Premier acte à Miami
L'idée de cette épreuve quadriennale, qui vient s'ajouter à un calendrier déjà surchargé, est portée depuis plusieurs années par le patron de la FIFA. Gianni Infantino, qui rêve de voir la Fédération internationale se développer sur le segment potentiellement lucratif du football de clubs, a su passer outre l'opposition de l'UEFA pour imposer ce nouveau rendez-vous, prévu aux États-Unis du 15 juin au 13 juillet 2025.
À un an du Mondial 2026 organisé aux USA, au Canada et au Mexique, il s'agira d'une répétition générale pour les Américains même si l'essentiel des rencontres se déroulera dans dix stades de la côte est, les deux autres étant situés à Seattle et à Los Angeles.
Le plateau est désormais complet pour le tirage au sort à Miami depuis le sacre des Brésiliens de Botafogo en Copa Libertadores, samedi, et comprend 32 équipes (douze européennes dont le Real Madrid, Manchester City, le Bayern Munich ou le PSG, six sud-américaines, quatre africaines, asiatiques et nord-américaines, une venue d'Océanie et l'Inter Miami de Lionel Messi pour représenter le pays-hôte).
Les 16 clubs ayant fini aux deux premières places de chacun des huit groupes se qualifieront pour la phase à élimination directe, des huitièmes de finale à la finale, programmée au MetLife Stadium de New York, là où se déroulera celle de la Coupe du monde 2026.
Joueurs et ligues vent debout
La tenue de ce tournoi intervient dans un contexte d'opposition grandissante contre les cadences infernales dans le football. Le syndicat mondial des joueurs (Fifpro) et l'Association européenne des ligues ont ainsi déposé en octobre une plainte auprès de la Commission européenne contre la FIFA, accusée d'abuser de sa position dominante concernant l'élaboration du calendrier.
Plusieurs joueurs de premier plan, comme le Ballon d'Or espagnol Rodri, le défenseur néerlandais Virgil Van Dijk ou le Français Aurélien Tchouaméni ont même émis l'idée d'une grève pour protester contre l'accumulation des matches, déjà perceptible avec la nouvelle formule de la Ligue des champions.
Le président de la FIFA, qui s'appuie sur le soutien des clubs, notamment de la puissante ECA (Association des clubs européens) dirigée par le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi, se défend en rappelant régulièrement que l'instance mondiale n'est responsable que d'une très faible part des rencontres des clubs et qu'elle ne fait que remplir son devoir en trouvant de nouvelles sources de revenus pour les fédérations.
Selon une source proche du dossier, la FIFA reproche également à la Fifpro d'être "contreproductive, d'accepter des accords avant de les remettre en cause ensuite et de ne pas vouloir dialoguer".
Une visibilité et un pactole en questions
Si l'organisation de l'évènement ne fait désormais plus de doutes, des zones d'ombre persistent sur ses recettes et ses retombées financières. Alors que la FIFA a promis un énorme chèque pour les clubs, elle est pour le moment en quête de diffuseurs après l'échec des négociations pour un accord global avec la plateforme Apple TV de l'ordre d'un milliard d'euros.
Du côté de la Fédération internationale, on ne se montre pourtant "pas du tout inquiet" et on assure être en discussions avec les partenaires télévisuels historiques à travers le monde.
La FIFA se rassure en rappelant le précédent de la Coupe du monde féminine en 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande pour laquelle les droits TV ont trouvé preneurs très tardivement dans plusieurs territoires-clés comme la France et qui lui ont finalement rapporté 600 millions au lieu des 450 millions d'euros espérés initialement.
Frémissement côté sponsors
L'incertitude concernant le modèle économique du Mondial des clubs commence toutefois à s'alléger avec la signature des premiers contrats de sponsoring. Après le groupe chinois de téléviseurs et d'électronique Hisense et le brasseur belge AB InBev, la FIFA a annoncé mardi un partenariat avec Bank of America et attend un accord imminent avec Coca-Cola, selon une source proche du dossier.
D'autres investisseurs doivent suivre dans les prochaines semaines, selon la même source, qui évalue le "ticket d'entrée" entre 100 et 200 millions d'euros.
La FIFA et Gianni Infantino, qui ne comptent absolument pas renoncer à cette compétition, pourront de toute façon puiser dans leurs énormes réserves pour mettre le pactole promis sur la table, à un an d'un Mondial qui s'annonce comme le plus lucratif de l'histoire.