Après les soubresauts vécus depuis dimanche soir, matérialisés par l'abandon de Remco Evenepoel - et pas que - à cause d'un cas de Covid, le Giro reprenait la route après une journée de repos. Sous une pluie battante, l'étape dite de transition s'annonçait cependant éprouvante pour les organismes.
Pas de quoi décourager les candidats à l'échappée, avec de grands habitués. Alessandro de Marchi (Team Jayco AlUla), passé proche de remporter la 6e étape, s'est d'abord fait la malle avec Derek Gee (Israel - Premier Tech). Puis ils ont été rejoints par Davide Bais (EOLO-Kometa), vainqueur en solitaire de la 7e étape vendredi, et Magnus Cort Nielsen (EF Education-EasyPost).
Une fine équipe qui a fait le trou, avec une avance restant souvent autour des 4 minutes. Derrière, le Giro a perdu le leader de la Bora-Hansgröhe, Alexander Vlasov, 6e du général, qui a abandonné. Mais alors que le peloton maintenait l'écart, la Bahraïn-Victorious a tenté un coup de force dans la descente du Passe delle Radici.
Andrea Pasqualon, le maillot cyclamen Jonathan Milan et surtout Damiano Caruso se sont enfuis, seulement flanqués de Pavel Sivakov (INEOS-Grenadiers). Très vite, l'avance a flirté avec la minute 30, mais l'effort n'a pas été soutenu et cela a finalement été un coup d'épé dans l'eau.
Devant, Davide Bais, passé en tête du Passe delle Radici pour conforter son maillot bleu du meilleur grimpeur, s'est relevé et a laissé partir ses trois compagnons. La vraie course poursuite a alors eu lieu entre échappés et peloton, les fuyards croyant en leur chance en raison des conditions météo apocalyptiques.
D'autant que le peloton avait été secoué par quelques chutes, coutant cher notamment à Jay Vine (Team UAE Emirates) ou encore Warren Barguil (Team Arkéa-Samsic). La résistance de l'échappée a été incroyable, et le trio de tête a fini par faire plier le peloton, qui a rendu les armes à 4 kilomètres de l'arrivée.
Les trois de devant étaient cramés, et le favori du trio, Magnus Cort Nielsen, a le mieux négocié les derniers hectomètres pour finalement l'emporter confortablement devant Gee et de Marchi. Le Danois devient le 105e coureur de l'histoire à rafler une étape sur les trois Grands Tours. Geraint Thomas (INEOS-Grenadiers) conserve le maillot rose avant une étape qui s'annonce montagneuse et palpitante demain.