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Fin des Mondiaux de judo pour l'équipe de France, déception est le mot approprié

Mondiaux décevants pour les Bleus du judo.
Mondiaux décevants pour les Bleus du judo.Attila KISBENEDEK / AFP
La France conclut ses Mondiaux de judo avec un seul titre et quatre médailles au total. Après le bilan euphorique des Jeux Olympiques, retour à un ordinaire décevant qui augure de jours compliqués.

L'été dernier, l'équipe de France de judo avait multiplié les médailles mieux que personne. Pas moins de 10 durant les Jeux Olympiques, pour deux titres au final : un certain Teddy Riner et la compétition par équipes. Si certaines critiques fusaient sur le faible nombre de médailles d'or, le fait était que la densité tricolore, si souvent louée au niveau international, avait fait son œuvre.

Moins d'un an plus tard, c'est la soupe à la grimace. Quatre médailles seulement, deux en bronze pour Sarah-Léonie Cysique et Romane Dicko, une d'argent pour Romain Valadier-Picard, et bien sûr l'inoubliable titre de Joan-Benjamin Gaba

Commençons par les bonnes nouvelles : ce titre prolonge une série homérique, puisque la France a désormais remporté une médaille d'or dans toutes les éditions des Championnats du monde depuis 2004. Une performance qui prouve que les Bleus appartiennent plus que jamais à l'élite du judo mondial. 

Mais il n'empêche que la majorité de ces titres depuis 20 ans ont été raflés par Teddy Riner (11) et Clarisse Agbégnénou (6). Deux arbres qui cachent forcément la forêt, et quand les arbres ne sont pas là comme lors de cette édition, la forêt est mise à nu. Le titre de Joan-Benjamin Gaba n'est pas nécessairement une surprise, tout comme celui de Margaux Pinot en 2024. 

Le vrai problème, c'est la faillite des leaders. Luka Mkheidze, Joan-Benjamin Gaba, Maxime-Gaël Ngayap Hambou, Shirine Boukli, Amandine Buchard, Sarah-Léonie Cysique, et Romane Dicko. Sept médaillés en individuel aux Jeux Olympiques qui ont rapporté... trois médailles aux Mondiaux. Une réelle déception, tant ces médailles olympiques étaient synonymes de prise de pouvoir possible au niveau mondial. 

Sur le papier, il n'y a pourtant pas lieu de paniquer outre mesure. Seuls Buchard et Mkheidze ont plus de 26 ans dans cette liste. Mais la goutte d'eau a sans doute été versée au moment de la compétition par équipes, dans laquelle les Bleus ont miraculeusement échappé à une élimination honteuse en 8èmes de finale, ce qui ne les a pas empêchés de chuter en quarts puis en repêchage pour finir sans médaille, alors que la France est double championne olympique en titre de l'exercice. 

La relève existe-t-elle ? Elle a été symbolisée par Romain Valadier-Picard, vice-champion du monde dès le premier jour, émergeant dans une catégorie dans laquelle Mkheidze est pourtant double médaillé olympique. Mais il s'agit de la seule véritable surprise tricolore. Pourtant, dans les temps récents, les Bleus ont été performants au niveau Grand Slam ; en particulier chez les femmes.

Melkia Auchecorne, Martha Fawaz, Manon Deketer, Faïza Mokdar, Léa Fontaine, Coralie Haymé, Julia Tolofua, Madeleine Malonga, Priscilla Gneto. Toutes ces judokates ont gagné au niveau Grand Slam depuis début 2024. Seules les deux premières sont venues aux Mondiaux. Surprenant quand on sait le réservoir français. Il est bien évidemment facile de parler après coup, mais au niveau masculin, ce fameux réservoir est inexistant : pour preuve, aucun engagé dans les deux plus hautes catégories de poids. 

Au final, l'été dernier semblait une exception, et la France parait à sa place : à lutter pour le deuxième rang mondial derrière les Japonais. Rien de déshonorant, et beaucoup de nations seraient ravies de ces quatre médailles, mais il ne reste qu'à espérer que ce ne soit pas le signe annonciateur de lendemains qui déchantent...