À Barcelone, il est rigoureusement impossible de ne pas croiser Lamine Yamal au moins une fois dans la journée. Du moins, un maillot du Barça floqué du numéro 19. La Lamine-mania a frappé la Catalogne de plein fouet et le tourbillon s'est accéléré lors de l'Euro remporté par la Selección. Pour Flashscore, il est évidemment le meilleur jeune joueur de l'année, élu quasiment à l'unanimité par nos journalistes de nos 14 bureaux internationaux (92,3%). Et pour compléter, c'est son enroulé du gauche en demi-finale contre l'Equipe de France qui a été désigné but de l'année.
Maturité
Avant toute chose, il s'agit d'un prénom composé. Il accepte qu'on dise soit Lamine, soit Lamine Yamal mais jamais Yamal. Voilà pour la sémantique.
Pour le terrain, l'ado de Mataró n'a besoin de personne pour s'exprimer. Depuis qu'il a été lancé par Xavi Hernández le 29 avril 2023 contre le Betis alors qu'il n'avait pas 16 ans, Lamine Yamal a enchaîné les prestations de grande classe. Mais outre sa qualité de dribble, cette capacité à éliminer ses adversaires avec délié et à multiplier buts et passes décisives, c'est sa grande maturité dans la gestion du ballon qui étonne. Le gaucher ne force pas. Il ne cherche pas à jouer en un-contre-un systématiquement; il sait quand temporiser, quand jouer en retrait tout en restant une solution de passe pour ses coéquipiers qui, c'est notoire, ont de plus en plus tendance à le solliciter pour résoudre les problèmes blaugranas.
Sa maîtrise tactique des préceptes issus de la Masia déteint sur Jules Koundé, transfiguré offensivement avec son club, à mille lieues de ce qu'il peut apporter sous les ordres de Didier Deschamps avec les Bleus. Et quand Lamine Yamal est absent, le rendement du latéral droit s'en ressent, au même titre que l'ensemble du Barça. Il n'aura, en effet, échappé à personne que le début de la mauvaise passe catalane en championnat a commencé alors qu'il était blessé.
17 ans… et bientôt centenaire
Monter sur la colline de Montjuïc n'est pas une partie de plaisir. Mais chaque spectateur entre désormais au Stade olympique avec la sensation qu'il assiste à la construction d'une future légende. Le début est phénoménal, mais la route reste très longue. Pour autant, quand on veut comparer Lamine Yamal, on convoque ce qui se fait de mieux, y compris Lionel Messi. Au même âge, l'Argentin était à peine un joueur d'appoint. Lors de la saison 2004-2005, il n'avait disputé que 7 matches de Liga (1 but), 1 de Ligue des champions et 1 de Copa del Rey.
Le natif d'Esplugues de Llobregat a déjà des statistiques incroyables : 16 matches de championnat dont 14 titularisations et décisif 15 fois (5 buts, 9 passes décisives, un penalty provoqué) cette saison. Sa capacité à distribuer les offrandes est effarante. Pour sa première saison complète, il en a distribué 7, assorties de 5 buts. C'était plus que Jude Bellingham, Antoine Griezmann et Luka Modric ! Lors des trois dernières saisons, les meilleurs passeurs ont été Ousmane Dembélé avec 13 occurrences, Griezmann avec 16 et Álex Baena avec 14. Dix-huit mois après ses débuts professionnels, il peut déjà les regarder dans les yeux. Et c'est sans oublier son bilan en Ligue des champions (5 matches, 1 but, 2 passes).
Si les blessures ne le freinent pas, ce qui pourrait être le cas tant il est sollicité, il aura largement disputé plus de 100 matches professionnels, sélection comprise, avant d'être majeur ! Il en est à 89 pour 16 buts et 29 passes décisives. Tout simplement prodigieux pour celui qui a également été sacré Trophée Kopa et Golden Boy 2024. L'avenir lui appartient et en lettres capitales.