Plus

Des Bleues en construction affrontent une Roja de nouveau minée par des problèmes internes

Les Bleues doivent signer un succès fondateur
Les Bleues doivent signer un succès fondateurJean-François Monier/AFP
Ce mardi, l'Équipe de France féminine accueille la sélection espagnole à Nice. A travers un match amical qui lui permettra de toujours plus évoluer sous les ordres de Laurent Bonadei, elle tentera aussi de prendre sa revanche sur la Roja qui traverse une période de flottement institutionnel.

Elles progressent sous les ordres de leur nouveau sélectionneur. Les joueuses de l'Équipe de France féminine de football vont à nouveau évoluer en match amical. Seulement cette fois et après deux victoires contre la Jamaïque et le Nigéria et une défaite contre la Suisse depuis le début de la saison, elles affronteront l'une des meilleures sélections du monde. L'Espagne, récemment déchue de sa deuxième place au classement FIFA par l'Angleterre, débarque ainsi sur la Côte d'Azur et aura à coeur de s'illustrer. L'occasion parfaite pour la France de prendre sa revanche, près d'une année après la débâcle en finale de Ligue des nations (2-0).

Continuer à travailler, une revanche à prendre

Après les Jeux de Paris 2024, la France est passée sous la houlette de Laurent Bonadei. Les Françaises ont dû s'adapter à ses nouvelles directives même s'il était l'adjoint d'Hervé Renard, aux rotations effectuées et leurs nouvelles ambitions. Ainsi, en octobre dernier, elles ont battu la Jamaïque (3-0), mais ont buté sur la Suisse (2-1). Ce samedi, face au Nigeria, elles l'ont à nouveau emporté (2-1). Elles tenteront donc de reproduire ce qui a été travaillé ce mardi à Nice. 

"Il y a eu des bonnes choses et des choses à perfectionner, dans le tempo, dans le rythme, mais je suis aussi content d’avoir fait tourner et d’avoir donné du temps de jeu à des joueuses", a ainsi résumé le sélectionneur. 

L'un des grands changements survenus en deux mois est le déploiement de son 3-4-3. Un système qui semble pourtant assez convenir aux joueuses, que cela soit les anciennes (Wendie Renard, Maëlle Lakrar) ou les nouvelles (Lou Bogaert et Alice Sombath). Et sous toute vraisemblance, il devrait être encore déployé face à la sélection espagnole.

"Cela nous donne la possibilité d’être en supériorité numérique par les courses, les appels, les changements de positions. Cela a fonctionné aussi grâce au travail défensif et aux positionnements de départ qui sont respectés, avec des adversaires amenées dans des zones pour ensuite avoir du déséquilibre. Les joueuses ont fait preuve de beaucoup d’intelligence, de complicité, elles étaient bien synchronisées".

En début d'année, la France est parvenue à valider un ticket pour la finale de la Ligue des nations. Mais, face à des Espagnoles bien en forme, elle n'a rien pu faire. Trop fortes, Aitana Bonmati et Mariona Caldentey ont mené la vie dure à leurs adversaires. C'est pourquoi le match de mardi aura des allures vengeresses.

"Cela va être un match difficile, mais c’est une revanche", a souligné Bonadei lui-même. "On est sur une phase de préparation, de fondation". Une base qui se construit aussi contre de grandes formations telles que l'Espagne

En Espagne, tout n'est pas encore terminé

Les joueuses de Montsé Tomé sont quant à elles moins en vogue qu'il y a un an. Battues lors du match pour la 3e place aux JO 2024, elles ont également fait face à des blessures et doivent avancer en préparant l'arrivée de la nouvelle génération. Surtout, la sélectionneuse a esquivé la conférence de presse qui était facultative alors que le documentaire Netflix "Se acabó" (c'est terminé) est sortie la semaine dernière.

Deux cadres de la Selección ont été sanctionnées pour avoir témoigné parmi d'autres joueuses comme les Ballons d'or Alexia Putellas et Aitana Bonmatí : Irene Paredes et Jenni Hermoso. La sélectionneuse, ancienne adjointe de Jorge Vilda et fidèle de Luis Rubiales, les a sanctionnées à mots couverts. L'affaire dite du "baiser forcé" de Rubiales à Hermoso lors de la cérémonie de la remise de la Coupe du monde l'année dernière est toujours présente dans toutes les têtes et la promotion de Tomé n'a pas été perçue comme un bon signe par le microcosme du football féminin espagnol, surtout que les résultats aux Jeux olympiques (4e place) n'ont pas été au niveau escompté. 

Cette liste a aussi été marqué le retour de deux des 15 joueuses qui avaient réclamé des évolutions dans la gestion du football féminin au sein de la fédération après l'Euro 2022 : Claudia Pina et Patri Guijarro qui est carrément devenue une capitaine de la Roja dès son retour ! Cette Roja morcelée alors que le Barça règne sur l'Europe depuis plusieurs saisons évolue en eaux troubles alors qu'elle n'a jamais été aussi talentueuse et forte. 

Entre le France-Espagne version Renard et le France-Espagne version Bonadei, c'est peut-être l'équipe favorite qui a le plus évolué, sans que l'on sache exactement dans quel sens elle va. Les Bleues peuvent dès lors croire en leurs chances et remporter un succès fondateur pour initier une nouvelle ère.