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Dans le creux de la vague en Aragon et au Mugello, Johann Zarco veut rebondir au Sachsenring

Johann Zarco regonflé à bloc pour le Sachsenring.
Johann Zarco regonflé à bloc pour le Sachsenring.GIGI SOLDANO/DPPI via AFP
Sur un petit nuage au Mans et à Silverstone, Johann Zarco a vécu le contre-coup en Espagne et en Italie, avant de se relever aux Pays-Bas. Au Sachsenring, le pilote LCR-Honda veut profiter de conditions météorologiques plus avantageuses pour amorcer de la meilleure manière sa deuxième partie de saison.

Il n'y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne. Vainqueur sur le circuit Bugatti du Mans avant de prendre la 2ᵉ place à Silverstone derrière Marco Bezzecchi, Johann Zarco est en nette perte de vitesse depuis. Les passages au MotorLand d'Aragon et au Mugello ont expédié le Cannois dans les tréfonds de la grille et, en Italie, il a signé un weekend à zéro point en raison de deux chutes en course.

"Après un très bon moment il y a un mois, il faut accepter de revenir à une normalité, mais là ce n'est pas une normalité, c'est juste zéro point, et ce sont des chutes, des erreurs, analysait-il froidement en Italie. Je n'aime pas répéter des erreurs. L'erreur peut arriver, car je pousse bien la moto dans ses limites, et ça prouve qu'il y a une limite". 

Pour autant, il entrevoyait une éclaircie, à des latitudes qui convenaient mieux à sa monture. "Je suis curieux de voir à Assen s'il y a des températures plus basses, si on redevient compétitif, ce sera une bonne réponse", avait-il lancé. 

Effectivement, l'étape à Assen a redonné un peu de baume au cœur du pilote Honda-LCR, qui a navigué en milieu de grille avec une 12ᵉ place en Q2, une 11ᵉ place en sprint et une 12ᵉ lors du Grand Prix, ce qui lui a permis de scorer 4 points. Mais au-delà des résultats, c'est l'évolution des guidons du HRC qui interroge, à commencer par Zarco lui-même : "quand j'essaie de suivre les autres, j'ai l'impression de revenir sur la moto de l'an dernier. Je ne peux pas suivre, quel qu'en soit le prix". 

Fin pilote, le Cannois a constaté que le développement de sa monture ne va pas dans le bon sens : "on n'a pas la même moto depuis quelques courses. On n'a pas la même moto, le moteur a évolué et ça, ça peut créer un équilibre différent. Mais c'est un moteur qu'on a validé et qui nous a apporté des dixièmes, donc il faut le prendre". 

Ce n'est finalement pas une si grande surprise de voir les Honda reculer dans la hiérarchie, c'était même prévisible : "ces pistes ne sont pas les meilleures pour nous, il faut l'accepter. Elles exposent très bien nos faiblesses : des virages longs, le turning sur les gaz, le domaine qui nous fait beaucoup souffrir, et les longues lignes droites".

Assen pour se reprendre, le Sachsenring pour performer ?

Trop négatif Zarco ? Fort heureusement, il a trouvé des motifs de satisfaction aux Pays-Bas, dans un secteur où il doutait de pouvoir progresser. "J'étais content de ma course, parce que j'ai pris un très bon départ, expliquait-il après la Sprint. C'est la première fois que je peux dépasser le pilote à côté de moi au départ, donc c'est très positif. J'aurais même pu gagner plus de positions, mais c'était délicat et j'ai dû élargir au virage 3. Il n'empêche que j'ai gagné des places et c'est très positif". 

Toujours en quête de meilleures sensations en time attack et en course, Zarco a pu mesurer l'écart avec la concurrence, déçu de "retrouver cette sensation de ne plus pouvoir suivre les autres, comme s'ils venaient d'une planète différente". Une sorte de rollercoaster permanent depuis qu'il est chez LCR : "ce week-end, à chaque fois que je pensais tenir quelque chose, le lendemain on faisait un pas en arrière. C'est très compliqué pour construire de la confiance et progresser. Je pense pouvoir donner les indications correctes à l'équipe, mais pour l'instant, on bloque". 

Néanmoins, le Cannois constatait une amélioration sensible à Assen, qu'il chiffrait malgré la déception de n'avoir pas pu suivre le peloton de tête : "j'étais juste derrière Fabio Di Giannantonio en huitième position, et la facilité aurait été de le suivre, mais c'était tout simplement impossible. C'est dur d'avoir l'impression de régresser, mais si on regarde l'écart avec le premier, ce n'est pas un si gros recul. L'an dernier on était à 42 secondes du vainqueur, et aujourd'hui on est à 24, donc on ne peut pas tout voir de manière négative". 

À la veille des premiers essais libres en Allemagne, il espérait "trouver un équilibre. J'étais énervé de cette course à Assen parce que je suis sûr que je peux m'améliorer sur cette Honda, a-t-il assuré dans les colonnes de L'ÉquipeOn doit voir la première moitié de saison dans sa globalité, voir ce qu'on a bien ou mal fait. J'espère que cela fonctionnera ici. Nous avons une meilleure moto que l'année dernière et le Sachsenring est un petit circuit. Si on peut prendre le positif, je pourrai me battre pour être devant. Il pourrait pleuvoir samedi. C'est une opportunité de décrocher une première médaille en sprint, pourquoi pas". La dernière fois que le ciel s'en est mêlé, Zarco a triomphé sur le circuit Bugatti. Une performance qui pourrait se conjuguer dans la langue de Goethe ?