Champion d'Allemagne en 2009, le VfL Wolfsburg a tout de même connu d'autres succès depuis. En 2014-2015, sous la houlette de Dieter Hecking, il y eut un titre en DFB Pokal et une place de vice-champion de Bundesliga, ainsi qu'un quart de finale de Ligue Europa.
La saison suivante, Hecking et ses joueurs avaient poussé le Real Madrid dans ses retranchements en quart de finale de Ligue des champions. Cristiano Ronaldo avait dû revêtir sa cape de superhéros au risque de voir les Loups réaliser le plus grand exploit de leur histoire. Mais depuis, c'est la soupe à la grimace, hormis les quelques éclaircies aperçues très épisodiquement.
Déjà, sur le banc, seuls Glasner et Niko Kovac sont parvenus à tenir au moins une saison et demie. Et c'est bien l'Autrichien – qui fait maintenant les jours heureux de Crystal Palace – qui a le plus réussi.
Cette instabilité est assez symptomatique de l'irrégularité sportive que traverse Wolfsburg. À chaque fois, le mariage n'a jamais duré et ce ne fut pas toujours la faute du technicien. Des idées intéressantes, il y en a eu, mais ça n'a pas suffi pour obtenir des succès probants. Sur les quatre derniers exercices, seul le premier de Kovac fut un tant soit peu positif avec une place finale dans la première partie de tableau et une impression générale qui a donné de l'espoir pour la suite. Malheureusement pour l'actuel entraîneur du Borussia Dortmund, ça s'est mal terminé la saison d'après.
L'Autrichien Ralph Hasenhüttl n'a pas fait vraiment mieux et s'est fait licencier en mai dernier. Cet été, les dirigeants ont misé sur Paul Simonis, qui avait fait un travail remarquable en Eredivisie avec Go Ahead Eagles en 2024-2025 après avoir remporté la Coupe nationale.
Sauf qu'après neuf journées, il ne fait pas mieux que ses prédécesseurs. Avec huit points au compteur, c'est le pire démarrage des Loups depuis neuf ans ! Et la dynamique est très mauvaise puisqu'ils ont perdu six fois sur leurs sept dernières rencontres précédentes toutes compétitions confondues.
À l'heure de ce déplacement au Werder Brême ce vendredi soir (20h30), tout indique qu'il y a péril en la demeure…
"Je suis très heureux que 2 000 supporters viennent à nouveau avec nous à Brême. Je comprends que c'est aussi une période difficile pour les supporters. Mais moi, ainsi que toute l'équipe, sommes très heureux de leur soutien", a déclaré Simonis en conférence de presse jeudi.
Mais où est le problème ?
Des propos déconnectés de la réalité au regard de la situation que vit le Néerlandais dans le nord de l'Allemagne. Pour lui, c'est sa première expérience à ce niveau et cela peut expliquer en partie son échec après trois mois de compétition.
En revanche, il est tout de même responsable des performances de son collectif. Et lorsque l'on regarde les statistiques avancées, ce que Wolfsburg est capable de produire sur les terrains de Bundesliga, c'est clairement insuffisant.
Avec onze buts marqués, Die Wölfe sont la 6ᵉ pire attaque du championnat. Et avec seize buts encaissés, ils sont la 8ᵉ pire défense. Des chiffres moyens qui légitiment aisément l'actuelle 12ᵉ place. Leur adversaire du soir se situe trois rangs plus haut et semble favori pour cette rencontre inaugurale de la 10ᵉ journée.
"Le Werder Brême a réalisé de bonnes performances lors des quatre derniers matchs. C'est une équipe qui joue avec une défense à quatre. Tout comme Leipzig, par exemple, et c'était notre meilleur match. J'espère que nous pourrons être aussi dominants que contre Leipzig. Nous y voyons des opportunités", a estimé Simonis jeudi.
Un constat qui doit déboucher sur une victoire, au risque de subir un licenciement. Dans la presse ces derniers jours, la pression à son poste se fait de plus en plus forte. Ses dirigeants pourraient enfin passer à l'action et décider son éviction.
Des rumeurs indiquent une potentielle arrivée de l'Allemand Bruno Labbadia, sans poste depuis avril 2023, lui qui s'était déjà assis sur le banc de Wolfsburg entre février 2018 et juin 2019. Une option qui ne paraît pas très convaincante à première vue, mais la direction n'a visiblement pas beaucoup d'options à sa portée.
Et l'une des raisons de la mauvaise passe du club se situe peut-être à ce niveau-là. Pour certains des dirigeants, ils sont en poste depuis plusieurs années. Un immobilisme qui peut empêcher l'émergence de nouvelles idées. Néanmoins, Peter Christiansen – arrivé en juillet 2024 – et Sebastian Schindzielorz – arrivé en février 2023 –, sont les garants d'un projet sportif qui se veut nécessairement moderne. Or, force est de constater qu'il n'y a pas de progression. Avec Paul Simonis, l'idée était de donner les rênes des Loups à un jeune technicien, mais ça n'a pas fonctionné.
Reste à voir comment la situation peut évoluer dans le bon sens avec l'effectif actuel. Le capitaine et taulier historique Maximilian Arnold a notamment officiellement prolongé son contrat jusqu'en juin 2028 cette semaine.
Un investissement qui ne suffira probablement pas à redresser la barre alors que les derniers très bons joueurs passés par le club n'ont pas vraiment fait progresser le collectif malgré leur talent : Micky van de Ven (vendu 40 millions d'euros), Felix Nmecha (vendu 30 millions d'euros) et Maxence Lacroix (vendu 18 millions d'euros).
