De l'hégémonie de Pogacar à l'inexistence de Cofidis, voici nos tops/flops du Tour de France 2025

Tadej Pogacar et Valentin Paret-Peintre
Tadej Pogacar et Valentin Paret-PeintreDIRK WAEM / BELGA MAG / Belga via AFP

Le Tour de France 2025 a livré son verdict dimanche et il est désormais l'heure de décerner les accessits, avec des fortunes diverses pour les coureurs français.

Tops

Tadej Pogacar

Quand il gagne, ça ne va pas. Quand il ne gagne pas, ça ne va pas. Soit pas assez fatigué, soit trop. Tadej Pogacar a remporté son 4e Tour de France mais il a rarement essuyé autant de critiques. Au-delà de ses performances, c'est sa lassitude qui en a froissé quelques uns, comme si trois semaines intenses étaient un lit de roses. Soit pas assez humain, soit trop. Quelque part, c'est la marque des Grands de frustrer. À part ça, il a assommé le Tour après 10 jours de course et la concurrence n'a pas été assez rude pour le faire vaciller. 

Thymen Arensman

Victoire à Superbagnères, victoire à La Plagne : le Néerlandais a signé deux succès magistraux, à la fois dans la gestion de ses ascensions que dans sa faculté à profiter du statu quo chez les leaders du général. Il a sauvé le Tour d'INEOS-Grenadiers qui a offert une tournée dispensable à Geraint Thomas, invisible pendant trois semaines. Il est temps de se régénérer pour les Britanniques et Arensman pourrait y jouer un grand rôle.

Florian Lipowitz

L'ancien biathlète termine Maillot blanc de meilleur jeune et c'est mérité par rapport à la menace constante incarnée par Oscar Onley qui a confirmé tout son potentiel sur une course de trois semaines. L'Allemand, guère aidé par Primoz Roglic qui a préféré jouer sa carte personnelle avant de dévisser lors de la dernière étape dans les Alpes, a poussé l'Écossais à craquer et semé quelques graines pour les prochains Grands Tours. 

Kevin Vauquelin, Jordan Jegat et Valentin Paret-Peintre

Après sa deuxième place sur le Tour de Suisse, on avait hâte de savoir si Kevin Vauquelin pourrait tenir pendant 3 semaines. La réponse est oui, dans une équipe au budget bien moins fourni que la concurrence. Aidé d'Ewen Costiou, Raúl García Pierna et Cristián Rodríguez, le Breton a accroché une excellente 7e place, après un passage des Alpes au rupteur. Alors qu'Arkéa-B&B Hôtels devrait s'arrêter en fin de saison, Vauquelin est annoncé chez INEOS-Grenadiers. Et avec une équipe de haute niveau à son service, il pourrait devenir un vrai candidat au podium l'année prochaine. 

Simone Velasco a eu beau l'insulter samedi parce qu'il a pris l'échappée, Jordan Jegat a eu raison de forcer son destin. Employé à l'usine d'Aucy il y a encore quelques années, le coureur de TotalÉnergies s'est construit son Top 10 tout seul et jusqu'au bout. Attaquant insatiable, il s'est battu pour arracher ce classement. Parce que 10e du Tour, ce n'est pas 11e. 

L'étape du Ventoux a été l'une des plus belles de ce Tour, si ce n'est la plus belle. Et pour les Français, l'ascension du Géant de Provence s'est achevée par une grande émotion : la victoire de Valentin Paret-Peintre, plus fort que le super-combatif Ben Healy au bout d'un sprint en apnée avec tout ce qui leur restait de forces. De quoi sauver en partie le Tour de la Soudal-Quick Step venue pour faire gagner Remco Evenepoel avant que le Belge n'abandonne dans le Tourmalet. 

Flops

La tactique Visma-Lease a bike

Pour déboulonner Tadej Pogacar, il fallait être offensif. Mais ce travail de sape de la Visma-Lease a bike s'est retourné contre Jonas Vingegaard qui, dès le contre-la-montre de Caen, a montré ses limites. Si Simon Yates et Wout van Aert ont sauvé le bilan, ce n'était pas le plan de base. Ce Tour 2025 est un échec individuel et collectif. 

Le bilan détaillé est à retrouver ici

Le scenario

Il n'y a pas eu de suspense : Pogacar a mis tout le monde au tapis dans les dix premiers jours avant de gérer et de laisser des étapes emblématiques aux échappés, que cela soit au Ventoux ou dans la Loze. En jambes sur le contre-la-montre de Caen, il a réglé l'histoire dans le chrono de Peyragudes. 4 victoires d'étape, Maillot jaune, Maillot à pois : le Slovène n'a pas affronté de coalition d'équipes et même sans Joao Almeida, contraint à l'abandon, il n'a jamais été mis en difficulté. 

Lenny Martinez

Évidemment, il y a l'histoire de la colle au bidon dans l'étape vers Courchevel. Mais plus que ça, c'est la gestion du Tour de Lenny Martinez par Bahrain Victorious qui interroge. Avec 3 victoires en World Tour cette saison, le grimpeur arrivait avec de sérieuses références. Malade en début d'épreuve, il a voulu se rassurer lors de la 4e étape vers Rouen. Mais même s'il a été le coureur le plus souvent échappé, 594 km devant le peloton dont 537 dans un groupe de tête, ses bas ont été beaucoup plus nombreux et impressionnants que ses hauts. Le Français est encore très jeune, il apprend mais on n'a pas vraiment compris là où il venait en venir. 

Cofidis

Si Bryan Coquard n'avait pas involontairement fait chuter Jasper Philipsen, on n'aurait jamais su que Cofidis était sur le Tour. Pourtant, l'équipe avait fière allure. Avec Emanuel Buchman, Alex Aranburu, Ion Izagirre, Alexis Renard, Dylan Teuns, Benjamin Thomas, Damien Touzé, il y avait de quoi faire même après l'abandon de Coquard. Jamais à l'avant, jamais élément perturbateur, jamais dans le coup.