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De l'arrestation à l'audience d'appel, les moments clef de l'affaire Auradou - Jegou

Fin de l'affaire Auradou - Jegou ce lundi ?
Fin de l'affaire Auradou - Jegou ce lundi ?FRANCK FIFE / AFP

Deux mois après l'abandon des poursuites pour viol aggravé contre les deux joueurs du XV de France Oscar Jegou et Hugo Auradou en Argentine, la justice argentine doit examiner l'appel de la plaignante lundi.

Les deux joueurs ont retrouvé les Bleus pour le Tournoi des six nations, face au pays de Galles la semaine dernière et contre l'Angleterre samedi. Retour sur les moments-clefs de cette affaire qui a laissé des traces profondes dans le rugby français.

8 juillet: arrestation

Hugo Auradou et Oscar Jegou sont arrêtés à Buenos Aires, au surlendemain de leur match avec le XV de France contre l'Argentine (28-13) à Mendoza (ouest). La plainte a été déposée par une Argentine de 39 ans pour agression sexuelle présumée, dans la nuit du 6 au 7 dans leur chambre d'hôtel à Mendoza.

10 juillet: versions antagoniques

Dès les premières déclarations émergent des versions radicalement opposées des faits. L'avocate de la plaignante évoque une "violence terrible", sa cliente "sauvagement battue". Les joueurs affirment une relation consentie et nient toute violence. Les deux parties invoquent des "preuves".

12 juillet: inculpation, détention

Les deux joueurs sont transférés à Mendoza, où ils sont inculpés de viol aggravé car commis en réunion, et placés en détention préventive. Ils encourent jusqu'à vingt ans de prison.

6-8 août: auditions, et fuites

Auditionnée début juillet, la plaignante l'est de nouveau le 6 août pour des "éclaircissements" selon son avocate. Le surlendemain les joueurs sont entendus longuement pour la première fois.

En parallèle filtrent au fil des jours dans la presse argentine des éléments du dossier comme des messages audios échangés avec une amie après les faits dans lesquels la plaignante "parle en bien" des joueurs. "Extraits partiels", "elle n'était pas elle-même" rétorquent ses avocats.

Ou encore des photos de bleus et griffures sur le corps de la plaignante. Déjà écartées par l'expertise comme "incompatibles" avec les coups allégués, répliqueront les avocats des joueurs.

12 août: remise en liberté

Le parquet ordonne la remise en liberté des joueurs, interdits toutefois de quitter l'Argentine le temps de l'enquête. Dans son ordonnance, il pointe "l'existence de contradictions notoires, d'incohérences, de zones grises et même d'explications insuffisantes" dans la version de la plaignante.

26 août: tentative de suicide

Les avocats de la plaignante révèlent qu'elle a fait une tentative de suicide trois jours plus tôt, mais que la présence de son père "a évité le pire". Hospitalisée et assistée par des psychiatres, elle ne se présentera pas aux trois audiences suivantes.

28 août: non-lieu demandé

Les avocats des joueurs déposent une demande de non-lieu. Le 4 octobre, le parquet se prononce en sa faveur.

3 septembre: retour en France

La justice autorise Jegou et Auradou à quitter l'Argentine, ils regagnent la France le lendemain. Le Stade Rochelais, club de Jegou, se dit "soulagé et impatient de retrouver Oscar" tandis que la Section Paloise, club d'Auradou, affirme que "ses coéquipiers sont impatients de le revoir".

5 octobre: Auradou rejoue

Hugo Auradou rejoue son premier match officiel, en Top 14 à Perpignan, sans accueil hostile du public. Il est acclamé à domicile le week-end suivant. Oscar Jegou rejoue avec La Rochelle le 2 novembre.

Lors des matches de novembre du XV de France, un nouveau cadre de vie est instauré par la fédération. L'alcool est notamment interdit dans les vestiaires.

10 décembre: non-lieu

La justice argentine décide d'abandonner les poursuites. La fédération française de rugby dit que les deux joueurs sont de nouveau "sélectionnables", en cas de bonnes performances sur le terrain.

15 janvier: retour en Bleu

Hugo Auradou et Oscar Jegou sont présents dans la liste des 42 joueurs appelés à Marcoussis pour préparer le match du XV de France contre le pays de Galles, en ouverture du Tournoi le 31 janvier.

31 janvier: des sifflets à Saint-Denis

Remplaçants contre les Gallois, Auradou puis Jegou sont sifflés par une partie du stade de France à leur entrée en jeu. Le sélectionneur Fabien Galthié a lui déclaré "complètement assumer" leur retour, les joueurs sont remplaçants contre l'Angleterre le 8 février.

10 février: examen de l'appel du non-lieu

La justice argentine réexamine les cas de Jegou et Auradou, après l'appel déposé par la plaignante.