Les derniers mois à Dunkerque n'ont pas été de tout repos. Éliminés de la course à la montée après une défaite contre Metz en finale de pré-barrage, les Maritimes ont vite compris que Luis Castro ne serait plus à bord à la reprise. En effet, après une cour assidue, le coach portugais a rejoint le FC Nantes. C'est là que le bateau a commencé à tanguer.
Feio, trois semaines pour être détesté
Toujours à l'affût de techniciens novateurs, Demba Ba, le directeur du football de l'USLD, a jeté son dévolu sur un autre Portugais en la personne de Gonçalo Feio (35 ans). Un joli coup car, quelques semaines auparavant, il avait amené le Legia en 1/4 de finale de la Ligue Conférence, éliminé par Chelsea, futur vainqueur mais battu à Stamford Bridge au retour et soulevé la Coupe de Pologne.
En juin, Ba était ravi de cette arrivée : "un profil qui, je pense, va continuer à faire grandir le club. Une belle expérience en Pologne, avec un titre la saison dernière et un beau parcours européen. Il va nous apporter encore plus de passion que ces deux dernières années, beaucoup de professionnalisme, et de versatilité. On va continuer à voir un Dunkerque dominant avec le ballon, mais capable aussi de varier dans ce qu'on propose. On est dans la continuité".
Trois semaines plus tard, il a déchanté. Auréolé d'une réputation sulfureuse (il avait balancé un objet en plastique sur son président quand il entraînait le Motor Lublin), Feio s'est mis à peu près tout le club à dos. Ce qui, vu les échos en Pologne, n'était guère surprenant tant il voulait avoir la main sur absolument tous les secteurs, staff médical compris.
Sans même prévenir ses joueurs dont un certain nombre ne pouvait déjà plus le voir en peinture, il a déguerpi. Ba n'a pas voulu l'accabler mais a tout de même mis les points sur les i : "nous avions étudié avec précision la personnalité de Gonçalo, nous savions que c'était quelqu'un de passionné, de sanguin. Il y avait un risque dont nous étions conscients mais, dans nos échanges, nous avions été très clairs sur des notions essentielles d'unité et d'humilité, avec un pacte moral qu'il avait accepté".
Une défense à resserrer
Ainsi, il a vite fallu trouver un remplaçant, avec des idées tout aussi ambitieuses. Albert Sánchez est arrivé dans le Nord. Passé notamment par l'Espanyol, il a suivi un chemin de plus en plus utilisé par de nombreux techniciens espagnols : la Chine, le Golfe avant un retour au pays. En 2021, il est devenu adjoint des U19 du Barça avant d'être promu adjoint de Rafa Márquez avec le Barça Atlètic qui, à l'époque, en Primera RFEF (3e division espagnole).
Au terme de la saison 2023-2024, il a été promu entraîneur principal de l'équipe qui avait disputé deux fois consécutives les barrages d'accession en Segunda. Las, avec une moyenne d'un point par match, il a été écarté en février après une défaite à domicile contre Arenteiro (3-2) qui était le 8e match consécutif sans le moindre succès. Le Barça Atlètic est d'ailleurs descendu quelques mois plus tard.
Lors de sa promotion, Sánchez avait donné quelques pistes quant à sa vision du football : "plus que le système de jeu, le style, l’idée et la philosophie resteront les mêmes : une équipe qui maîtrise le ballon, dynamique, qui cherche à le récupérer le plus rapidement possible".
Ce qui n'a pas fonctionné en Catalogne pourra-t-il être validé à Dunkerque ? Pour l'heure, l'USLD n'a pas encore remporté le moindre match en trois journées et sort d'une défaite à Marcel-Tribut contre Nancy, promu et leader de Ligue 2. 4-3-3 contre Clermont (2-2), puis 4-1-4-1 contre Annecy (2-2) puis Nancy (1-3) : c'est surtout le secteur défensif qui est en rodage. Pour son troisième match à domicile, Dunkerque aura droit à un bon test contre Troyes, invaincu et co-leader avec 7 points. Une victoire permettrait de passer une trêve internationale plus sereine.