Même à 125 ans et des poussières, on peut encore vivre des premières. Le Camp Nou toujours pas homologué, Montjuïc indisponible, c'est donc l'exigue Johan-Cruyff qui a accueilli le tout premier match de Liga du FC Barcelone. Soit moins de 6000 places dont 300 pour le parcage du Valencia CF dont les chants ont été couverts par une sono toujours aussi assourdissante pendant l'échauffement. Pour autant, la proximité avec la pelouse laissait présager une ambiance aussi chaude que l'atmosphère. Ce fut le cas et dans les grandes largeurs.
À l'image de plusieurs clubs engagés en Ligue des Champions, Hansi Flick a procédé à un remaniement dans son équipe, déjà privée d'Alejandro Baldé, Gavi, Frenkie de Jong et Lamine Yamal. De son côté, Carlos Corberán a aligné un 3-5-2 avec les Français Dimitri Foulquier et Baptiste Santamaría.
Fermín valide la domination blaugrana
Équipe remaniée ou pas, le Barça a joué le hors-jeu toujours aussi haut et proposé des combinaisons rapides, la première s'achevant pas une frappe trop enlevée de Marcus Rashford (3e). Sur le premier corner du match, Jules Koundé a buté sur Julen Agirrezabala puis, au rebond, Rashford a décoché une volée trop croisée (4e).
Pedri et Fermín López ont également cherché la verticalité et José Copete s'est déployé à deux reprises pour éviter une occasion de but. Mais le tandem disposait de beaucoup de largeurs : le Canarien a connecté l'Andalou qui a réalisé un contrôle orienté superbe avant de glisser le ballon à Ferran Torres entre les jambes de Mouctar Diakhaby mais le joueur formé à Valencia a piqué son ballon juste au-dessus de la transversale (11e). Titularisé, Roony Bardghji a cradré, sans inquiété Agirrezabala (13e) qui a ensuite capté en deux temps une frappe de Fermín (14e).
Sans fermer le jeu, Valencia était contraint de jouer bas, et Pau Cubarsí et Eric García se sont régalés à stopper les tentatives de transitions blanquinegras.
Et ce qui devait arriver est arrivé : sur une ouverture de Cubarsí, Ferran a dévié de volée pour Fermín qui a eu tout son temps pour enrouler dans le petit filet opposé (29e).
À présent, il fallait faire le break pour le Barça afin d'éviter une égalisation comme celle subie contre le Rayo Vallecano avant la trêve. Si l'équipe che a continué de transpirer pour coulisser, seul un tir dévié de Marc Casadó et un parpaing de Ferran ont été recensé (38e).
C'est même Valencia qui a eu une situation exploitable quand Hugo Duro a intercepté un ballon d'Eric mais sa passe à destination de Diego López a été coupée par Cubarsí, impérial (45e).
Le Barça sans pitié
Quoique dominé de bout en bout et un Joan García qui a connu des soirées plus animées, le Valencia CF n'était qu'à un but et pouvait toujours espérer ramener un résultat de la cité comtale. Mais avec Raphinha, Robert Lewandowski ou Dani Olmo sur le banc, le Barça pouvait voir venir sur le plan offensif. Le Brésilien est d'ailleurs entré dès la reprise, à la place de Bardghji.
Comme au début du match, Rashford s'est montré très remuant à gauche : il a centré pour Fermín qui a dévié pour Ferran, seul pour ajuster Agirrezabala mais son tir a ricoché sur le poteau gauche (48e). En revanche, il avait tout bien fait pour s'ouvrir le chemin du but sur une passe de Gerard Martín mais le gardien che a fait rempart (52e). Moins d'une minute plus tard, Rashsford a enroulé un centre vicieux dont la trajectoire a surpris Copete mais pas Raphinha qui a plongé dans son dos pour marquer du bout du pied (53e).
À partir de là, les vannes se sont ouvertes. À 20 mètres, Fermín a décoché une frappe du gauche limpide imparable pour Agirrezabala (56e). Le parcage, très bruyant, a été chambré en retour par les quelque 5800 spectacteurs présents... ce qui n'a pas fait baisser les décibels côté blanquinegro.
La facture aurait pu s'alourdir si Rashford n'avait pas trouvé Mouctar Diakhaby, revenu en catastrophe pour sauver sur sa ligne (61e). Là aussi, ce n'était qu'une question de temps. Après une talonnade exquise de Pedri en début d'action, Raphinha s'est offert un doublé en résistant à deux défenseurs avant d'envoyer une sagaie du gauche (65e).
Comme si ça ne suffisait pas, Flick a fait entrer Lewandowski et Olmo pour les 25 dernières minutes. Le Polonais a touché son premier ballon de l'extérieur pour lancer Raphinha, un brin gourmand et en quête d'un triplé (69e).
Petit événement à la 70e minute : José Gayà a trouvé Luis Rioja qui a pu tenter le tout premier tir che du match, capté sans difficulté par J.García. Il y en aura un deuxième, signé Largie Ramazani (79e).
Après cet intermède, Fermín et Raphinha sont repartis à l'avant pour obtenir leur triplé. Le premier a buté sur Agirrezabala, le second qui avait suivi a été freiné par César Tàrrega (73e).
C'est Lewandowski qui a finalement inscrit le but de la manita, servi plein fer par Olmo avant d'envoyer une frappe puissante dans la lucarne avec l'aide de la transversale (76e).
Pour que la fête blaugrana soit complète, Flick a fait entrer Marc Bernal, absent plus d'un an après une grave blessure au genou (81e).
Lewandowski ne voulait pas en rester là : il a également marqué un doublé, d'un subtil petit piqué, validé après vérification de la VAR (85e).
Le parcage che a continué de chanter car c'était bien là la seule chose à faire pour soulager l'ampleur de la déroute. Avant d'aller à St James' Park, le Barça a fait très forte impression. De quoi rassurer Flick, très critique envers ses joueurs avant la trêve. Manifestement, le message est bien passé.