D'Éric Abidal à Michel Bastos : quand l'OL piochait au LOSC pour se renforcer

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

D'Éric Abidal à Michel Bastos : quand l'OL piochait au LOSC pour se renforcer

Eric Abidal a quitté Lille pour Lyon en 2004
Eric Abidal a quitté Lille pour Lyon en 2004Profimedia
De 2004 à 2009, l'Olympique Lyonnais a recruté en masse des joueurs lillois. Une tendance qui n'a pas garanti les succès sportifs mais qui a marqué tout un pan de l'histoire récente de la Ligue 1, au détriment financier de l'OL.

OL et LOSC, c'est une histoire de fratrie. Celle des Seydoux. À Lyon, Jérôme, l'aîné et propriétaire des cinémas Pathé, est devenu un actionnaire important au côté de Jean-Michel Aulas. À Lille, Michel, le cadet, actionnaire minoritaire en 2000 devenu majoritaire en 2004 après le départ de Luc Dayan. Le pont entre les deux clubs s'est dressé naturellement...souvent à l'avantage du LOSC. 

A l'époque, l'Olympique Lyonnais est le club qui monte en France et sa courbe de progression est régulière année après année : 11e en 1996, 8e en 1997, 6e en 1998, 3e en 1999 et 2000, 2e en 2001. Avec l'arrivée de Pathé en 1999, les moyens financiers se sont accrus pour les Gones : Sonny Anderson et Tony Vairelles débarquent en 1999, Steve Marlet suivra en 2000. En parallèle, le LOSC, revenu parmi l'élite en 2000, crée la surprise en terminant 3e en 2001 puis 5e en 2002, l'année où Lyon entame son septennat vainqueur en Ligue 1. 

Abidal, une réussite totale

Le premier joueur à faire le voyage Lille-Lyon est certainement le plus marquant et le plus réussi. Éric Abidal, natif des environs de la cité des Gaules, a débarqué dans le Nord en provenance de Monaco dans les bagages de Claude Puel. S'il n'a pas percé sur le Rocher, le gaucher trouve à Grimonprez-Jooris l'environnement nécessaire à son éclosion au plus haut niveau. 62 matches en championnat, 62 titularisations : dans l'axe gauche de la défense, Abidal fait l'unanimité.

Clin d'oeil de l'histoire, son dernier match avec les Dogues est une défaite contre son futur club qui a mis 8.5M€ sur la table. A 25 ans, il change de dimension, avant de changer de poste, Paul Le Guen, également ancien défenseur gaucher, préférant l'aligner au poste de latéral. Sa première dans son nouveau rôle ? Lille, évidemment. L'aventure dure 3 ans, avant que le FC Barcelone ne l'engage pour 15M€. Difficile de réaliser meilleur transfert.

2007-2008 : trois venues, trois moins-values

L'intersaison 2007 marque le retour des affaires entre les deux clubs. En dépit d'une saison moyenne achevée à la 10e place, l'effectif lillois garde la côte. Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe jette leur dévolu sur Mathieu Bodmer et Kader Keita. 6,8M€ pour le premier et 16,8M€ pour le second. Le LOSC fait une bascule totale de près de 20M€. La 3e place conquise en 2006 est suffisamment restée dans les mémoires pour tenter le coup.

En 4 ans dans le Nord, Bodmer est devenu une valeur sûre du championnat, un joueur polyvalent capable de performer dans plusieurs registres au milieu, aussi à l'aise dans un rôle défensif qu'en meneur de jeu. A cette époque, on le dit même proche des Bleus. Kader Keita quant à lui propose des statistiques intéressantes avec 17 buts et 17 passes décisives en 84 matches toutes compétitions confondues.

Sur une phase ascendante, l'Ivoirien principalement utilisé milieu offensif droit a la cote et les dirigeants lyonnais s'enflamment. Le bilan frise la catastrophe industrielle avec 7 buts et 7 passes décisives en 72 matches mais surtout un zéro pointé en Ligue 1 en 2008-2009 en 22 matches disputés. Bodmer ne connaît pas davantage la réussite : à peine 91 matches et surtout un repositionnement dans l'axe de la défense initié par Alain Perrin trois mois après son arrivée à Gerland. Les deux joueurs sont revendus très en-dessous de leur prix d'achat : 7,5M€ à Galatasaray pour Keita en 2009, 2,5M€ au PSG pour Bodmer.

Ces deux échecs n'ont pas refroidi l'OL et le club continue de piocher dans le Nord. Formé à Lille, Jean II Makoun est devenu un cadre de son équipe mais les Dogues n'atteignent plus les places qualificatives à l'Europe. Malgré la 7e place du LOSC, Lyon casse de nouveau sa tirelire pour renforcer son milieu de terrain : 14M€. Avec ses 210 matches toutes compétitions confondues, le Camerounais offre des garanties. Sa première saison est d'ailleurs réussie avec 46 matches disputés (dont 34 en L1, 8 en C1) agrémentés de 10 buts et 4 passes décisives. Mais s'il dispute 42 rencontres la saison suivante, il est moins décisif (2 buts, 3 passes décisives). Le problème pour l'OL, c'est que la série de 7 titres de champion de France a pris fin et que Bordeaux puis l'OM l'ont emporté. Au mercato d'hiver 2011, il obtient un bon de sortie et rejoint Aston Villa pour à peine 6,2M€, soit moins de la moitié de son prix d'achat.  

2009 : Bastos et l'allégorie des trajectoires croisées

En 2009, la décennie s'achève avec un dernier mouvement Lille-Lyon. Soucieux de retrouver son trône, vexé d'avoir terminé seulement 3e du championnat, l'OL veut frapper un grand coup. Arrivé en 2006 en provenance de l'Athletico Paranaense pour 3M€, Michel Bastos est devenu en 3 ans une attraction. Sa saison 2008-2009 est énorme : 14 buts et 13 passes décisives en 37 matches de Ligue 1. Avec son explosion, le LOSC a terminé 5e et retrouvé l'Europe. Alors les Gones ressortent le chéquier et y mettent le prix : 18M€. D'un point de vue purement statistique, le passage du Brésilien n'a absolument rien d'infâmant avec 35 buts et 23 passes décisives en 142 matches toutes compétitions confondues. Mais jamais Bastos n'atteindra sa dernière saison lilloise, malgré 10 buts inscrits en 2009-2010 (mais une seule passe décisive) et des bilans équilibrés en 2010-2011 (5 buts, 5 passes) et 2011-2012 (6 buts, 8 passes). Comme Keita avant lui, il obtient de partir lors du mercato hivernal en 2013. Entre un prêt à Schalke 04 et un transfert à Al-Aïn, Lyon récupère à peine 5M€. 

D'une certaine manière, cette série de transferts a marqué le déclin progressif de l'OL, amplifié par la venue de Yoann Gourcuff dont le contrat est plombé les comptes durant des années. Le club ultra-dominateur en France et outsider en Ligue des Champions n'a probablement pas ciblé les meilleures recrues possibles pour poursuivre son projet. En 2011, certainement avec une partie de l'argent obtenu chaque été, Lille est devenu champion de France. Depuis, aussi bien Jérôme à Lyon que Michel à Lille ont retiré leurs parts. Et même s'il a fallu encore attendre 10 ans pour que les Dogues retrouvent la première place de la Ligue 1, l'OL, lui, n'est plus jamais parvenu à renouer avec le succès. 

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)