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En déficit chronique, le stade de Bordeaux passe en régie publique

Le Matmut Atlantique en septembre 2024.
Le Matmut Atlantique en septembre 2024.ROMAIN PERROCHEAU/AFP
Le stade Matmut Atlantique de Bordeaux (42 000 places), en déficit chronique depuis sa construction en 2015 via un partenariat public-privé, va être placé en régie publique après un accord avec la société exploitante SBA, a annoncé ce vendredi la métropole bordelaise.

Cette enceinte bâtie pour l'Euro 2016, pour un coût de 310 millions d'euros sur 30 ans selon la Cour des comptes, a été notamment plombée par la dégringolade financière des Girondins de Bordeaux. Le club, devenu amateur, y joue encore en National 2.

SBA, filiale des groupes de BTP Vinci et Fayat, était en procédure de conciliation avec Bordeaux Métropole, propriétaire du stade, estimant perdre entre "deux et trois millions d'euros" chaque année.

"Notre séparation se passe dans de bonnes conditions", a assuré en conférence de presse Christine Bost, présidente (PS) de la métropole, qui soumettra au vote une délibération à ce sujet le 6 juin.

SBA a accepté une résiliation "sans indemnité", renonçant aux 20 millions d'euros de déficit cumulé, précise la métropole, qui reprend à son compte ses neuf salariés et exploitera le stade à partir du 1ᵉʳ août. La collectivité souhaite limiter le coût annuel du stade à 12 millions d'euros. La métropole doit encore rembourser 82 millions d'euros aux banques d'ici 2045.

Au terme, cet été, du contrat de "naming" signé avec l'assureur Matmut (2,1 millions d'euros par an), l'enceinte s'appellera "stade Atlantique", dans l'attente d'un nouveau partenaire titre.

"Je suis persuadée que la métropole sera en capacité de valoriser cet équipement" avec des événements sportifs ou culturels, a déclaré Christine Bost, évoquant des échanges avec l'Union Bordeaux-Bègles (Top 14) pour certaines rencontres ou encore avec la Fédération française de rugby. La dirigeante n'a pas exclu une vente du stade.

Concernant les Girondins, qui versaient originellement 4,7 millions d'euros annuels de loyer, ce montant devrait être fixé à environ un million d'euros la saison prochaine.

Christine Bost souligne néanmoins qu'elle s'opposera à "l'écrasement à 90 %" de la créance de 19 millions d'euros de loyers impayés, proposée dans le cadre du redressement judiciaire du club. Elle a "fait valoir" auprès du propriétaire Gerard Lopez la lettre d'engagement qu'il avait signée pour garantir ce paiement.

Les Girondins doivent se mettre d'accord avec leurs créanciers avant l'examen d'un plan de continuation le 27 mai devant le tribunal de commerce de Bordeaux.