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Favori, Mads Pedersen écrase Gand-Wevelgem de toute sa superbe

Mads Pedersen signe un exploit
Mads Pedersen signe un exploitDAVID PINTENS / BELGA / AFP
Mads Pedersen a remporté la 50e victoire de sa carrière et elle figurera en bonne place sur son palmarès pourtant bien fourni. Au prix d'un coup de force initié à 85km de l'arrivée avant de mettre les bouts en solitaire dans la deuxième ascension du Kemmelberg 30 bornes plus loin, le Danois a signé un authentique exploit pour remporter Gand-Wevelgem pour la troisième fois après 2020 et 2024

Pas de Mathieu van der Poel, pas de Tadej Pogacar, pas de Filippo Ganna : Mads Pedersen ne voulait surtout pas manquer le coche sur Gand-Wevelgem et conserver son titre. Il s'est imposé en capitales d'imprimerie avec plusieurs points d'exclamation, à croire que cette génération de surdoués ne peut s'épanouir que dans les exploits picaresques. 

Même si le champion du monde 2019 est capable de l'emporter dans un sprint massif, il a privilégié l'option offensive histoire d'éliminer quelques candidats. Alors à 85 kilomètres de l'arrivée, il a placé une première banderille, avant de passer la seconde couche 12 bornes plus loin. Jasper Philipsen a crevé au pire moment, Olav Kooij est allé à terre avant d'abandonner. 

Pedersen, qui avait en vain essayer de faire sauter MVDP vendredi sur l'E3, s'est retrouvé à la tête d'un groupe de 9 dont les Français Sam Maisonobe et Alexys Brunel. À 60 kilomètres du terme, l'avance du groupe dépassait la minute. Pour les 8 compagnons de fugue, l'objectif était évident : passer des relais aimablement et laisser Pedersen faire le gros du boulot avec sa pancarte sur le dos. 

Ça, c'est la théorie. En pratique, il a laissé Victor Campenaerts labourer le Kemmelberg (400m à 9.5% de moyenne) pour mieux le contrer. Coupable d'un péché d'orgueil en plaçant une attaque sur le mont précédent, Brunel n'a pas tenu, tout comme Maisonobe, lâché plus tôt dans la pente. Derrière, Matteo Jorgenson a réagi, escorté par les grands rivaux d'UAE-Team Emirates. 

Mais pendant ce temps-là, Pedersen était déjà parti pour son contre-la-montre individuel, suivi par Campenaerts, Arjen Livyns et Marco Haller à 12, 15, 17, 19, 25 secondes. Gand-Wevelgem n'est traditionnellement pas le théâtre de folie en solitaire "podgacaresque". Depuis 1985, seuls 4 coureurs s'étaient imposés en solitaire : Franck Vandenbroucke en 1998, Marcus Burghardt en 2007, Peter Sagan en 2013 et Luca Paolini en 2015 qui, avec un effort en solo en 6.2km, faisait figure de baroudeur au long court. Pedersen partait donc pour l'exploit ou rien. Ce fut donc l'exploit car l'avance sur les poursivants croîssaient au-delà de la minute, et le peloton était à deux. 

Quand il en a eu fini avec la troisième ascension du Kemmelberg, le Danois avait 1'30 d'avance sur le trio de chasse qui n'en avait plus que le nom puisqu'il a été gobé par ce qui restait du peloton. Les coéquipiers de Pedersen ont mis le verrou pour empêcher tout retour. Il restait Tim Merlier et Biniam Girmay notamment mais il ne restait que 25 km pour ne pas se contenter d'un accessit. 

La Soudal-Quick Step avec Yves Lampaerts à sa tête est venue rouler pour Merlier pour combler les 95 secondes qui demeuraient à la banderole des 20 kilomètres de l'arrivée. Ça devait piquer dans les jambes de Pedersen sur ces longs faux-plats, mais il tenait tête au peloton, guère plus frais que lui. Avec 1'22 de marge à 10 bornes de la ligne, l'affaire était entendue. 

Pedersen devient ainsi le 7e coureur à remporter trois fois Gand-Wevelgem et rejoint Robert van Eeenaeme, Rik van Looy, Eddy Merckx, Mario Cipollini, Tom Boonen et Peter Sagan. Rien que ça ! 

Retrouvez le classement complet ici