Wojcieh Szczęsny est un nom malheureux à prononcer dans de nombreux pays. Mais parmi les supporters d'Arsenal et de la Juventus, il sera utilisé pendant longtemps. Les fans polonais ont la tâche plus facile avec la prononciation et il a été plus difficile d'accepter sa décision de prendre sa retraite sportive l'été dernier. Avant même l'Euro 2024, il avait annoncé qu'il s'agissait de son dernier tournoi. Il aurait sans doute préféré que son adieu ne soit pas d'avoir concédé un penalty lors de la défaite contre l'Autriche. Mais ce n'était pas son dernier penalty.
De retour de la retraite ? Premier sur le banc
Il était certain qu'il resterait longtemps dans l'espace public : sa carrière et ses investissements judicieux avaient fait de lui l'un des Polonais les plus riches. Même face à l'offre de l'Arabie saoudite, il pouvait agiter la main sans regret. Il a renoncé à partager à nouveau le vestiaire avec Cristiano Ronaldo, mais la tentation d'un retour avec Robert Lewandowski dans le grand FC Barcelone était trop forte. L'offre était une urgence - le Polonais était devenu le bénéficiaire de la blessure de Marc-André ter Stegen - et le Barça ne se refuse pas.
Szczęsny était indisponible pour une longue période, des débuts rapides étaient hors de question. D'abord hors de la feuille, puis sur le banc des remplaçants, le joueur de 34 ans a semblé s'intégrer progressivement. Il a suivi jusqu'à 14 matches consécutifs de Barcelone depuis le bord de touche. Lorsque les médias polonais lui demandaient avant chaque match : "C'est aujourd'hui ? "C'est aujourd'hui ?", les médias espagnols suggéraient que Szczęsny perdait patience et que son fils et sa femme ne trouvaient pas leur chemin en Catalogne. Et seul Hansi Flick se montrait rassurant : "Tek" s'entraîne bien, Tek a une grande influence sur l'équipe, Tek va jouer.
Peña se débrouille bien, mais pas assez ? Une chance pour Szczęsny
Szczesny n'a pas eu l'occasion de faire ses débuts en 2024 car son concurrent Inaki Peña, encensé par Flick, s'est bien débrouillé entre les poteaux. Le Polonais a eu sa chance lors du premier match de la nouvelle année, Barcelone affrontant Barbastro en 1/16 de la Coupe du Roi. Le rival n'était pas très exigeant et la charge de travail de Tek ne l'était pas non plus. Il s'agissait simplement d'un match inaugural sous les couleurs blaugranas.
Il aurait dû attendre le prochain tour de la Copa del Rey pour avoir une autre chance, car Peña était prévu pour disputer la Supercoupe d'Espagne. Or avant le match de demi-finale contre l'Athletic, des informations ont circulé dans les médias selon lesquelles l'Espagnol avait commis un faux pas et était en retard pour le briefing, ce qui ne peut pas arriver dans le rigmarole allemand de Hansi Flick... et ce dernier a fait confiance à Szczesny.
L'entrée n'a pas été parfaite mais, avec lui, le Barça ne perd pas
Contre Bilbao, il n'a pas été à l'abri d'erreurs lors de ses sorties en dehors de la surface de réparation, mais il a gardé sa cage inviolée alors que les frappes de ses adversaires ont été annulées pour hors-jeu. Deuxième match, deuxième fois sans prendre de but ? Pas mal. Son troisième match a déjà été un défi de taille, ses débuts dans El Clasico, en finale de la Supercoupe d'Espagne.
Là, les choses n'ont plus été aussi colorées. Cela a commencé par un but encaissé tôt après une frappe de Kylian Mbappé, mais ensuite ses collègues ont fait le spectacle et ont mis le ballon dans les filets merengues à maintes reprises. Avec un score de 5-1, il semblait qu'il n'y aurait plus d'excitation, mais Szczęsny a relancé le match. Il est sorti de la surface de réparation, a accroché Mbappé et a reçu un carton rouge dès la 56e minute. En fin de compte, cela n'a pas affecté le résultat, puisque Barcelone a gagné 5:2 et Tek a pu célébrer son premier titre après son retour de la retraite.
