La rencontre, qui s'est déroulée à Sao Paulo le 27 mai, a été interrompue pendant plusieurs minutes quand Navarro a éclaté en sanglots à la suite d'un commentaire offensant de Bobadilla faisant allusion à sa nationalité.
"Le suspect a témoigné mercredi et il a été recommandé de l'inculper pour diffamation raciale", selon un communiqué de la police transmis à l'AFP. "L'enquête se poursuit pour clarifier les faits", ajoute le texte.
Selon la loi brésilienne, l'insulte raciale est une atteinte à la dignité d'une personne en raison de sa race, de son ethnie, de sa couleur ou de son origine nationale.
Bobadilla, un milieu international de 23 ans, pourrait se voir infliger une amende et jusqu'à cinq ans de prison dans le cadre de cette procédure, a déclaré à l'AFP Rodrigo Correa Baptista, délégué de l'unité des crimes d'intolérance sportive de la police de Sao Paulo.
"Puisque c'est sa première fois, qu'il a un bon dossier et qu'il s'est excusé auprès de la victime, le juge pourrait prendre tout cela en compte pour fixer la sanction", a expliqué M. Correa Baptista lors d'une conversation téléphonique.
Le lendemain du match, Bobadilla s'est en effet excusé. "Dans le feu de l'action, j'ai mal réagi et je m'excuse publiquement", a expliqué le joueur dans une vidéo publiée par son club de Sao Paulo, qui a remporté le match 2-1.
Bobadilla a ensuite affirmé qu'il avait été "offensé en premier lieu" par son adversaire vénézuélien et qu'il n'avait jamais eu l'intention de faire de la "discrimination".
Navarro, un défenseur international de 26 ans, a de son côté averti qu'il irait "jusqu'aux dernières conséquences" dans cette procédure.
Les clubs brésiliens ont régulièrement dénoncé les actes racistes commis à l'encontre de leurs joueurs lors de matches à l'extérieur dans le cadre de compétitions continentales comme la Copa Libertadores ou la Copa Sudamericana.