Chapitre 1 | Exclusivité - Alexis Lebrun : "Je me battrai pour les médailles aux JO"

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Chapitre 1 | Exclusivité - Alexis Lebrun : "Je me battrai pour les médailles aux JO"
Exclusivité/Flashscore - Alexis Lebrun : "Je me battrai pour les médailles aux JO"
Exclusivité/Flashscore - Alexis Lebrun : "Je me battrai pour les médailles aux JO"
Rémy Gros
Actuellement blessé, Alexis Lebrun prépare son retour à la table, prévu pour le mois de mars. À cette occasion, il nous a fait l'honneur de répondre à nos questions. Première interview d'une longue série, en prévision des Jeux olympiques 2024. Diamant.

Ce début d'année 2023 marque le début d'un marathon à Flashscore France, celui de suivre un maximum de sportifs français en vu des Jeux olympiques de Paris dans un an et demi. C'est dans ce cadre que rentre Alexis Lebrun, un pongiste français passé du rang d'espoir à meilleur Français sur le plan mondial en l'espace de quelques mois. Premier chapitre aujourd'hui : celui de l'introduction. 

Question : Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter ? 

Réponse : Je fais du "ping" depuis l'âge de trois ans (il en a actuellement 19, ndlr), actuellement, je suis n°1 français et n°28 mondial (n°27 depuis la dernière actualisation, ndlr). En 2022, j'ai atteint les quarts de finale aux championnats du monde par équipes et j'ai décroché la médaille de bronze en doubles (avec son frère Félix, ndlr), aux championnats d'Europe. 

Q : Pourquoi avoir choisi le tennis de table, est-ce une histoire de famille ?

R : Mon père (Stéphane Lebrun, ndlr) était entraîneur et ex-joueur, il a été n°7 français, mon oncle a été n°14 mondial (Christophe Legoût, ndlr), donc c'était de famille. Dans le même temps, j'ai essayé plusieurs sports, j'ai fait du basket et du tennis, mais j'ai préféré continuer le "ping". 

Q : Vous jouez actuellement à Montpellier, y avez-vous toujours joué ?

R : C'est mon premier club et Nathanaël (Molin, ndlr) est mon premier coach. Je me suis toujours entraîné ici. Je suis seulement parti six mois la saison dernière à Cergy-Pontoise en tant que joker médical.

Q : Nathanaël Molin vous encadre, ainsi que Jérémy Surrault, préparateur physique ?

R : Oui c'est ça. Jérémy me suit depuis que j'ai six ou sept ans. 

Q : Est-ce que cette collaboration est une force, une richesse ? 

R : Avec mon frère, on a eu la chance d'avoir un super cadre. On en profite et on continue de travailler. Ils nous connaissent très bien, on s'entend bien, donc c'est toujours un plus. 

Q : Champion de France 2022, en battant Simon Gauzy 4 sets à 0 en finale, est-ce la plus belle victoire de votre carrière ? 

R : Je ne sais pas, peut-être (il hésite), c'est possible, parce qu'être champion de France, c'est quelque chose qui représente beaucoup. C'est ma plus belle victoire pour l'instant, mais j'espère qu'il y en aura d'autres. Depuis tout petit, ce titre fait rêver et ce jour-là, dans une salle remplie, d'arriver à jouer à ce niveau-là pour mettre 4-0 à Simon... Il est mon idole, j'avais son poster étant petit. J'espère qu'il y aura de plus grands matches à l'avenir, mais celui-là fait partie des meilleurs. 

Q : Simon, vous le connaissez, avez-vous tissé une relation avec lui avec le temps ?

R : Depuis deux ans, j'ai été amené à davantage le côtoyer, en stage ou dans les compétitions, ou même en Allemagne et au Brésil, dans le cadre d'entraînements. On a appris à se connaître, c'est quelqu'un de super gentil et ça se passe super bien. 

Q : Concernant l'équipe de France et votre saison 2022, ça a été dingue, comment l'avez-vous vécu ?  

R : Ma première convocation avec l'équipe de France fut lors des championnats d'Europe. Mais c'est allé très très vite, ça a commencé en janvier 2022, où j'ai performé sur le circuit WTT. Puis tout s'est enchaîné et ça s'est accéléré à partir de l'été où j'ai battu des membres du top 10 mondial. En équipe de France, ça a plutôt bien fonctionné, on a fait une médaille en double et un quart de finale en équipe. Du coup, c'était un peu fou cette année, mais ce n'était que du positif, donc c'est cool (rires).

