable (2-1, 27ᵉ).
Il aura fallu trois buts pour lancer le match. L'intensité augmentait partout sur le terrain, les duels devenaient rugueux, les accrochages se multipliaient. D'autant que l'avant-match et les déclarations insultantes de Raphinha ("il faut les tabasser", "qu'ils aillent se faire foutre") avaient fait monter la pression.
Mais dans cette rencontre devenue à couteaux tirés, Mac Allister, servi à merveille d'une passe lobée dans la surface d'Enzo Fernandez, devançait un Bento encore trop juste (3-1, 37ᵉ).
Et la défense brésilienne finissait par prendre l'eau. Une double passivité sur coup franc lointain, puis sur un centre de l'autre argentin de Lyon, Nicolas Tagliafico, permettait à Giuliano Simeone (Atlético de Madrid), qui venait d'entrer en jeu, de crucifier le Brésil qui repart la besace pleine de buts et de désillusions.
Domination sans partage
Même sans son maître à jouer Messi, même sans enjeu prioritaire, l'Argentine n'en finit plus d'asseoir sa domination sur le football sud-américain. Elle vient de gagner successivement en Uruguay (1-0), jusqu'alors son dauphin dans cette poule unique, et étriller un Brésil pourtant revanchard et en quête de points. L'Albiceleste compte 31 points (10 victoires, 1 match nul, 3 défaites) et relaie le Brésil à 10 longueurs.
L'équipe auriverde, qui avait heureusement su gagner grâce à Vinicius Jr dans les arrêts de jeu face à la Colombie (2-1), est toujours dans le groupe des six directement qualifiés pour la Coupe du monde aux États-Unis, Mexique et Canada, avec 21 points (6 victoires, 3 matches nuls, 5 défaites), à égalité à la 3ᵉ place avec l'Uruguay et le Paraguay, qui ont respectivement fait match nul en Bolivie (0-0) et Colombie (2-2).
L'Équateur est deuxième (23 points) après son nul au Chili (0-0). La Colombie est sixième et dernière directement qualifiée (20 pts). La place de 7ᵉ et barragiste est occupée par le Venezuela (15 pts), vainqueur du Pérou (1-0).