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Face à Arsenal, les joueuses du Barça peuvent confirmer leur statut de reines d’Europe

Alexia Putellas à l'entraînement avant la finale de la Ligue des champions, le 23 mai 2025
Alexia Putellas à l'entraînement avant la finale de la Ligue des champions, le 23 mai 2025MAJA HITIJ/GETTY IMAGES EUROPE/Getty Images via AFP
Le FC Barcelone est à l’affiche des six dernières finales de Ligue des champions féminine. Et a même remporté les deux dernières éditions face à Wolfsburg et l’Olympique lyonnais, deux équipes historiques du football féminin. Face à Arsenal samedi, les Catalanes pourraient marquer un nouveau coup dans leur domination récente de la discipline en remportant leur quatrième Ligue des champions.

"C’est vrai que Lyon a plus de Ligue des champions que nous, pour l’instant", souriait Aitana Bonmati dans une interview pour Barça One, la chaîne du club catalan. L’actuelle Ballon d’or ne l’a jamais caché : si l’Olympique lyonnais, devenu depuis OL Lyonnes, a dominé le football féminin pendant plus de dix ans, remportant huit trophées en onze ans entre 2011 et 2022, le Barça peut aussi rêver de sa propre dynastie. 

"Je ne veux pas nous comparer à Lyon, répond Aitana en conférence de presse. Elles ont leur propre chemin, nous avons le nôtre. Nous parlons très bien d'elles. Nous les avons admirées avant et maintenant les autres équipes nous admirent. Demain, nous essaierons d'être historiques." Peu importe le résultat, cette finale inédite face à Arsenal, qui n’a plus été à ce stade de la compétition depuis sa victoire en 2006-07, sera historique pour le Barça, qui fêtera son 100e match en Ligue des champions.

Et le hasard veut que le premier match du FC Barcelone en C1 était… face à Arsenal. Dans une lourde défaite 7-0 scores cumulés sur les deux seizièmes de finale cumulé. "Cette défaite fait partie de ce qui nous a permis d’en être ici aujourd’hui, relativise Alexia Putellas, la seule survivante blaugrana de l'époque, qui dit "très bien" se souvenir de cette claque infligée par l’équipe anglaise. Lors du premier match dans cette compétition, il était impensable d'imaginer ce qui arriverait par la suite. C'est grâce au travail acharné. C'est incroyable le changement qui s'est opéré depuis. Je me sens privilégiée d'avoir pu vivre tout ce parcours."

D'amateur à championnes d'Europe en moins de dix ans

En 2012, le FC Barcelone féminin n’était qu’une section amateure et découvrait à travers la Coupe d’Europe les exigences du haut niveau. Les joueuses ont dû attendre 2015, alors que Lyon comptait déjà deux Ligue des champions, pour devenir professionnelles. En dix ans, son éclosion est spectaculaire : dès 2019, l’équipe se hisse en finale de la Ligue des champions, tombant sévèrement face à un OL décidément beaucoup trop fort (défaite 4-1). Puis deux ans plus tard, le Barça bat Chelsea en finale et remporte sa première C1.

Depuis, le FC Barcelone a disputé cinq finales de Ligue des champions et en a gagné trois. "J’ai appris beaucoup de choses à travers ces finales, retrace Aitana. C'est le chemin que nous avons parcouru. Lors de la première finale à Budapest, l'équipe était inexpérimentée et voulait voir ce qui se passerait. Aujourd'hui, nous sommes l'équipe à battre. Savoir être, savoir souffrir, c'est très important. Et ne jamais abandonner. Nous avons connu des finales où nous avons réussi à remonter le score, d’autres où on a été menées sans pouvoir revenir… Nous en avons vu de toutes les couleurs."

Gagner toujours plus pour inspirer les générations futures

Après avoir tout vécu en l’espace de dix ans, le Barça et ses joueuses, surtout Alexia Putellas et Aitana Bonmati, toutes deux double Ballon d’Or, sont des références du football féminin. "Je dis toujours que nous devons être fières d'être des modèles, parce que nous n’en avons pas eu en grandissant, appuie Aitana. Nous devons continuer à être les meilleures, mais de la meilleure façon possible. Notre équipe travaille avec la même ambition chaque année pour enseigner à la prochaine génération qu’elles peuvent devenir des joueuses professionnelles."

Malgré cette progression exponentielle, les Blaugranas veulent garder les pieds sur terre, avec l’ambition de toujours gagner, y compris samedi face à Arsenal. "On a tendance à oublier un peu ce que l'équipe a accompli, en tant que joueuse, pour se concentrer sur nos futurs objectifs, confesse Alexia Putellas. Nous ne regardons que très peu ce que nous avons déjà accompli. Même si nous avons remporté trois Ligues des champions, on n’a pas déjà remporté la finale pour autant. On oublie assez vite ce que l'on a réalisé. Demain, nous donnerons tout ce que nous avons pour gagner le titre."