Habituée à déjouer les pronostics depuis plusieurs éditions, la Guinée équatoriale arrive à la CAN 2025 avec l’ambition d’affirmer son statut de sélection difficile à manœuvrer sur la scène africaine. Quart‑de‑finaliste surprise en 2021 et tombeuse de la Côte d’Ivoire en 2023, le Nzalang Nacional s’est forgé une réputation d’équipe accrocheuse, disciplinée et redoutable sur les transitions. À défaut d’être favorite, elle avance avec une identité claire et un esprit collectif solide.
Portée par une génération compétitive et un sélectionneur qui mise sur la continuité, la Guinée équatoriale se présente au Maroc avec l’objectif d’aller plus loin que lors de ses précédentes participations. Si le réalisme offensif accompagne la rigueur défensive habituelle, la sélection peut espérer bousculer la hiérarchie dans un groupe relevé.
La liste
La liste définitive de la Guinée équatoriale n’a pas encore été dévoilée. Conformément au règlement, la convocation finale devra être communiquée au plus tard le 11 décembre 2025, soit dix jours avant le début du tournoi. L’effectif retenu comprendra 23 joueurs.
Le sélectionneur : Juan Micha
À la tête de la sélection depuis 2020, Juan Micha s’est imposé comme l’un des artisans majeurs du renouveau de la Guinée équatoriale. Ancien adjoint, devenu sélectionneur principal, il a guidé le Nzalang Nacional lors de la CAN 2021, conclue par un quart de finale historique, puis lors de la CAN 2023, où l’équipe avait créé la sensation en dominant la Côte d’Ivoire 4-0 en phase de groupes.
Micha s’appuie sur un groupe soudé, majoritairement issu de la diaspora espagnole et équato-guinéenne, et mise sur un jeu compact, réaliste et très organisé. Son approche, fondée sur la discipline, le pressing coordonné et les attaques rapides, permet à la Guinée équatoriale de rivaliser avec des nations plus talentueuses sur le papier. Pour la CAN 2025, son objectif est clair : conduire l’équipe vers une nouvelle qualification en phase à élimination directe, et pourquoi pas réaliser un nouvel exploit.
Le joueur à suivre : Emilio Nsue
Figure emblématique du Nzalang Nacional, Emilio Nsue, 35 ans, demeure l’un des joueurs les plus influents de la Guinée équatoriale, sur le terrain comme en dehors. Meilleur buteur de la CAN 2021 et auteur d’un triplé historique contre la Côte d’Ivoire en 2023, l’attaquant reste le visage le plus marquant du football équato‑guinéen de la dernière décennie. Mais son parcours récent a été bouleversé par une affaire retentissante qui a secoué tout le pays.
En mai 2024, la FIFA a estimé que Nsue n’avait jamais été éligible pour représenter la Guinée équatoriale, malgré plus de dix ans en sélection. Verdict : suspension de six mois, amende à la fédération, et annulation de deux victoires des éliminatoires du Mondial 2026, transformées en défaites sur tapis vert. Une décision qui a créé un séisme sportif et médiatique, mettant en lumière les défaillances administratives de la fédération. Nsue, jusque‑là capitaine et symbole national, n’a pas hésité à dénoncer publiquement un système "injuste" et "défaillant".
Après plusieurs mois de procédure, la situation s’est finalement débloquée : la FIFA a validé son changement de nationalité sportive au début de l’année 2025, levant sa suspension et lui permettant de retrouver la sélection. Rappelé dès les premiers matchs disponibles, Nsue a repris son rôle de leader offensif, déterminé à tourner la page d’un épisode douloureux.
Le calendrier
24 décembre 2025 à 13h30 : Burkina Faso vs Guinée équatoriale
28 décembre 2025 à 16h : Guinée équatoriale vs Soudan
31 décembre 2025 à 17h : Guinée équatoriale vs Algérie
Le groupe E
La Guinée équatoriale évoluera dans un groupe E particulièrement relevé, composé de : l’Algérie, grande nation africaine et candidate au titre, le Burkina Faso, finaliste en 2013 et habitué des phases finales, le Soudan, équipe imprévisible et très engagée. Un groupe dense, dans lequel chaque point aura une importance capitale.
Quelles chances dans la compétition ?
La Guinée équatoriale ambitionne d’abord de retrouver les huitièmes de finale, un objectif parfaitement atteignable au vu de ses dernières performances en CAN. Forte d’un bloc défensif cohérent, d’un groupe expérimenté et de joueurs habitués aux matchs serrés, elle possède les outils pour rivaliser dans ce groupe compact.
Si elle retrouve l’efficacité offensive aperçue lors des qualifications et qu’elle maintient la rigueur collective qui fait sa force, le Nzalang Nacional peut espérer jouer les trouble‑fêtes et viser un nouveau quart de finale, voire mieux en cas de dynamique positive. Une qualification en phase finale serait déjà un succès, mais la sélection ne s’interdit pas de rêver plus grand.