Le Maroc n’a plus perdu à domicile depuis une défaite 3-2 en amical face au Gabon en 2019, et n’a plus connu la défaite lors d’un match officiel sur ses terres depuis un revers 2-0 contre le Cameroun lors des qualifications pour la Coupe du monde en 2009.
Après leur parcours jusqu’en demi-finale de la Coupe du monde 2022, un record pour l’Afrique, les Marocains sont l’équipe à battre et il sera extrêmement difficile pour les 23 autres nations de les empêcher de décrocher le titre.
Mais cette situation n’est pas nouvelle. Le Maroc s’est déjà présenté à la CAN en pleine forme et avec le statut de favori, pour finalement décevoir.
C’était le cas il y a deux ans en Côte d’Ivoire, lorsque leur effectif de stars a été battu 2-0 par une équipe d’Afrique du Sud très appliquée en huitièmes de finale.
En réalité, malgré tout leur talent, le Maroc n’a plus atteint les demi-finales de la CAN depuis sa place de finaliste face au pays hôte, la Tunisie, en 2004. Leur unique sacre remonte à 1976, il y a 50 ans, lors d’une édition organisée en Éthiopie.
La pression d’un public local plein d’espoir pèsera forcément sur les joueurs, et cela peut avoir des effets inattendus.
La dernière fois que le Maroc a accueilli la compétition, en 1988, il figurait aussi parmi les favoris mais s’est incliné 1-0 face au Cameroun en demi-finale, avant de perdre aux tirs au but contre le grand rival Algérie lors du match pour la troisième place.
C’est l’un des nombreux exemples d’un pays hôte qui n’a pas su concrétiser son potentiel.
« Bien sûr, il y a une pression supplémentaire, mais nous n’allons pas nous cacher », a déclaré le sélectionneur marocain Walid Regragui. « Cette pression ne repose pas seulement sur moi en tant qu’entraîneur, mais aussi sur les joueurs. C’est une grande responsabilité, mais nous l’acceptons avec fierté.
« Certains supporters (marocains) rêvent de voir ce trophée rester au Maroc depuis 1976.
« L’union sacrée entre l’équipe et les supporters sera déterminante. Cette pression doit être positive, et même si elle devient négative, nous saurons la gérer. Nous sommes très motivés et toutes les conditions sont réunies pour réaliser une grande compétition. »
Le Maroc a hérité du groupe A avec le Mali, la Zambie et les Comores, un parcours loin d’être aisé.
« Nous respectons toutes les équipes de notre groupe. Tout le monde rêve de gagner, mais avec le talent et la motivation de ce groupe, nous sommes convaincus de rendre nos supporters fiers. »
Regragui a affirmé plus tôt cette année qu’il était l’homme de la situation pour offrir le trophée au Maroc.
« Vous ne trouverez pas meilleur que moi pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Je suis convaincu de pouvoir la gagner. Si (Pep) Guardiola ou (Carlo) Ancelotti pouvaient venir et nous garantir le trophée, je leur laisserais ma place sans hésiter. Mais ce n’est pas le cas. »
La Côte d’Ivoire a remporté le trophée à domicile il y a deux ans, malgré une qualification en huitièmes de finale avec le plus mauvais bilan parmi les équipes du tableau final et une lourde défaite 4-0 contre la Guinée équatoriale en phase de groupes.
Mais il s’agit du premier sacre d’un pays hôte depuis 10 éditions, depuis la victoire de l’Égypte en 2006.
Si l’on remonte plus loin, seuls trois pays hôtes ont été sacrés lors des 16 dernières éditions : la Tunisie (2004), l’Égypte (2006) et la Côte d’Ivoire (2023). L’Afrique du Sud avait été le précédent pays organisateur à s’imposer lors de ses débuts en 1996.
Sur les 34 éditions précédentes de la compétition, 12 pays hôtes ont soulevé le trophée, mais huit de ces sacres datent d’avant 1991.
Les pays organisateurs qui ont remporté la CAN sont l’Égypte (1959, 1986, 2006), l’Éthiopie (1962), le Ghana (1963, 1978), le Soudan (1970), le Nigeria (1980), l’Algérie (1990), l’Afrique du Sud (1996), la Tunisie (2004) et la Côte d’Ivoire (2023).
Trois pays hôtes ont terminé finalistes après avoir échoué en finale : la Tunisie (1965), la Libye (1982) et le Nigeria (2000).
La pire performance d’un pays organisateur reste une élimination dès la phase de groupes, ce qui est arrivé à l’Éthiopie (1976), la Côte d’Ivoire (1984), la Tunisie (1994) et le Gabon (2017).
PARCOURS DES PAYS HÔTES À LA CAN
1957 : Soudan – Troisième place
1959 : Égypte – Vainqueur
1962 : Éthiopie – Vainqueur
1963 : Ghana – Vainqueur
1965 : Tunisie – Finaliste
1968 : Éthiopie – Quatrième place
1970 : Soudan – Vainqueur
1972 : Cameroun – Troisième place
1974 : Égypte – Troisième place
1976 : Éthiopie – Phase de groupes
1978 : Ghana – Vainqueur
1980 : Nigeria – Vainqueur
1982 : Libye – Finaliste
1984 : Côte d’Ivoire – Phase de groupes
1986 : Égypte – Vainqueur
1988 : Maroc – Quatrième place
1990 : Algérie – Vainqueur
1992 : Sénégal – Quarts de finale
1994 : Tunisie – Phase de groupes
1996 : Afrique du Sud – Vainqueur
1998 : Burkina Faso – Quatrième place
2000 : Ghana – Quarts de finale / Nigeria – Finaliste
2002 : Mali – Quatrième place
2004 : Tunisie – Vainqueur
2006 : Égypte – Vainqueur
2008 : Ghana – Troisième place
2010 : Angola – Quarts de finale
2012 : Guinée équatoriale – Quarts de finale / Gabon – Quarts de finale
2013 : Afrique du Sud – Quarts de finale
2015 : Guinée équatoriale – Quatrième place
2017 : Gabon – Phase de groupes
2019 : Égypte – Huitièmes de finale
2021 : Cameroun – Troisième place
2023 : Côte d’Ivoire – Vainqueur
