Quartararo, la désillusion
Le champagne était au frais, prêt à être sabler. Et puis Fabio Quartararo a levé la main, a regardé sa machine, dépité, a bien essayé de relancer mais c'était impossible : en tête avec une avance définitivement, le pilote Yamaha était hors-course, lui qui était si proche de mettre fin à 1071 jours de disette en Grand Prix.
Le long du mur des stands puis dans le paddock, le Niçois s'est effondré, pleurant à chaudes larmes car, cette fois, en plus de la pole position, sa 3e de rang, il partait vers un succès qui lui tendait les bras.
"Techniquement, tout simplement le device à l'arrière s'est bloqué en bas, on n'arrivait pas à le débloquer : tout simplement, il s'est cassé, a-t-il déclaré au micro de Canal+. Des choses qui ne sont jamais arrivées et qui arrivent dans des situations comme aujourd'hui, c'est assez frustrant mais je pense qu'aujourd'hui, je me suis montré à moi-même et à toute l'équipe qu'on pouvait être là, dans des circonstances qui, selon moi, n'étaient pas les meilleures pour nous".
Équipe d'un pneu tendre à l'avant, Quartararo tenait la dragée haute à Marco Bezzecchi derrière lui et comptait plus de 5 secondes d'avance avant ce coup du sort.
Bezzecchi, le retour en grâce
Si la fin de la mainmise de Ducati cette saison a été stoppée dans des conditions diluviennes par Johann Zarco au Mans, le passage à Silverstone a confirmé cette tendance. Les concurrents sont bien présents du début à la fin du weekend. Outre Quartararo qui devient le meilleur en time attack le samedi, c'est au tour d'Aprilia d'aiguiser ses ambitions, même en l'absence de Jorge Martín dont la rumeur certifie qu'il ne veut déjà plus continuer avec sa nouvelle équipe.
Le Martinator a peut-être changé d'avis en voyant le weekend de "Bezz" qui, malgré une 11e place sur la grille, a terminé 4e de la sprint au prix d'une belle remontée et, surtout, a remporté le Grand Prix avec une maîtrise étonnante car l'Italien n'était pas exactement dans une forme ascendante. Il a quasiment doublé son total de points en l'espace de deux courses !
Désormais, il lui faut trouver de la régularité et réaliser de meilleures qualifications pour jouer systématiquement le podium.
Zarco confirme
Sa victoire au circuit Bugatti n'était pas seulement due aux circonstances. À Silverstone, Johann Zarco a confirmé, en dépit d'une 9e place sur la grille. Samedi, il s'est frayé un chemin pour prendre la 5e place de la sprint; dimanche, on a rêvé à un improbable doublé avec Quartararo. Finalement, il a pris la deuxième place, ce qui le place désormais au 5e rang du classement des pilotes, à seulement un point de Franco Morbidelli et 27 de Francesco Bagnaia.
Sortie après sortie, le Cannois démontre qu'il est le meilleur pilote "non Ducati", un exploit car il ne pilote pas une moto officielle. Pour le HRC, prolonger Zarco est une obligation, et le promouvoir tout autant. Agressif et rapide, Zarco fait parler sa science de la course pour ménager son pneu avant qui a fini dans un sale état tout en restant compétitif, au point de faire renoncer rien de moins que Marc Márquez !