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Deschamps : "Je tiens à Adrien Rabiot par rapport à ce qu'il a fait avec nous"

Deschamps en Ligue des nations en juin dernier.
Deschamps en Ligue des nations en juin dernier.FRANCK FIFE/AFP

Après l'annonce de sa première liste de la saison, Didier Deschamps a répondu aux questions de la presse ce mercredi.

Rabiot : "Il a fait sa préparation. Il a fait les premiers matchs et il s'est passé ce qu'il s'est passé. Je ne sais pas ce qui va arriver d'ici lundi quand il nous rejoindra. Sa situation sera claire d'ici lundi, ce sera réglé. Ce ne sont pas des choses faciles à gérer quand ça prend une ampleur médiatique. Je ne vais pas dire qui a tort et qui a raison. J'ai discuté avec lui. Je tiens à Adrien par rapport à ce qu'il a fait avec nous. C'était important de savoir dans quel état d'esprit il est. C'est très bien qu'il puisse être là pour les deux matchs très importants."

L'absence d'Ekitike : "Hugo, de par ce qu'il a fait la saison dernière et à Liverpool. On le suivait déjà à Francfort. Tant mieux pour lui. C'est très bien qu'il soit efficace, mais il y a de la concurrence. Je ne vais pas accumuler les joueurs, mais il a le potentiel pour l'équipe de France. 

La présence d'Akliouche : "Maghnès Akliouche est plus un joueur de couloir. Il a fait une bonne saison avec Monaco, il peut encore progresser dans l'efficacité mais il fait des choses intéressantes."

Sa dernière rentrée : "Cela ne change rien. J'ai la même envie et la même détermination. J'ai objectif qu'on se qualifie. Ce n'est pas acquis et en plus on est dans une formule réduite avec seulement six matchs entre septembre, octobre et novembre. En plus il y aura une condition athlétique des joueurs pas optimale avec reprise tardive. Si pour beaucoup, c'est une formalité, j'ai payé suffisamment cher dans ma première vie pour savoir qu'il ne faut pas déjà s'y voir si on veut aller aux États-Unis (en référence à 1994). Le haut niveau ne permet pas le moindre relâchement. Je suis focalisé sur les prochains matchs avec mon staff. Mon avenir ne change rien pour moi, mais l'objectif essentiel, c'est la qualification."

L'attaque des Bleus : "Il y a un potentiel entre ceux qui sont là et qui pourraient y être. J'ai le choix, mais je ne peux pas tous les prendre. Espérons que ça continue cette réussite. Je n'ai jamais eu l'idée de ne pas faire une équipe qui ne posait pas de problèmes à l'adversaire. Il y a des attentes autour de l'équipe de France. On a aussi un groupe rajeuni avec moins d'expérience et de vécu mais avec un potentiel important. La saison dernière a été importante pour ce groupe entre les nouveaux et les revenants. C'était mon objectif et j'ai maintenu ça donc ça va nous servir sur cette saison."

Chevalier : "Il est là, sur un plan personnel, son changement de club l'expose plus. Non pas qu'il n'avait pas de lumière à Lille, mais c'est différent au PSG. Il y a une hiérarchie chez les gardiens même si elle peut évoluer. Je n'enlève rien à Mike qui a été capable d'être très décisif avec nous au mois de mars puis contre l'Allemagne en juin. Je ne vais pas me plaindre d'avoir trois gardiens de très haut niveau et ça a souvent été le cas. Pour Lucas, ce sera là ou plus tard, mais ça arrivera à un moment ou à un autre. Le numéro 1 je le maintiens tant qu'il est performant, mais logiquement Lucas Chevalier aura à vivre sa première sélection tôt ou tard."

