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Exclu' - Yannick Semedo revient sur la qualification historique du Cap-Vert à la Coupe du monde

Yannick Semedo a marqué l’histoire du Cap-Vert
Yannick Semedo a marqué l’histoire du Cap-VertYannick Semedo

Lundi, le Cap-Vert a validé son billet pour la Coupe du monde 2026 – un exploit incroyable pour un pays de tout juste plus de 500 000 habitants. Le milieu de terrain Yannick Semedo était titulaire lors du match décisif et, dans cette interview exclusive pour Flashscore, il est revenu sur les émotions vécues à l’Estadio Nacional de Praia.

Le 13 octobre 2025 restera gravé dans la mémoire du peuple capverdien. C’est le jour où ils ont décroché, pour la première fois, leur place dans la compétition la plus prestigieuse du football mondial. Avec environ 525 000 habitants répartis sur 10 îles, le Cap-Vert est devenu le deuxième pays le moins peuplé (après l’Islande) à se qualifier pour une Coupe du monde.

Yannick Semedo fait partie des héros de cette nation africaine aux liens forts avec le Portugal. Le milieu de Farense a vécu une aventure absolument historique, conclue par cette qualification tant attendue. « Je vis le rêve de beaucoup d’amis, de membres de ma famille, et de tant de personnes qui ont toujours voulu être ici », confie-t-il dans cette interview exclusive à Flashscore.

Des supporters capverdiens en liesse après cette victoire historique
Des supporters capverdiens en liesse après cette victoire historiqueQUEILA FERNANDES / AFP

Yannick, comment avez-vous vécu les premières heures après la victoire 3-0 contre l’Eswatini, synonyme de qualification historique pour la Coupe du monde ?

« Je crois que je n’ai pas encore réalisé. C’est une joie immense. Ce sont des moments uniques et inoubliables. Nous avons réussi à écrire l’histoire avec notre peuple et grâce au soutien de tous. Ressentir tout cet amour ces derniers jours, c’est indescriptible.

« J’ai toujours rêvé de vivre des moments comme celui-ci depuis mon enfance. Je veux profiter de ces jours, mais je sais déjà qu’il faudra vite changer de mentalité, car je vais bientôt retrouver Farense et d’autres défis m’attendent. »

Votre téléphone a-t-il encore de la batterie ? Avez-vous reçu beaucoup d’appels et de messages ?

« Pour être honnête, je n’ai même pas eu le temps de répondre à tous ceux qui m’ont félicité. Ces dernières heures ont été très intenses, pleines de joie et de partage. J’ai reçu des messages de nombreux amis avec qui j’ai joué, heureux pour notre réussite, mais aussi d’anciens entraîneurs, de la famille et de plusieurs proches. Tout le monde a partagé notre bonheur. »

Toujours très ému, que représente cet accomplissement pour vous ? Qu’avez-vous ressenti en le vivant à domicile, au Stade National du Cap-Vert ?

« Je pense que c’était encore plus spécial parce que cela s’est joué lors de la dernière journée et à la maison. C’était un tourbillon d’émotions. Concernant le match, nous savions qu’il fallait être patients et que nous avions la qualité pour gagner, malgré la pression de devoir conclure la qualification.

« La fin… c’était un véritable déferlement d’émotions. Ce sont de nombreuses années de lutte, de divisions inférieures, d’années à rêver d’atteindre ce moment. J’ai touché le ciel, nous avons touché le ciel ensemble, et nous avons marqué l’histoire. »

Le Cap-Vert en tête de son groupe de qualification
Le Cap-Vert en tête de son groupe de qualificationFlashscore

Après un tel exploit, que pensez-vous que cette qualification peut apporter à l’avenir du football capverdien ?

« Je pense que cela peut être une étape importante pour continuer à faire progresser notre football et pour que les gens commencent à regarder différemment le talent capverdien qui existe dans ce pays. Cela peut ouvrir des portes à davantage de nos joueurs.

« Nous savons que désormais, on nous observe partout dans le monde, même si ce n’est que par curiosité. Je pense que peu de gens croyaient cela possible, mais nous avons toujours su que nous avions de la qualité. »

« Il y a beaucoup de qualité dans notre pays »

Le Cap-Vert est l’un des plus petits pays, en termes de population, à atteindre une Coupe du monde. Qu’est-ce que cela révèle sur votre peuple et votre identité nationale ?

« C’est vrai. Nous ne sommes pas nombreux, mais c’est incroyable le nombre d’athlètes que nous avons formés pour le monde entier. Il y a beaucoup de qualité dans notre pays. Cela montre la résilience qui coule dans nos veines, notre volonté de nous battre, de courir plus, de lutter plus fort et de nourrir un immense désir d’atteindre le sommet.

« Il y a beaucoup de talent au Cap-Vert, et je suis convaincu que dans les prochaines années, encore plus d’athlètes émergeront en sélection nationale. »

Yannick Semedo est un cadre de la sélection capverdienne
Yannick Semedo est un cadre de la sélection capverdienneČTK / AP / Yousef Murad

Et qu’attendre du Cap-Vert lors de la Coupe du monde ?

« La même identité que nous avons montrée jusqu’ici. Une équipe qui joue un football offensif, avec joie, intensité, compétitivité et un grand sens des responsabilités. Nous savons que le niveau de nos adversaires sera très élevé et que nous aurons des défis difficiles à relever, mais nous savons aussi que c’est une nouvelle occasion d’écrire l’histoire.

« Nous voulons profiter de la compétition, mais avec la responsabilité de continuer à représenter notre nation. Peu importe l’adversaire, soyez sûrs que nous nous battrons jusqu’au bout pour retrouver ce bonheur. Rêver ne coûte rien. »

Enfin, quand vous repensez à votre carrière, quelles émotions ressentez-vous en voyant votre pays écrire l’histoire avec vous sur le terrain ?

« Comme je l’ai dit, c’est un mélange d’émotions. Depuis tout petit, je rêvais de jouer pour la sélection du Cap-Vert. Tout enfant rêve de cela, et savoir que j’ai contribué à qualifier l’équipe pour une compétition comme la Coupe du monde… C’est un rêve.

« Je vis le rêve de beaucoup d’amis, de membres de ma famille, et de tant de personnes qui ont toujours voulu être ici. Je sais tout ce que j’ai dû traverser pour arriver à ce moment. Le chemin a été très difficile, très dur. Mais aujourd’hui, avec le recul, tout en valait la peine. »

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