Marc Márquez assomme Pecco Bagnaia et l'Italie
Quand il est parti planter le drapeau Ducati devant la tribune des tifosi, Marc Márquez a reçu sa dose de lazzi de la part des tifosi de son coéquipier Pecco Bagnaia mais il est venu rappeler une évidence : Ducati, c'est lui. Pole, sprint, Grand Prix : l'enchaînement devient un classique cette saison. Il aurait pu arborer son numéro 93 pour sa 93e victoire mais il a préféré y associer toute la marque. Mansuétude pour petite provocation ? En tous cas, c'est bien trouvé. Exaspéré par les sifflets, Gigi dall'Igna, le manager de la firme, a hurlé "il est rouge, il est rouge !". Oui, M.Márquez est un pilote Ducati mais il ne sera jamais adopté, il le sait et il s'en moque.
Car même si, dimanche, les premiers tours ont été exceptionnels avec cette bataille à trois où s'est intercalé Álex Márquez, l'aîné de la fratrie a mis tout le monde d'accord très vite. Il l'avait également fait samedi lors de la sprint, malgrén un départ loupé mais rapidement compensé par sa supériorité en piste.
Son hégémonie est telle qu'il en a écoeuré Valentino Rossi, son éternel rival qui n'a pas voulu monter sur le podium, même pour féliciter son propre pilote Fabio di Giannantonio. Il serait tant que le Doctor mette de côté sa vieille rancune... à moins qu'il ait du mal à accepter que le Catalan ne le rejoigne tout en haut des palmarès.
Et si Fabio di Giannantonio était le 3e homme du championnat ?
Cinquième samedi, troisième dimanche : le pilote VR46 a réalisé un très bon weekend lors de son GP national. Il aurait même pu faire mieux lors de l'épreuve dominicale. Resté un peu trop longtemps dans le sillage de Bagnaia, "Digia" pourra nourrir des regrets car, avec un tour de plus, il aurait dépassé Álex.
Très rapide en course, le Transalpin a réalisé une deuxième moitié de GP de haute volée,signant des chronos de grande qualité. C'est bien lui le grand gagnant de l'étape et il n'est qu'à 40 points de Bagnaia qui a pris un sacré coup sur le casque en étant relégué au 4e rang, incapable de suivre la cadence des meilleurs avec une Ducati officielle.
La firme pourrait envisager la promotion d'Álex ou Fermín Aldeguer dans un futur proche mais le passeport italien pourrait être le meilleur argument pour Di Giannantonio. Car si Marc fait briller Ducati Corse, sa venue a fait perdre des parts de marché auprès des clients transalpins. Aligner une équipe 100% espagnole comporterait des risques, alors que promouvoir un compatriote ménagerait les susceptibilités.
Fabio Quartararo et Johann Zarco, double frustration
Fabio Quartararo a de quoi avoir les nerfs. Depuis le début de saison, il est capable de se mêler aux meilleurs lors des qualifs, et même de signer la pole, mais sa M1 est incapable de suivre le rythme quand les tours s'enchaînent. Cette fois encore, sa 4e place sur la grille ne lui a pas été profitable : 10e de la sprint, 14e du GP devancé par Miguel Oliveira qui roule sur une Pramac-Yahama. L'exaspération del Diablo est palpable depuis plusieurs semaines et elle commence à s'accumuler.
Vainqueur au Mans, deuxième à Silverstone : Johann Zarco semblait lancé avec sa LCR. Las, le retour sur terre est terrible pour le Cannois, en claire perte de vitesse en Aragon et auteur d'un weekend catastrophique à Misano. À sa décharge, il a payé la touchette de Fabio di Giannantonio avec Brad Binder et a été impliqué dans le strike dès le départ de la sprint. Le dimanche, il est parti à la faute dès le 3e tour. Peu en confiance face aux performances de sa machine qui le renvoient à la saison dernière, Zarco est dans le dur sans qu'on ne sache vraiment pourquoi.