Évènement rare en Bundesliga : le Klassiker du jour n'allait sans doute avoir aucun impact sur la course au titre. Le Bayern Munich avait déjà perdu ses illusions et s'apprêtait à rendre le Meisterschale après 11 sacres d'affilée, mais il fallait gonfler les muscles en vue de la fin de saison européenne, alors que le Borussia Dortmund avait une obligation de résultats, sa place en Ligue des Champions la saison prochaine étant tout sauf assurée.
Dans une Allianz Arena surchauffée, les Bavarois tentent toutefois de mettre rapidement la pression, notamment sur une reprise contrée de Leroy Sané (4e), ou sur une tête juste au-dessus signée Harry Kane trois minutes plus tard. Mais la stupeur est totale après 10 minutes quand Julian Brandt magnifie un contre éclair du BVB et lance parfaitement Karim Adeyemi, qui profite de la main molle de Sven Ulreich pour ouvrir la marque.
Voilà qui jette un froid sur le public. Le Bayern est touché et les visiteurs tentent d'en profiter. Un centre de Julian Ryerson jette le trouble, puis Mats Hummels y va de sa frappe. Les Bavarois reprennent le contrôle du ballon, et reviennent dans le match sur une tête trop décroisée de Kane (23e), la pression est plus forte, mais le résultat n'est pas à la hauteur des efforts consentis.
Malgré tout, le BVB recule, et manque de concéder l'égalisation sur une tête d'Eric Dier sortie de justesse par Hummels (35e). Mais le Bayern n'est pas le rouleau compresseur qu'on a pu connaître, et s'il a la possession, seuls deux de ses neuf tirs sont cadrés. Pas assez pour mettre la pression sur une équipe visiteuse qui vivote en fin de première période, attendant des balles de contre, mais qui peut quand même rentrer aux vestiaires en tête (Mi-temps : 0-1).
Sentant le gros coup possible, les Jaune et Noir attaquent tambour battant et manquent de doubler la mise en sept minutes quand Ulreich sort une parade splendide sur une tête de Felix Nmecha. Le BVB récupérait le contrôle du ballon, et multipliait les occasions, Nmecha se montrant incisif, notamment sur une lourde frappe peu avant l'heure de jeu.
Et le Bayern dans tout ça ? Inconstant, quelles belles montées de balle mais pas assez pour destabiliser la défense. Le moment pour Thomas Tuchel de lancer son banc, et de provoquer donc le retour d'un certain Kingsley Coman. Mais le BVB est proche du KO juste après (65e) quand Ian Maatsen s'offre une chevauchée mais croise trop sa frappe. Harry Kane s'offre une nouvelle occasion dans la foulée, avant un sauvetage exceptionnel signé Hummels qui enlève une balle de but à l'international anglais.
Le Bayern est revenu dans le match, mais le plus dur reste à faire : marquer. Coman fait chauffer les gants d'Alexander Maier, qui sort une énorme parade sur un coup franc de Joshua Kimmich (80e). Le BVB tente de tuer le match en contre, mais semble en difficulté physiquement, mais il suffit d'une action sur laquelle la défense est quelque peu apathique et laisse Sébastien Haller servir Julian Ryerson, qui crucifie Ulreich et scelle le sort du match (83e).
Le coup est parfait. Le Bayern jette ses derniers feux, et va réduire la marque avant le temps additionnel sur un centre parfait de Mazraoui converti par Harry Kane. Mais la VAR vient achever la soirée des locaux. Le Borussia Dortmund s'impose 0-2 à l'Allianz Arena et réussit un magnifique coup en vue de la quatrième place, reprenant trois points d'avance sur Leipzig. Mieux, le BVB s'impose pour la première fois dans ce stade en Bundesliga depuis 2014, et abordera les quarts de finale de la Ligue des Champions en confiance, au contraire du Bayern, qui semblait revenir en forme, mais qui va devoir s'y résoudre : il ne sera pas champion cette saison.
