Dans les jardins de la sous-préfecture de Briançon (sud-est), le Premier ministre François Bayrou appose sa signature sur un panneau symbolique. "Les Jeux olympiques, il faut les regarder comme un investissement et pas comme une dépense à fonds perdu", a-t-il affirmé.
"Il faut avoir la vision de comment vont fonctionner nos montagnes en 2050. Et se servir comme accélérateur des Jeux Olympiques", a souligné le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier, saluant "un plan historique de 520 millions d'euros".
Selon les chiffres du gouvernement, le coût total du programme d'investissements dans le ferroviaire se monte à 342 millions d'euros.
"Bouleverser la vie des habitants"
L'opération de modernisation doit permettre de réduire le trajet en train entre Marseille et Briançon à 3 heures 40, contre 4 heures 45 actuellement en moyenne.
"Depuis un peu moins de 150 ans qu'on a mis le train à Briançon, il ne s'est pas passé grand-chose", a résumé Jean-Marie Bernard, le président du département des Hautes-Alpes. "Ça va bouleverser la vie" des habitants du département, a-t-il assuré devant le chef du gouvernement.
Le ministre des Transports Philippe Tabarot, venu à Briançon par le train de nuit depuis Paris, a de son côté indiqué que "dans quelques années, voire dans quelques mois, vous aurez la possibilité d'atteindre la capitale dans des trains de nuit qui soient dignes de ce nom".
Côté routes, plusieurs axes nationaux et départementaux seront rénovés afin d'améliorer l'accès aux sites olympiques, et plus largement aux Alpes du sud.
"Il est capital d'ouvrir une nouvelle étape d'aménagement du territoire, capital de se demander comment on peut assurer l'égalité des droits, l'égalité des chances, l'égalité ou la plus proche égalité des services pour ces 25 millions de personnes qui vivent en dehors des grandes agglomérations", a martelé François Bayrou.
Le Premier ministre s'est enthousiasmé pour le projet de réhabilitation d'un ancien fort du XVIIIe siècle perché sur les hauteurs de la ville, choisi pour accueillir un village olympique, et qui doit après les Jeux être transformé en logements.
"Étape fondatrice"
Une façon de répondre à des défis locaux, rappelle le maire de Briançon Arnaud Murgia: faciliter l'accès à l'immobilier dans une destination touristique recherchée et faciliter le logement des saisonniers.
Pour les Jeux, quelque 940 athlètes devraient être logés au Fort pour disputer notamment les épreuves de ski de bosses, de ski acrobatique, de snowboard, de ski-cross et aussi des épreuves paralympiques, dans les stations toutes proches de Serre-Chevalier et Montgenèvre.
Une grande réunion, premier comité interministériel pour les Jeux de 2030, a rassemblé dans l'après-midi le chef de gouvernement et ses ministres des Sports, des Transports, du Tourisme et du Handicap, avec les deux régions hôtes - Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur - et les acteurs impliqués dans l'organisation.
Une "étape fondatrice" pour le président du Cojop (comité d'organisation), Edgar Grospiron, qui "fixe les grands axes de l'action publique autour des Jeux : développement des pratiques sportives, transition écologique, attractivité des territoires de montagne et inclusion."
"Le Cojop est aujourd'hui en ordre de marche. Nos équipes se structurent, notre feuille de route s'affine, notre ambition est intacte : faire des Jeux un levier d'héritage utile, durable, et fidèle aux valeurs de l'Olympisme", a assuré dans un communiqué l'ancien champion olympique de ski de bosses aux JO d'Albertville de 1992.
La question environnementale va inévitablement constituer l'un des grands enjeux de ces JO, et des critiques sont déjà apparues sur la prise en compte du défi majeur que représente le réchauffement climatique, auquel les territoires de montagne sont particulièrement exposés.