Après avoir été suspendu lors du match de Coupe du Roi et avoir passé le match de championnat contre Getafe sur le banc, il est revenu dans les bonnes grâces de l'entraîneur qui l'avait toujours soutenu, et a fait ses débuts en Ligue des champions sous le maillot blaugrana. Un désastre. Tout d'abord, il est sorti de la surface de réparation, s'est heurté à Alejandro Baldé, ouvrant la voie à Benfica dans le but vide, et quelques minutes plus tard, il a provoqué un penalty inutile. Tout cela s'est passé en première mi-temps, son équipe perdant 3-1 après 45 minutes. La deuxième mi-temps a été une version différente de "Wojtek", qui a surtout réalisé une intervention capitale dans un face-à-face avec Angel di Maria à la fin du match quand le score était de 4-4. Finalement, Barcelone a gagné 5-4, ce qui a éclipsé la mi-temps cauchemardesque de Szczesny. Malgré les critiques des supporters et des experts, il a été reconduit contre Valence, faisant ainsi ses débuts en Liga.
Szczęsny n'a pas eu beaucoup de travail, mais il a tout de même réussi à se faire remarquer : il a de nouveau provoqué un penalty pour les rivaux, mais la VAR est venue à la rescousse, en repérant une faute sur un autre joueur blaugrana plus tôt dans l'action. Au final, Barcelone s'est imposé 7-1. Sa dernière prestation contre l'Atalanta n'a pas vraiment enthousiasmé les supporters catalans. Bien qu'il ait encaissé deux buts, il n'a pas eu grand-chose à faire. Il a cependant eu un moment d'hésitation sur le deuxiè but de la Dea. Barcelone n'a pas réussi à gagner pour la première fois avec lui dans l'équipe, les derniers vainqueurs de l'Europa League ayant fait match nul 2-2.
Les statistiques (pour l'instant) le défendent, mais pour combien de temps ?
De septembre à fin 2024, il n'a pas joué un seul match, tandis qu'en janvier, Szczęsny est passé entre les poteaux pas moins de six fois. Trop peu pour se faire une idée complète de sa forme actuelle, mais déjà un échantillon solide. Deux clean sheets et pas moins de huit buts encaissés (dont la moitié lors de l'incroyable match contre Benfica) ne sont pas les statistiques les plus impressionnantes.
Avec 14 tirs subis, pas moins de huit buts pris, cela fait beaucoup de bagages, même si ses collègues défensifs en portent aussi la responsabilitée. Szczęsny maintient un taux de réussite de 100 % sur les tirs de loin (testé cinq fois), ses sorties à longue distance ont presque toujours été réussies (il a même un duel aérien gagné), et 15 des 16 dégagements effectués ont atteint ses collègues. Au total, le Polonais a enregistré 179 passes précises, soit une moyenne de 90,5 %, qui monte à 95 % si l'on ne compte que les ballons joués dans sa propre moitié de terrain. Impressionnant ? Non, mais solide.
Ce que vous ne voyez pas dans les statistiques, les supporters le voient sur le terrain : Szczęsny prend des risques et cela peut coûter cher, mais il peut arrêter les meilleurs attaquants avec un visage de pierre. On ne peut pas parler d'amour pour Tek en Catalogne, son arrivée devant être tout au plus temporaire. A quelques mois de la fin de son contrat, la question de son avenir reste ouverte. Ter Stegen devant revenir en mai, la rivalité entre Szczęsny et Peña se résume aujourd'hui à une lutte pour le second rôle. Après le match de mercredi, Szczęsny a admis qu'il voulait aider à construire Peña, car il est l'avenir des Blaugrana. Mais il est certain qu'il montrera encore sa valeur à Barcelone.