Samedi dernier, à Bollaert, tout s'est joué en l'espace de 2-3 minutes. Il n'a fallu d'une erreur de jugement d'Eric Wattellier sur un contact entre Bilal Nadir et Angelo Fulgini pour semer la zizanie. Au départ de l'action, à la 87ᵉ minute, le Lensois percute le Marseillais sous les yeux de l'arbitre, qui décide de laisser l'avantage. Résultat : les Sang et Or reviennent à 2-2 à la fin de l'action, mais le VAR intervient pour prévenir M. Wattellier d'une potentielle faute avant le but. Ce dernier rectifie sa décision, provoquant la colère des supporters présents au stade, avant qu'Højbjerg ne tue définitivement l'adversaire sur coup-franc.
"Quelle aurait été la décision de l'arbitre dans le sens inverse au stade Vélodrome", s'interroge-t-on en coulisses après la rencontre du côté du RC Lens, assumant malgré tout la faute existante de leur joueur sur le minot. Vient alors en tête le penalty concédé par Kevin Danso face au LOSC – très discutable au regard du geste mécanique du joueur et du fait que le ballon touche d'abord une autre partie du corps. "C'était involontaire, on l'a sifflé contre nous" : forcément, le club s'interroge et se demande si problème il y a avec le corps arbitral…
Mais cette frustration est le fruit d'un problème bien plus profond chez le club nordiste : celui d'un problème de finition de l'équipe. Car oui, le RC Lens propose un jeu très attractif, mais peine à finir les actions face au but. Face à Marseille, les Lensois auraient pu rentrer au vestiaire à la pause avec deux buts d'avance. Mais le scénario a été tout autre.
Le RC Lens a-t-il bien travaillé lors du dernier mercato ?
Depuis sa prise de fonction en juin dernier, Will Still et son staff ont pu travailler les fondamentaux de leur vision du football. Aujourd'hui, quand on regarde Lens, il ne fait aucun doute que se dégage un prisme tactique déjà vu au Stade de Reims : jeu de position, pressing haut et intense – quand les joueurs ont les jambes – et volonté de jouer constamment vers l'avant. La première mi-temps face à l'OM va dans ce sens. Roberto De Zerbi s'est retrouvé totalement sonné face à l'intensité instaurée par les Nordistes dès la première minute. Marseille n'a pas vu le jour et l'Italien a sans doute souri à la pause quand il a regardé le tableau d'affichage.
Car les Sang et Or, avec un peu plus de sang-froid face au but – voire de talent –, auraient dû entrer au vestiaire avec au moins deux buts. Vient alors le questionnement de Mbala Nzola, joueur recruté par le tout neuf et jeune directeur sportif de Lens, Diego J. Lopez. Le joueur de 28 ans, qui semble avoir vécu ses meilleures heures en Italie, ratera plusieurs opportunités franches, dont un face-à-face tout fait devant Geronimo Rulli. Une sale soirée diriez-vous. Néanmoins, ce n'est pas la première fois qu'il est sous le feu des critiques.
Raison pour laquelle le club nordiste sait qu'il faudra recruter lors du prochain mercato, c'est en tout cas l'objectif. L'Angolais a besoin d'un joueur en soutien, pense-t-on en interne. Un joueur virevoltant, capable de créer la différence. En bref, l'attaque du RC Lens est le gros point noir de l'équipe depuis le début de saison, elle qui n'a marqué que 13 buts en L1, et la situation est totalement assumée par la direction.
À présent, il faudra faire avec jusqu'à la trêve. Comme expliqué plus haut, dans le jeu, il y a tout de même du bon. L'entraîneur belge a commencé à créer un collectif intéressant, apportant sa patte tout comme lorsqu'il entraînait les Rémois. Des joueurs comme Frankowski, Danso ou Machado semblent avoir pris les rênes de l'équipe sur le terrain. C'est bien, mais il manque ce joueur créatif, ou plutôt, celui qui va créer des différences dans les derniers mètres.
Patience donc, car nul doute qu'avec Will Still, des jours plus heureux arriveront du côté du RC Lens. C'est à présent à la direction sportive de faire en sorte d'offrir à son entraîneur des joueurs dans le secteur offensif capable de matcher avec sa philosophie.