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50 ans d'arrivées du Tour sur les Champs-Élysées : les 5 victoires les plus marquantes

Greg LeMond en 1989.
Greg LeMond en 1989.AFP

Sur une idée d'Yves Mourousi, alors présentateur vedette du 13h de TF1, le Tour de France s'achève sur les Champs-Élysées, à l'exception notable de 2024 où, en raison des JO, la Grande Boucle s'est terminée à Nice. Un demi-siècle après cette innovation, voici notre Top 5 de cette dernière étape, alors que le peloton arpentera pour la première Montmartre pour casser la routine qui s'était installée.

5 - Walter Godefroot (1975)

Le "Bouledogue flamand" a remporté trois Monuments (Liège-Bastogne-Liège en 1967, le Tour des Flandres en 1968 et 1978, Paris-Roubaix en 1969), gagné sur les trois Grands Tours mais plus que son Maillot vers en 1970, c'est sa victoire sur les Champs-Élysées qui est son plus bel accomplissement sur le Tour de France, lui qui a levé 10 fois les bras sur la Grande Boucle. 

Normalement, le premier reste toujours dans les mémoires, mais la victoire de Walter Godefroot a été reléguée au second plan car cette année-là, le mythe Eddy Merckx a été déboulonné par Bernard Thévenet

4 - Bernard Hinault (1979)

Quand le Blaireau voulait quelque chose, en général, il l'obtenait. Vainqueur du Tour en 1978, il bisse en 1979 et, tant qu'à y être, il s'extirpe du peloton avec Joop Zoetemelk, son dauphin au général, sur les Champs. 

Sur les pavés de l'avenue, la victoire d'étape se joue dans un sprint à deux. On n'est plus à la Cipale mais l'esprit de la piste est bien là. Maillot Jaune sur le dos, Hinault règle le Néerlandais et remporte sa 7e étape. Zoetemelk prendra une revanche à la Pyrrhus l'année suivante : blessé au genou, le Français abandonnera, lui laissant le champ libre pour remporter l'épreuve.

Hinault gagnera trois autres Tours et s'imposera à nouveau sur les Champs-Élysées, en 1982, et lors d'un sprint massif s'il vous plaît. 

3 - Dimitri Konyshev (1991)

C'est le dernier succès soviétique avant la chute de l'URSS mais plus que l'identité du vainqueur, c'est la chute à très grande vitesse de Djamolidine Abdoujaparov qui est restée dans les mémoires. Spécialiste des sprints de kamikaze, "L'Express de Tachkent" est cette fois resté sage : sans vague, il est lancé sur la droite de la route mais il percute une canette promotionnelle Coca-Cola, emblématique de l'époque mais terriblement dangereuse. Plein centre, Konyshev n'en demandait pas tant pour s'imposer.

Cette énorme gamelle en aurait refroidi plus d'un mais pas lui. L'Ouzbek prendra sa revanche à deux reprises, en 1993 et en 1995. 

2 - Eddy Seigneur (1994)

Les Champs-Élysées sont devenus le terrain d'expression ultime des sprinteurs. Mais en 1994, ils vont tomber sur un os français qui porte un maillot Gan. 

Ils sont 5 à se lancer dans une échappée qui, traditionnellement, finit par être avalée par le peloton lancé à plus de 60 à l'heure. Outre Eddy Seigneur, il y a de sacrés coursiers : Frankie Andreu, Arturas Kasputis, Bo Hamburger et Jörg Müller. Alors que l'avance est de 40 secondes, le groupe se désunit et Andreu s'enfuit. À la flamme rouge, le coureur de la Motorola est en tête. En spécialiste du contre-la-montre, Seigneur lance son effort dans la rue de Rivoli. Il réduit l'écart pendant qu'Andreu plafonne. À 300 mètres de l'arrivée, le Français revient dans la roue de l'Américain et l'ajuste dans la foulée pour signer le plus beau succès de sa carrière. 

Il faudra atteindre 2005 et Alexandre Vinokourov pour voir de nouveau un échappé s'imposer en solitaire. 

1 - Greg LeMond (1989)

"Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un... Top ! Laurent Fignon a perdu le Tour de France 89, Greg LeMond l'emporte !". Tout Français devant son écran de télévision ce 23 juillet 1989 n'a jamais pu oublier le décompte de Patrick Chêne sentenciant la victoire de l'Américain lors du Tour de France 1989.

Cette année, la Grande Boucle s'achève sur un contre-la-montre, Fignon est blessé à la selle et peut à peine se poser sur sa machine. Avec l'adrénaline, il en oublie la douleur et signe le meilleur chrono de sa carrière. Insuffisant pour battre le Californien et son guidon Scott qui lui offre un appui supplémentaire, idéal avec son 55x12. Ce même guidon jugé non réglementaire quelques mois auparavant et interdit à Fignon sur le Giro, édition qu'il avait néanmoins remportée car l'hélico de la RAI ne peut pas toujours tout faire... 

Parti avec 51 secondes d'avance, Fignon franchit la ligne avec 59 de retard. Malgré ses deux titres, le premier en 1983 lors de sa première participation, il restera cruellement celui qui a perdu le Tour. Pourtant, cela fait bien longtemps qu'un Français n'a pas eu le luxe de "perdre le Tour"...