Pouvait-il réellement y avoir une surprise dans cette première demi-finale de Coupe de France ? Même si l'USL Dunkerque était une des équipes de la saison en Ligue 2, qu'elle avait effectué un superbe parcours en Coupe et qu'elle avait investi le Stade Pierre-Mauroy pour l'occasion, il semblait inimaginable de ne pas voir le Paris Saint-Germain s'imposer. Restait la glorieuse incertitude du sport...
Une incertitude que Luis Enrique voulait éviter, puisqu'il avait sorti l'artillerie lourde ce soir. Et bien évidemment, le PSG faisait rapidement le siège de la cage nordiste face à une défense arc-boutée dans les 25 derniers mètres. Mais il suffisait d'une seule action et d'un coup-franc bien prolongé de la tête par Alec Georgen pour que Vincent Sasso, avec l'aide de la barre, trompe Matveï Safonov et fasse rugir le stade (7ème).
Un coup de tonnerre qui piquait encore plus le PSG. Mais on détectait tout de même un brin de suffisance dans le jeu parisien. Un centre-tir de Désiré Doué mis à part (14ème), le premier quart d'heure était pauvre en occasions. Dunkerque avait fait le plus dur, et entendait bien s'accrocher à ce précieux but d'avance. Paris tentait de contourner, multipliait les corners, mais ne trouvait aucune solution face à cette défense resserrée. Et l'impensable se produisait quand Muhannad Al-Saad profitait d'une déviation de Gaëtan Courtet sur un dégagement du gardien nordiste, et d'un piètre alignement de la défense parisienne pour doubler la mise (27ème).
C'était la stupéfaction au Stade Pierre-Mauroy. Paris avait clairement pris un coup sur la tête, et attaquait de façon trop désordonnée, forçant sur les ailes sans résultat. Le PSG s'essayait alors à quelques frappes lointaines, sans plus de succès. Il fallait une action enfin précise, et une remise parfaite signée Achraf Hakimi, pour que Ousmane Dembélé trouve enfin la faille juste avant de rentrer aux vestiaires. Mais la défense était toujours fébrile, manquant d'offrir un troisième but dans les arrêts de jeu, et on ne savait vraiment pas à quel scénario s'attendre pour la suite (mi-temps : 2-1).
Malheureusement pour Dunkerque, il allait falloir moins de trois minutes au PSG pour égaliser, sur un corner (y avait-il corner ?) joué à deux pour trouver Marquinhos seul au second poteau. Mais loin de se déliter, les Nordistes manquaient dans la foulée d'en rajouter un troisième sur une tête un peu trop décroisée de Naatan Skytta. À ce moment-là, le match sentait clairement le KO.
Et fatalement, la pression parisienne s'intensifiait, avec une tentative de Doué (57ème), un centre-tir de Dembélé, mais c'est finalement avec de la réussite que le PSG allait prendre l'avantage, la frappe de Désiré Doué déviée par la défense prenait à revers Ewen Jaouen (62ème). Le match avait tourné, parce que Paris respectait enfin son adversaire, et avait provoqué sa réussite.
Dunkerque jetait alors toutes ses forces dans la bataille. Après tout, il ne manquait qu'un but. Très actif depuis son entrée en jeu, Yacine Bammou faussait compagnie à la défense, mais ne parvenait pas à enchaîner. Paris voulait en finir, comme sur une frappe enroulée de Doué à l'orée du dernier quart d'heure, ou sur une louche astucieuse. Mais le PSG était usé, et manquait de précision.
Mais Paris allait se faire une énorme frayeur quand Kay Tejan, trouvé dans la surface, fracassait le petit filet de Safonov (86ème). Fort heureusement pour les visiteurs, ce fut le chant du cygne d'une valeureuse équipe nordiste. Dembélé finira par échapper à la défense au bout des arrêts de jeu pour crucifier Jaouen et mettre le point final sur une magnifique rencontre.
Le PSG s'impose donc 2-4 et pourra viser un nouveau titre en Coupe de France. Mais Dunkerque aura donné du fil à retordre aux Parisiens, sans doute trop suffisants en début de rencontre. Une belle demi-finale, loin de la rencontre à sens unique attendue. (Presque) la magie de la Coupe...
Homme du match Flashscore : Désiré Doué