Cette fois-ci, c'est terminé pour Estelle Mossely. La candidate à la présidence de la Fédération Française de Boxe avait vu sa liste invalidée et n'a pas obtenu gain de cause auprès du consiliateur du CNOSF.
La championne olympique a donné une interview à Flashscore pour revenir en profondeur sur cette situation qui est à retrouver ici.
Seul le tribunal de Bobigny saisi en référé pouvait lui permettre de revenir dans la course avec un report des élections. Cela ne sera pas le cas, comme il est écrit dans les motifs de la décision : "à supposer que la commission n'ait pas été impartiale, la décision prise n'en apparaît pas moins conforme aux statuts ; s'il apparaît particulièrement regrettable pour le fonctionnement démocratique de la Fédération qu'il n'ait été donné aucun délai à Madame Mossely pour régulariser sa liste de candidats alors que son invalidation avait pour effet direct de ne maintenir qu'une seule liste, conduite par le président sortant, la décision critiquée n'est pas pour autant manifestement illicite au regard de ce qui précède".
La championne olympique a émis un communiqué :
Suite à la décision du CSOE d’invalider ma liste et donc ma candidature à la présidence de la Fédération Française de Boxe. J’avais poursuivi mon action en déposant un référé devant le tribunal de Bobigny.
Le juge des référés vient de me débouter de ma demande afin que ma liste soit validée et que je puisse me représenter ce weekend à la présidence de la Fédération Française de Boxe.
En estimant que l’une de mes colistières, licenciée depuis quatorze ans, a pris, parce qu’enceinte, pour cette saison un titre de participation ne lui permettant pas d’être éligible, le juge a estimé qu’elle n’était plus licenciée
Le juge regrette pour le fonctionnement démocratique de la fédération qu’aucun délai m’ait été donné pour régulariser ma liste laissant finalement qu’une seule liste conduite par le président sortant.
Ainsi j’accepte bien entendu cette décision. Je suis allée au bout des choses et tire les leçons du système dans lequel est plongé notre discipline.
Un sport gouverné par des pleutres, prêts à tout pour se maintenir en poste car leur simple compétence ne suffirait pas. Ils ont usé de tous les vices, à l’opposé des valeurs sportives. Sans respect ni pour la femme, ni pour l’athlète.
Je suis triste ce soir pour mon sport et surtout pour l’avenir de la Fédération Française de Boxe. Ce soir, les votes des clubs sont ouverts, samedi les comités se réuniront. Beaucoup sont sur la liste de Dominique NATO, qui se conforte à une position qui va très certainement à l’encontre de la majorité des acteurs de la boxe.
Vous avez montré au fur et à mesure de ces 3 mois que les difficultés que nous rencontrons tous sont un constat massif. Il faut l’exprimer, n’ayez pas peur de cela ! C’est ce qui fera que ce système changera et que la boxe évoluera.
J’ai moi même eu affaire à ce système bien avant ma médaille d’or aux JO. Cela m’a valu d’envoyer une lettre au ministère le 22 août 2014 pour témoigner et alerter de harcèlement d’un directeur technique national sur les athlètes de l’équipe féminine. Ces combats internes, vous ne les connaissez pas mais eux s’en accommodent.
Si je n’avais pas bataillé pendant des années contre ce système, je ne serai certainement pas devenue l’athlète que je suis, avec mes grandes victoires.
Si vous souhaitez voir notre sport évoluer, faites le bon choix. Voter pour quelqu’un qu’on ne veut pas voir à la tête de notre fédération n’a pas de sens. L’abstention est donc la meilleure option.
Les présidents de Comité, sachez que vous êtes là grâce aux clubs. Nous verrons si vous jouerez le jeu de la dictature ou de la démocratie".