Le cas Rabiot : "Je ne parle pas forcément de la même façon avec chaque joueur. Adrien, même s'il y a eu une pause, derrière chaque joueur, il y a un être humain avec son caractère et sa sensibilité. À moi de m'adapter et je n'ai jamais eu de soucis particulier avec Adrien. S'il y a des choses, pour lui ou un autre, où je pense que ce n'est pas bien pour l'équipe, je le dis. Adrien ne se pose plus de questions de positionnement depuis bien longtemps, il a gagné en maturité et c'est un élément important de l'équipe de France."

Akliouche : "Cela reste aussi en fonction des disponibilités des uns et des autres. L'objectif est clair, ce ne sont pas des matchs amicaux qu'on a face aux deux meilleures équipes de ce groupe de quatre. Il y a avait beaucoup, il y a beaucoup de joueurs qui pourraient intégrer le groupe. Je l'ai dit pour Ekitike et ça vaut pour d'autres, mais je suis limité à 23 joueurs. En compétition, avec 26 joueurs, ça fait trois personnes de plus malgré un potentiel temps de jeu limité. Quand j'appelle un joueur, ce n'est pas uniquement lié aux résultats avec le club, mais avec mon staff on doit identifier un potentiel pour le niveau international. J'ia toujours la volonté d'ouvrir l'équipe même si je dois m'appuyer sur un noyau dur. On peut avoir besoin de sang neuf ponctuellement à cause des blessures et des absences. Comme au mois de juin avec les absences dans la ligne défensive. Cela élargit les possibilités à chaque rendez-vous, mais avec la limitation du nombre."

Kanté et Pavard : "Que Kanté soit toujours sélectionnable, c'est le cas. Je l'ai rappelé au dernier Euro et je peux aussi le faire revenir pendant l'année. À un moment, j'espère être confronté au fait de le rappeler ou non. On continue de suivre ses matchs et il a fait une très bonne saison en club l'an dernier. Sur son niveau, il n'y a pas de souci, mais ça permet aux autres de s'aguerrir. Sur Pavard ce n'est pas lié à son niveau et ce qu'il peut faire mais c'est lié à l'utilisation des défenseurs entre axe droit et axe gauche. Upamecano joue à droite, Saliba joue à gauche avec nous. Dans les défenseurs centraux droitiers, ils sont tous exclusivement axe droit. Je préfère aussi avec Lucas Hernandez qui n'a pas un temps de jeu énorme, il a l'expérience et j'ai préféré cette option sur l'axe gauche ou sur le côté gauche si besoin."

Zaïre-Emery : "Pour Warren, ça situation a évolué comme sur la deuxième partie de la saison dernière. Il a une concurrence très élevée et moins de temps de jeu. Qu'il garde confiance en lui-même si ce n'est pas idéal de moins jouer. Il a eu une ascension précoce aussi. Je ne suis pas inquiet pour Warren, il doit avoir 7 sélections, il a tout pour lui et devant lui. Mais ponctuellement, au PSG il y a trois joueurs qui commencent les matchs devant lui.

Pour Warren, à partir du moment où il est venu chez les Bleus un certain nombre de fois, il y a la déception de ne pas être chez les A. Et même s'il a un bon état d'esprit, c'est délicat (d'aller chez les Espoirs) quand on a souvent été chez les A. Sur un plan psychologique ce n'est pas l'idéal, mais Gérald Baticle a la liberté de choisir et Warren est dans les âges. Il n'y a rien de figé, mais il faut tenir compte de l'aspect psychologique et humain pour les joueurs. L'idée d'être rétrogradé aussi, certains l'ont eu par le passé en retournant chez les Espoirs."

Doué : "Pour Désiré Doué, je le mets au milieu pour équilibrer parce que sinon vous direz que je suis un entraîneur trop offensif. Mais Olise et Cherki sont aussi des milieux offensifs comme Doué. Doué est moins décisif au milieu qu'en attaque mais il a la possibilité et la polyvalence de jouer au milieu aussi."

