Dans le cadre du match des Mousquetaires de Paris en European League of Football, des représentants des Saints de La Nouvelle-Orléans – dont le linebacker Demario Davis – sont venus à Paris.
À l'ambassade des États-Unis vendredi, une rencontre a donc eu lieu, à laquelle Flashscore France a pu participer. L'occasion, alors, de discuter avec Frédéric Paquet, un personnage important dans l'environnement du football américain en France.
Flashscore France : Le football américain est de plus en plus suivi en France. Un événement comme celui d'aujourd'hui est inédit selon vous ?
Frédéric Paquet : Sincèrement, oui. Je pense qu'on n'a jamais eu à la fois une équipe NFL qui est venue pour, en fait, vraiment pour ça. C'est-à-dire pour développer, pour parler du foot américain, pour parler du flag, qui est reçu à l'ambassade américaine. En plus, on a l'existence maintenant des Mousquetaires qui n'existait pas il y a encore trois ans. Donc en fait, on n'a jamais eu un combo', en fait, où on réunit la fédération d'une équipe professionnelle en France et une équipe NFL pour parler du développement du foot américain et du flag en France.
FF : La NFL est-elle un partenaire indispensable pour essayer d'apporter sa vision et sa culture en France ?
FP : Oui, c'est une légitimité. C'est-à-dire qu'en fait, lorsqu'on parle de foot américain, si on a la NFL qui supporte ce qu'on fait, c'est beaucoup plus crédible. Et puis, c'est une puissance de développement, c'est une puissance de projet. C'est ce que je racontais sur les jeunes Manceaux qui ont créé une équipe et qui sont partis jouer à Orlando. C'est ce que peut nous apporter la NFL. C'est en fait une puissance que nous, tout seuls aujourd'hui, on n'est pas capables d'avoir.

FF : Pourriez-vous nous raconter cette histoire, pour ceux qui ne la connaissent pas ?
FP : Ce sont des gamins de banlieue. Il y avait un programme éducatif. Et on leur a proposé de venir jouer à une activité qu'ils ne connaissaient pas (le flag football, ndlr). Ils ne savaient pas ce que c'était. Ils ont joué, ils se sont amusés. Ils ont participé au tournoi organisé par la NFL et ils ont été jusqu'en finale. Ils ont gagné la finale et donc ils ont été invités par la NFL pour jouer à Orlando. Cinq ans avant, ils jouaient dans leur quartier. Donc ça, c'est ce que peut nous apporter la NFL. C'est une puissance d'attractivité et de moyens que nous, aujourd'hui, pour l'instant, tout seul, on n'a pas.
FF : Est-ce quelque chose qui peut être reproduit à diverses échelles en France ?
FP : C'est ce qu'on peut voir. On travaille avec la NFL. On avait déjà ce programme-là en France et en fait, on le déploie de plus en plus pour donner le maximum d'opportunités, à un maximum d'enfants l'opportunité de pouvoir partir à Orlando ou voir ailleurs. Et on espère la jouer avec eux, les envoyer à la Nouvelle-Orléans.
FF : Justement, le flag football, dans la perspective des JO 2028, est-ce un objectif à atteindre ou est-ce un point de repère ? Comment vous voyez cet événement dans trois ans ?
FP : Les Jeux olympiques, là aussi, c'est un peu à l'image de la NFL. C'est-à-dire qu'en fait, c'est un démultiplicateur de notoriété, de puissance, d'envie. Donc, ça nous permet de pouvoir développer un programme de haut niveau pour le flag. On espère que ça n'est qu'une première étape. On espère que le CIO va renouveler l'autorisation du flag pour 2032. Donc c'est aussi l'opportunité de pouvoir peut-être envoyer des jeunes, des athlètes qui sont plus âgés, et de pouvoir les envoyer à Los Angeles. Alors qu'au départ, ce n'était pas possible. C'est ce que crée aussi le foot américain et le flag, c'est cette capacité à pouvoir créer des liens et créer des expériences qu'ils n'auraient pas s'ils n'avaient pas fait cette activité-là.
FF : Au-delà des résultats, l'idée est d'essayer d'amener la culture sportive américaine en France ?
FP : Tout ce qui nous unit, les partisans de foot américain, le flag et même du cheerleading, c'est l'objectif de la fédération. En fait, on a effectivement cette culture, cet attachement à cette culture sportive américaine, ce lifestyle américain. Et donc, tout nous réunit et naturellement, en fait, on est tous attirés par les États-Unis, ou en tout cas par une partie, quand je dis États-Unis, par cette culture sportive américaine, c'est vivre autour de nous.
FF : Concernant nos joueurs français, Anthony Mahoungou a rejoint les Mousquetaires de Paris en 2024, la nouvelle génération vous semble-t-elle prometteuse ?
FP : On a Marcelo qui est aussi prometteur. On a quelques joueurs français, on a quelques jeunes joueurs qui sont en ligue universitaire. C'est pour ça que les Mousquetaires sont importants, parce qu'en fait, c'est sur cette étape intermédiaire, avant un passage en NCAA, voire en NFL.
FF : C'est quelque chose que le football américain français n'avait pas avant, est-ce le chaînon manquant ?
FP : Tout à fait. C'est effectivement la brique qui pouvait nous manquer par rapport à cette culture que nous, au niveau de la fédération, on a avec nos clubs d'élite et nos clubs, même nos clubs de base, de former des joueurs. Mais à un moment donné, il manquait une étape intermédiaire avec la NCAA et les Mousquetaires peuvent nous faire passer cette étape-là.