Q : Avez-vous réussi à mettre de côté l'attention médiatique que vous avez reçu, ou finalement, vous avez aussi cédé à l'émerveillement ?

R : J'ai été émerveillé, mais ça s'est enchaîné tellement vite, que je n'ai pas trop eu le temps de m'en rendre compte, avant ma blessure et le fait d'avoir coupé. J'étais tout le temps projeté de compétition en compétition, car j'ai eu entre 250 et 300 jours de compétition sur l'année 2022. Je n'avais pas trop le temps de réaliser et je continuais de jouer, j'étais sur la vague, à surfer sur ce que je faisais. Maintenant, je me rends compte de tout ce qui a changé, c'est tout de même cool (rires).

Q : Qu'est-ce que ça fait d'être sollicité par les médias (rires) ?

R : J'ai pris assez vite l'habitude. Ça fait toujours plaisir de voir que de plus en plus de personnes veulent parler de ping-pong et de moi (rires) ! J'essaye de faire de mon mieux, que le ping soit de plus en plus visible. À côté, Nathanaël m'aide beaucoup, c'est lui qui gère, pour que ce soit plus simple pour moi. Sinon, ça peut me faire perdre du temps et de la concentration, ce qui peut gêner les temps d'entraînement. On a trouvé un bon compromis.

Q : En 2022, vous avez battu Dimitrij Ovtcharov et Liang Jingkun, qui étaient à ces moments-là n°9 mondial et n°3 mondial, comment l'avez-vous vécu, avez-vous réalisé que vous étiez en train de faire quelque chose de fou pour un pongiste français ? 

R : Je m'en suis rendu compte grâce aux messages que j'ai reçus, par tout ce qui a suivi. Après ma victoire sur Ovtcharov, j'ai passé l'après-midi à répondre à des messages. Je n'aurais peut-être pas dû, car je n'avais pas pris l'habitude couper mon téléphone et ça a participé à l'accumulation de la fatigue pour le reste de la compétition, mais j'étais content de recevoir tous ses messages. Sur Ovtcharov, c'était la première fois que je rencontrais un joueur de ce niveau-là, j'avais joué Franziska (actuel n°13 mondial), mais c'était différent, car il n'a jamais remporté de médaille olympique. Ovtcharov est une légende du ping. J'étais déjà content de le jouer, car j'avais une wild-card et finalement c'était vraiment particulier : l'ambiance, de jouer sur une table centrale, l'attente dans le vestiaire. Tout m'impressionnait, mais quand je suis rentré dans l'aire de jeu, je n'avais qu'une envie, c'était de gagner. Ça s'est super bien passé, mais je m'y attendais pas et à partir de ce match-là, j'ai pris conscience que j'étais capable de jouer face à des joueurs de ce niveau-là. C'est ce qui m'a permis de faire des bons matchs sur Harimoto (actuel n°4 mondial) et sur Falck (actuel n°32 mondial), que j'ai battu à Tunis. Ensuite, à Macao, je bats Liang Jingkun à la belle, puis je perds à la belle face à Lin Yun-Ju (actuel n°8 mondial). En fin de compte, c'est le match contre Dima Ovtcharov qui a lancé tout ça, car je pense que c'était vraiment un match-référence. 

Q : Avez-vous réalisé que vous étiez en train d'intégrer cette caste des meilleurs pongistes mondiaux, car visuellement, vous avez fait très forte impression...

R : Oui, parce que je n'ai pas eu la sensation d'être en "rut" (rires), j'ai eu l'impression d'avoir été au mieux mentalement et dans la raquette, ce n'était pas mieux que d'habitude, c'était un bon match. J'ai senti que je pouvais reproduire ce niveau de jeu sur plein d'autres matches. Je me suis dit que si j'ai été capable de rivaliser face à Ovtacharov, qui ne perd pas beaucoup de matches, c'est que je peux regarder tout le monde droit dans les yeux. La semaine d'avant, j'avais perdu sur Liang Jingkun, mais je menais 1-0, 6-1, ça faisait un autre match durant lequel j'étais en capacité de rivaliser avec l'un des meilleurs joueurs du monde. Ces compétitions à Budapest m'ont permis d'engranger beaucoup de confiance. 

Q : Vous avez affronté votre petit frère en demi-finale des France en 2022, quels sentiments cela procure, de la fierté ?