Giroud : "Olivier a été clair. Il a rajouté trois mots qui intéressent les gens avec 'jamais dire jamais'. Je suis heureux qu'il réussisse et il a toujours sa belle cote d'amour. Il a fait ses adieux, il sait qu'il y a une nouvelle génération. Là, je lui souhaite que ça continue, c'est toujours agréable de sentir ce soutien populaire et médiatique qu'il n'a pas toujours eu."

Tolisso : "Corentin Tolisso a fait une bonne saison, il est dégagé de ses ennuis physiques. On le suit même s'il a une position plus haute en club. On est attentifs, il n'est pas là, mais de par ce qu'il peut se passer. Il a un vécu et une expérience et je suis déjà content pour lui de le voir performant. Pour la suite, on verra, mais il y a aussi beaucoup de monde dont un joueur de retour qui n'a pas encore repris (Pogba)."

Le Vice-capitanat : "Le capitaine, vous le connaissez et après ça dépend de qui est sur le terrain. J'ai choisi ces leaders parce que ça a aussi permis à certains de franchir une étape. C'est une responsabilité qui va à certains et pas à d'autres. Le capitaine reste le capitaine et c'est Kylian. Mais il n'est pas seul et doit s'appuyer sur d'autres joueurs qui ont un leadership."

Kolo Muani : "Là il est dans une situation. Ce n'a pas toujours été simple pour lui, mais là, il n'a pas de temps de jeu et un entraînement à part. J'espère qu'il va trouver une solution d'ici lundi pour être un joueur actif. Il y a des éléments sur le plan athlétique et sur le temps de jeu qui ne sont pas compatibles avec les exigences internationales. Il n'est pas dans le rythme pour un match international. Déjà que j'ai des joueurs qui ne sont pas et ne peuvent pas être au maximum... Je lui souhaite que la situation se règle d'ici lundi."

Marcus Thuram : "À sa décharge, il joue dans un système à deux attaquants à l'Inter et chez nous, il joue souvent sur le côté. Il a tout et chaque saison, la saison dernière a été très bonne avec l'Inter et il est bien reparti. Il a des situations avec nous, mais ça n'a pas forcément basculé du bon côté même si je l'ai surtout utilisé sur le côté."

Mbappé : "Il va bien aujourd'hui, tout va bien le soleil est là. Je fais le même constat pour lui, il a eu un peu plus de temps pour démarrer par rapport à 2024 où il a changé de club. Cela avait été difficile pour lui, mais il a quand même fait une grosse saison malgré l'absence de titre hormis la Supercoupe. Là il est affûté. Il a toujours cet attachement pour l'équipe de France et des responsabilités en tant que capitaine."

Koné : "Il fait partie des joueurs sous-côtés ou sous-évalués. Je considère qu'il a un gros potentiel. Il est performant avec son club et apparemment, il reste à l'AS Rome. Cela demande de la confirmation, mais il est intéressant. Il joue dans un registre bien spécifique malgré sa capacité à se projeter. S'il est là régulièrement, c'est que je considère qu'il est amené à jouer. À chaque fois que j'ai eu besoin de faire appel à lui, il a un peu de mal sur ses débuts de matchs où il prend des cartons, mais il est capable de faire bonnes choses à la récupération."

L'Ukraine : "Pas piégeux mais difficile. C'est nouveau, on est dans un groupe de quatre donc seulement six matchs. Que ce soit l'Ukraine, chez nous ou là-bas, même s'ils ne jouent pas chez eux, l'Islande a aussi de la qualité. On doit être vigilant. Il ne faut surtout pas déjà se voir à la Coupe du monde. Il va falloir faire ce qu'il faut. On n'a pas de crainte, mais il faut se préparer sérieusement pour bien se positionner après ce premier rassemblement. Là, en trois mois, on va jouer une qualification. L'objectif est là et les gens pensent que c'est une normalité que l'équipe de France soit qualifiée. Respectons nos adversaires. Que l'équipe de France soit forte et avec un beau potentiel, oui. Mais ça nous permettre d'atteindre cet objectif."