Marc Márquez, sans l'ombre d'un doute
Meilleur temps des essais libres 1 et 2, poleman avec le record du circuit, large vainqueur de la sprint le samedi, vainqueur du Grand Prix le dimanche : Marc Márquez n'a rien laissé en Argentine.
Son frère Álex semble être pour l'heure son principal rival, même si l'aîné parvient parfaitement à le contenir et à la tenir à distance respectable, à l'image de ce qu'il a pu réaliser dans les tours de la sprint. Ce fut plus accroché lors du GP mais MM93 est tant en contrôle, tant sûr de sa force, que ses victoires ne font aucun doute pour le moment. Ce 90e succès toutes catégories confondues le place au même niveau qu'Ángel Nieto, ce qui n'est pas rien pour un Espagnol.
Francesco Bagnaia, sans être mauvais, est clairement en retrait par rapport à son coéquipier. Troisième de la sprint, il n'a pas pu revenir sur Franco Morbidelli qui avait fait le pari du pneu tendre à l'arrière et qui a tenu jusqu'au bout pour compléter le podium.
Johann Zarco, comme à la grande époque
Avec une moto infâme, Johann Zarco avait été le meilleur pilote Honda en 2024. Bel exploit quand on est au guidon d'une LCR, le team satellite de la firme japonaise, quand on se battait pour les podiums la saison précédente avec Pramac.
En 2025, sa moto est en clair progrès et cela se ressent. Troisième sur la grille, 4e de la sprint, 6e du GP, le Cannois confirme qu'il est toujours le meilleur pilote Honda malgré les belles performances de Joan Mir. En Argentine, il a même été le meilleur "non-Ducati". À la lutte pour un Top 5 dimanche, il a été au contact avec Bagnaia pendant les trois-quarts du GP avant de voir Fabio di Giannantonio, parti comme son coéquipier Mordibelli avec un pneu tendre à l'arrière, lui chiper la 5e place dans les derniers hectomètres.
Une légère déception atténuée par la compétitivité dont il fait preuve, lui qui a rongé son frein pendant l'essentiel de sa première saison chez Honda. Sa victoire aux 6 heures de Suzuka lui avait donné du baume au coeur et cela s'était ressenti dans les derniers mois.
L'air de rien, Zarco est 5e ex-aequo du classement des pilotes avec 25 points.
KTM décevant
Les attentes sont très élevées concernant l'écurie autrichienne, malgré les difficultés financières importantes de la maison mère. Pour l'heure, Pedro Acosta et Brad Binder sont en retrait, non seulement par rapport à Ducati et ses teams satellites, mais aussi à Aprilia alors que Jorge Martín n'est pas revenu de blessure. Pour l'heure, le bilan est morose : Binder est 8e du classement des pilotes avec 19 points, Acosta 10e avec 12 unités.
Cinquième sur la grille, le Tiburrón de Mazarrón n'a pas su tirer son épingle du jeu avec un "doublé" de 9e place. Plus que sur la sprint, c'est lors du GP qu'Acosta a déçu. Alors qu'il progressait tour après tour, il a dépassé Ai Ogura, ce qui laissait présager une fin de course intéressante avec un Top 5 à jouer. Mais le rookie japonais n'a mis que deux boucles pour récupérer sa 8e place, histoire de montrer que son échec sur la sprint (15e) était déjà oublié.
Quant à Binder, tombé dès les premières courbes samedi, il s'est refait la cerise dimanche mais n'a pas fait le match pour le Top 5, relégué à plus de 7 secondes. Mieux valait que la course finisse vite car Ogura était dans ses rétros.
Pour Tech3, le team satellite de KTM, 2025 n'est pas du même acabit que 2024 où l'équipe d'Hervé Poncharal avait été portée par l'insouciance d'Acosta. Maverick Viñales et Enea Bastianini n'ont grappillé que 10 points en 4 courses à eux deux. C'est très léger, surtout en comparaison de leur pedigree.
Pour une écurie d'usine dont on attendait beaucoup, le compte n'y est pas et il faudra montrer de nouvelles choses au GP des Amériques dans deux semaines pour prétendre à mieux.