Devant l'une des pâtisseries françaises les plus célèbres de Miami, le Yann Couvreur Café, se trouve une fresque rose dédiée à quatre des joueurs les plus vénérés de l'Inter de Miami.
Située dans le quartier animé de Wynwood, célèbre pour ses graffitis stylisés, la façade du bâtiment représente le défenseur espagnol Jordi Alba, ainsi que le milieu de terrain haïtien Fafa Picault et l'Américain Benjamin Cremaschi.
Mais c'est le célèbre Argentin, sur la droite, qui attire le plus l'attention.
La "fresque Messi", comme on l'appelle, n'est qu'une des nombreuses peintures représentant le joueur de 37 ans qui sont apparues dans le quartier depuis que le vainqueur de la Coupe du monde a rejoint le club en provenance du Paris Saint-Germain en 2023.
Peu de reconnaissance pour Messi
Messi a inscrit 32 buts en 75 apparitions avec le PSG mais, bien qu'il ait joué aux côtés de Kylian Mbappé et de Neymar, il n'a jamais atteint les sommets qu'il avait atteints à Barcelone et a quitté le club parisien après seulement deux saisons.
Son but sur penalty contre l'Argentine lors de la finale de la Coupe du monde 2022 est encore douloureux pour de nombreux Parisiens.
Thomas Miskin et sa fille Candice sont passés par le café français. Tous deux sont nés et ont grandi à Paris, soutiennent le PSG et ont déménagé à Miami en 2019.
"Messi est un héros, mais j'ai des sentiments mitigés", nous a avoué Thomas. "Je dirais que j'apprécie vraiment - en tant que légende du football - pour ce qu'il était et tout ce qu'il a accompli. Il n'y a aucun doute là-dessus. Mais la façon dont cela s'est terminé, l'histoire avec le PSG, est un peu plus discutable pour un fan. Paris est vraiment mon club, ma ville et ma couleur. Les joueurs actuels, j'ai vraiment l'impression qu'ils ressentent quelque chose pour les couleurs et le maillot. Je n'ai pas senti que la partie émotionnelle était là (pour Messi)".
Malgré l'influence croissante de l'Inter Miami et les nombreuses images de l'octuple Ballon d'Or dans la ville, pour Candice, il n'y avait qu'un seul club. "Mon père est fan du PSG, c'est avec lui que j'ai grandi. C'est la seule équipe que je soutiens. C'est drôle de voir Messi partout et d'avoir des sentiments contradictoires, parce qu'il y a tellement de fans argentins ici", ajoute-t-elle.
Guillaume Munier, chef pâtissier exécutif chez Yann Couvreur, est également originaire de Paris et s'est installé à Miami en janvier.
Il passe tous les jours devant la fresque.
"C'est difficile pour moi de parler de Messi", explique ce fan du PSG. "Il a déjà gagné la Coupe du monde, mais les années qu'il a passées à Paris ont été un peu confuses. Ce n'était pas comme à Barcelone. Je le respecte toujours parce que c'est un joueur très célèbre. C'est l'un des meilleurs, bien sûr".
Malgré son ambivalence à l'égard de son ancien joueur, Munier attend avec impatience le début de la Coupe du monde des clubs et compte acheter des billets, "surtout parce que mon équipe y est. Je voyage dans le monde entier pour mon travail, mais je suis mon club de football", explique-t-il.
"C'est très intéressant (le nouveau format). J'aime ce type de tournoi, quelque chose de plus pour défier tous les clubs du monde et gagner un nouveau trophée. J'ai vu le trophée la semaine dernière ici, car la FIFA est venue prendre des photos. C'est un trophée extraordinaire, très beau.
Le PSG sans Messi, bien meilleur
Depuis que Messi a quitté le PSG, le club français a été revitalisé, remportant le triplé national et sa première Ligue des champions le mois dernier, avec une victoire historique sur l'Inter.
L'équipe dirigée par Luis Enrique, qui compte certains des plus grands talents de la génération, est l'une des favorites pour remporter le trophée cet été, et Candice pense que sa fortune a changé au bon moment, alors qu'elle tente de remporter son premier titre mondial.
"J'ai l'impression que c'est vraiment leur année et qu'ils sont en train de former une équipe soudée, surtout avec l'entraîneur (Luis Enrique), ils ont une équipe vraiment solide", a-t-elle déclaré.
"C'est un rêve d'enfant (de gagner la Ligue des champions), a ajouté Thomas. Voir mon club arriver enfin à ce stade et tout le monde peut voir à quel point nous sommes grands.
Thomas espère que leur parcours tant attendu jusqu'à la finale aux États-Unis inspirera une nouvelle génération de supporters, alors qu'ils cherchent à développer leur base de fans dans le Sunshine State.
"C'est toujours une victoire. Avec le fan-club de New York, la structure est beaucoup plus importante. L'ambiance est excellente. À Miami, il y a un fan club du PSG. C'est très petit, donc on se renseigne généralement par SMS : "Bon, où va-t-on ? Gagner la Ligue des champions est la première étape, et la Coupe du monde pour les clubs, puisque c'est la première fois que cela arrive, est une excellente façon de commencer.
"Ce sera un excellent moyen de montrer au monde que le fait d'avoir déjà remporté la Ligue des champions signifie quelque chose à ce niveau.
Le PSG est confronté à un groupe B difficile, avec des matches sur la côte ouest contre l 'Atlético de Madrid, les Seattle Sounders, champions de la CONCACAF en 2024, et Botafogo, champion d'Amérique du Sud et du Brésil.
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