R : C'est cool, car on s'est joué tardivement, même si on aurait préféré se jouer en finale (rires). Mais en demi, c'est déjà pas mal. Sur cette compétition, on était plutôt content de notre tournoi tous les deux. Au quotidien, le fait qu'il soit là est une aide, surtout pour l'entraînement. On évolue également dans la même équipe (en Pro B avec Montpellier, ndlr), on a la même équipe encadrante, que ce soit l'entraîneur, le préparateur physique et le kiné. C'est un avantage, aussi lorsqu'on part en compétition. Puis, je suis super content pour lui, il joue de mieux en mieux (Félix Lebrun est actuellement n°73 mondial, à 16 ans), ce n'est que du positif. Et il n'y a pas de rivalité entre nous, s'il joue mieux, ça va me servir pour progresser et on essaye de se tirer tous les deux vers le haut. 

Q : Concernant votre blessure, vous êtes blessé au genou ?

R : Oui, ce n'est pas grand-chose, c'est une blessure liée à l'usure et le surplus de compétition. Ça a tiré sur les genoux, ça faisait un moment que ça durait, car j'ai laissé trainer avec l'enchaînement des compétitions. Avec mes entraîneurs, on a décidé que c'était la meilleure période pour couper et pour me soigner définitivement.

Q : Plus jeune, vous avez été longtemps blessé au coude, ce qui doit vous servir maintenant pour appréhender cette épreuve plus sereinement ? 

R : Oui, j'ai l'habitude, j'ai toujours été blessé depuis que je suis jeune, j'ai souffert de toutes les blessures de croissance qui existent : maladie de Sever, maladie d'Osgood-Schlatter. Puis j'ai été longuement blessé au coude et j'ai joué malgré la blessure, sans m'entraîner, en faisant le minimum. Ensuite, j'ai été opéré, j'ai arrêté pendant un an. Finalement, je sais comment gérer cela, je continue de m'entraîner, mais en bossant dans d'autres domaines physiques. Je n'ai pas encore repris le service et cette période me sert pour progresser sur des détails. 

Q : On sait que les pongistes sont adeptes de ce genre de récupération, c'est-à-dire de continuer de s'entraîner en adaptant les séances, malgré la blessure, Ovtcharov l'a fait en 2022 notamment, c'est un fonctionnement qui vous convient ? 

R : Oui, mais je ne fais pas comme Ovtacharov, quand il s'entraînait assis à la table, mais travailler physiquement, remettre le corps bien en place, et réfléchir, regarder et analyser des matches, et faire des choses à côté pour ne pas perdre de temps.

Q : Quel genre de matches pouvez-vous regarder, les vôtres ? 

R : Je regarde beaucoup de lives, j'ai suivi les championnats du monde junior durant lesquels l'équipe de France était présente. Je regarde également les WTT et de temps en temps mes matches, mais davantage ceux des autres, car je préfère regarder des matches dont je ne connais pas le résultat, avoir la sensation du live (rires).

Q : Sur l'aspect de l'entraînement, les méthodes de Jérémy Surrault sont innovantes, notamment l'exercice qui consiste à jouer un coup à la table, puis un autre aux échecs, du chess-ping finalement, quel regard portez-vous là-dessus ? 

R : Oui, à Montpellier, il y a un style d'entraînement différent. Avec Jérémy, j'ai l'habitude de travailler avec lui, mais il réfléchit beaucoup, pour essayer de trouver des nouveaux exercices, des nouvelles choses à travailler, notamment sur l'aspect de la vision et ce qui est en lien avec le cerveau. Savoir donc rester lucide dans des moments complexes, il l'a fait avec les échecs, on le fait également sur du service, du calcul-mental. Tout cela sert à progresser sur le temps de réaction et donc le réduire. Réussir à avoir une meilleure vision, qui nous sert dans l'adversité à la table. 

Q : Vous reprendrez la compétition en mars, par la Pro B ? 

R : Il y aura sûrement une rencontre de Pro B, et il y a le Grand Smash à Singapour du 7 au 20 mars (nouveau tournoi prestigieux organisé par la WTT, doté d'un prize money de 2 millions d'euros, ndlr), juste avant les championnats de France (du 24 au 26 mars, ndlr). J'espère y être, mais je ne me mets pas de pression. 

Q : Donc double-objectif avec l'accession en Pro A et la conservation du titre de champion de France ? 

R : Oui, l'objectif du club est de monte en Pro A. Pour le moment, on est premiers avec un match en retard. Les championnats de France sont également un objectif, mais cela va dépendre de ma blessure. Je ne sais pas dans quel état j'y serai, mais quoi qu'il arrive, j'y serai pour gagner, faire le maximum pour défendre mon titre. En double, je vise la victoire finale également. 

Q : Avec en ligne de mire les JO 2024 ? 

R : Oui, j'espère que je serai qualifié, et que je me battrai pour les médailles. 

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)