Flashscore : Des raisons financières sont à l'origine de l'annulation du combat Mbilli-Sadjo ?
Camille Estephan : Je ne sais pas s'il y avait des problèmes financiers mais nous aurions voulu que la bourse due à Christian soit déposée sur un compte à 5-6 jours du combat mais il n'y a pas eu de négociations là-dessus. Y12 voulait qu'on avance avec le contrat-type qui est sur le site de l'IBF. Sans cette garantie, il était impossible pour Christian de venir boxer en France étant donné l'historique de certains boxeurs qui n'auraient pas été payés. Plusieurs personnes m'en ont parlé.
Quelle est la suite pour Christian Mbilli ?
On a d'autres routes à explorer qui sont aussi, voire plus intéressantes. On attend la réponse pour le championnat du monde WBC par intérim. Quand on a vu que c'était si compliqué (pour affronter Kevin Lele Sadjo, ndlr), on a décidé d'aller dans une direction différente.
Les fans français attendaient ce combat au sommet : vous devez imaginer leur déception ?
J'en suis déçu, moi le premier, car j'aurais vraiment voulu voir ce combat-là. Mais il y a certaines conditions financières qui s'y rattachent. C'est un business et il fallait prendre la décision qui protège Christian.
Il vient d'ailleurs d'arriver à Montréal pour poursuivre sa préparation.
Exactement et il est déjà à l'entraînement. C'est clair qu'on aurait voulu tous voir ce combat mais il y en a d'autres tout aussi beaux et importants à faire. Heureusement pour nous.
Avec une ceinture WBC par intérim, un combat contre Canelo Álvarez serait plus proche que jamais ?
Canelo a ses propres plans. En 2025, il a un combat contre William Scull, un autre contre Terence Crawford. De là vient l'importance de voir si on peut faire ce championnat du monde avec la WBC, car avec une ceinture par intérim, Christian deviendrait l'adversaire numéro 1 de Canelo. Ça ne veut pas dire que ça se ferait avant le combat contre Crwawford mais on serait en très bonne position. Christian est numéro 1 à la WBC, à la WBA et pour Ring Magazine ainsi que numéro 2 à la WBO. Il y a donc plusieurs routes. On aurait aimé faire le combat contre Sadjo car il revêtait une grande importance en France et au Québec. Ça aurait été très bien d'avoir Canal+ mais avec une chaîne française comme RMC, le budget n'y était pas. L'appel d'offres a été gagné par Y12 mais, malheureusement, quand on a fait des études nécessaires, la position de Christian était très claire : il voulait des garanties, que nous n'avons pas pu négocier avec Y12.
Cette annulation retarde-t-elle votre arrivée sur le marché français ?
On aurait aimer venir, mais pas à tout prix. Il ne faut pas être égoïste, en premier lieu il faut penser à la carrière de Christian. C'est ça qui est en jeu et il faut le protéger par rapport aux conditions financières. C'est un sport professionnel, pas un sport amateur. Les fans doivent être déçus et on les comprend. On essaiera de leur offrir un combat d'importance bientôt.