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Dans la tempête, les leaders du Vendée Globe devront "garder le rythme", prévient Le Cléac'h

Le Cléac'h en juin dernier à Brest.
Le Cléac'h en juin dernier à Brest.OSCAR CHUBERRE/AFP
Alors que les leaders du Vendée Globe se dirigent dans la nuit de mercredi à jeudi vers une grosse dépression dans l'océan Indien, le vainqueur de l'édition 2016-2017 Armel Le Cléac'h décrypte auprès de l'AFP les enjeux des prochaines heures de course, qui pourraient s'avérer décisives.

QUESTION : Que penser de la stratégie de Sébastien Simon et Charlie Dalin de continuer vers l'est malgré la tempête ?

RÉPONSE : "La seule échappatoire pour eux, c'était par devant. Ils étaient les deux seuls à pouvoir prendre ce risque, qui est osé. Ils vont avoir des conditions très difficiles, notamment avec du vent et des vagues de travers. Ils pensent avoir les capacités d'aller suffisamment vite pour rester un peu en avant du plus gros. Mais ils vont quand même avoir des conditions dantesques et cela ne va faire que s'intensifier, car la dépression avance avec eux vers l'est."

Q : Quels sont les risques ?

R : "Tout l'enjeu va être de garder le rythme, malgré les conditions, pour rester en avant de tout ce qui peut arriver et va être encore plus violent. Derrière, c'est un monstre : il y a des creux de dix mètres avec des rafales à plus de 70 nœuds (130 km/h). Tant qu'ils arrivent à avancer, ils pourront garder le contrôle, mais il ne faut pas avoir d'avaries majeures ou ralentir de trop, car là il y aura alors des chances de rencontrer un problème important."

Q : C'est un plan trop dangereux ?

R : "C'est impossible à dire, il faudrait être à leur place. On ne connait pas l'état de leur bateau, ni des marins. J'ai déjà connu ces conditions où il faut choisir la moins pire des solutions. Ce qui est sûr, c'est que la sécurité est la première notion mise sur la table. Charlie et Sébastien étaient dans la petite fenêtre qui permettait de faire ce pari. Les autres marins du groupe de tête étaient plus en retrait et ont pris la bonne décision d'aller se mettre dans le nord, vu ce qui arrive sur zone jeudi."

Q : S'ils réussissent ce pari, c'est un tournant dans la course ?

R : "Ils auront un avantage significatif, ils auront fait un break. Mais à quel prix ? Est-ce que les bateaux et les marins seront encore à 100 % ? Le vainqueur du Vendée Globe se trouve déjà dans les huit ou neuf premiers du classement actuellement. Il s'agit d'une course par élimination. Reste à savoir combien seront encore dans le match après le Cap Leeuwin. C'est en tout cas un premier gros passage à niveau vers la victoire."


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