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"Ecrire l'histoire, c'est top", savoure Johann Zarco, champion sur le Grand Prix de France

Johann Zarco
Johann Zarco Loic VENANCE / AFP
"Ecrire l'histoire, c'est top !": premier Français à remporter le Grand Prix de France de vitesse moto dans la catégorie reine depuis 1954, Johann Zarco (Honda-LCR) a vécu un week-end mémorable au Mans.

"J'étais déjà heureux d'avoir fait des podiums en France, mais gagner c'est exceptionnel", a savouré, très ému, le double champion du monde de Moto2 (2015, 2016).

Vous êtes-vous nourri de toutes les sollicitations des fans qui auraient pu vous distraire ?

J'essaie de prendre cela comme une super énergie. J'ai organisé mon temps pour partir dix minutes avant chaque rendez-vous car je savais que j'allais être arrêté et je voulais prendre une minute pour signer (des autographes). Tu ne peux pas satisfaire tout le monde mais tu montres quand même que tu les respectes. J'ai vraiment essayé de profiter comme ça. Ce qui est étonnant, c'est qu'il y avait des moments où j'étais très agréable, d'autres où j'en avais ras-le-bol. Quand ça arrivait, je m'isolais, je me reposais, et je redevenais agréable.

Le départ de la course a été très difficile. Avez-vous pensé que vos espoirs de podium s'étaient envolés ?

Le départ était vraiment catastrophique parce que j'ai fait le choix de ne pas utiliser le système qu'on a pour le départ pour être mieux dans les premiers virages parce que je savais pas comment ça allait freiner. Mais la moto a tellement cabré que j'ai perdu toutes ces places. J'essaie un peu de rattraper parce que je sais que je peux avoir de l'élan dans cette première chicane et là ça se bouscule et quand (Joan) Mir redresse (et le percute), j'ai cru que j'allais tomber. Je suis allé tout droit (dans le bac à graviers) et il y avait des choses cassées au niveau de l'électronique, de mon réglage de frein, et là dans ma tête, c'était déjà perdu.

Pourquoi avez-vous décidé de rester en pneus pluie contrairement à vos adversaires ?

J'étais sûr qu'il allait pleuvoir. On m'annonçait que la pluie allait arriver, peut-être pas sur toute la durée de la course mais que ça allait être mouillé. Franchement, déjà avec des gouttes de pluie quand on a les pneus slick (lisses) sur cette piste-là, ça glisse. Si j'avais eu les slick, je n'aurais pas roulé aussi vite que les pilotes de devant. On pouvait se faire avoir et moi je sais que dans ces conditions, ça ne me mettait pas à l'aise. S'il y a un peu plus de pluie, le simple passage aux stands coûte déjà 30 secondes donc en fait j'espérais ne pas perdre plus de 30 secondes sur les trois ou quatre premiers tours.

Quand avez-vous commencé à penser que vous pouviez gagner ?

C'est vrai que les pneus slick vont vite, mais je me suis dit qu'ils ne pouvaient pas aller vite très longtemps. Ma seule préoccupation, c'était (Jack) Miller car je sais que c'est le meilleur pilote dans ces conditions et là il avait de l'avance sur moi et je voyais que je ne pouvais pas le rattraper. Mais quand il a chuté (au 8e tour, ndlr), c'est là que j'ai pensé que la victoire pouvait être là.

Vous êtes le premier Français à remporter le Grand Prix de France dans la catégorie reine depuis 1954. Est-ce important pour vous ?

J'adore l'histoire de la moto mais pour moi les années 1950, c'est trop loin et ces époques, c'était vraiment très particulier. Là, c'est cool d'écrire cette ligne parce qu'elle permet d'actualiser un peu le bouquin. J'étais déjà heureux d'avoir fait des podiums en France, mais gagner c'est exceptionnel. Je suis vraiment trop content. Cette victoire en Grand Prix, c'est ce que je cherche tout le temps, quel que soit le pays, mais là en France... Ecrire l'histoire, c'est top !