C'est le genre de soir où une saison bascule. Quoique toujours en travaux, la Meinau devrait résonner pendant 90 minutes, les ultras alsaciens s'étant peu à peu résolus à cesser leur grève des encouragements pendans le premier quart d'heure. La joie partagée entre les joueurs et le parcage à Reims a témoigné de ce rabibochage qui concernait davantage leur opposition à la multi-propriété que la bande de Liam Rosenior.
Depuis la 21e journée, le Racing joue sur coussin d'air : huit matches, sept victoires, un nul. À Auguste-Delaune, il a signé un cinquième succès de rang (1-0) grâce à un but d'Ismaël Doukouré qui a apporté un écot offensif, lui qui, avec notamment Mamadou Sarr, met un double tour au cadenas et avale la clef : 6 cleansheets lors des 8 derniers matches de championnat !
Comme un mal-Haise
Au moment d'analyser ce choc du haut de tableau, Nice arrive en Alsace dans la peau d'un challenger bien secoué depuis un mois. Après avoir signé une série de 6 matches sans défaite dont 5 victoires, le Gym a inexplicablement plongé, ne glanant plus qu'un point à domicile contre Auxerre (1-1) après avoir déjà perdu à l'Allianz Riviera contre Lyon la semaine précédente (2-0) et de tomber à Monaco (2-1) puis encore à la maison contre Nantes (2-1).
Franck Haise a haussé le ton, rappelé à son groupe que la Ligue des Champions pourrait faire un détour par Nice la saison prochaine, à condition de s'en donner les moyens. À ce titre, Strasbourg fait figure d'exemple : depuis leur revers à Brest le 30 novembre (3-1), le Racing n'a perdu qu'une seule fois en championnat, contre Rennes, le 2 février. En tout, il a pris... 36 points. Sur la phase retour, seul le PSG fait mieux.
Le message du coach niçois passe-t-il toujours ? Alors que sa venue semblait enfin lancer un vrai projet sur le moyen terme, parallèlement à un désintérêt de Sir Jim Ratcliffe qui n'a pas fait mystère qu'il préférait regarder un mauvais Manchester United qu'un bon Nice, Haise paraissait avoir réussi là où Christophe Galtier et Francesco Farioli avait buté : envoyer l'OGCN en Ligue des Champions.
Après la mauvaise série de l'OM, tous les espoirs étaient permis, surtout que les Aiglons, après avoir connu de nombreuses blessures simultanées, s'étaient remplumés. Mais c'est peut-être ça qui pose problème dorénavant : la concurrence s'est renforcée, les états d'âme ont surgi et les résultats n'ont plus été au rendez-vous. Finalement, au lieu de mettre la pression sur la concurrence, Nice s'est mis le feu en interne. À Strasbourg, ce sera binaire : soit le regain, soit la fin des rêves de C1.