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Au départ, il n'était pas prévu que le grimpeur lyonnais participe à la répétition générale du Tour de France dès cette année, sa première dans le monde professionnel.
À 18 ans, celui qui est passé directement des juniors aux pros - chose impensable il y a encore quelques années - est toujours très jeune. Selon son équipe Decathlon-AG2R, il est même le coureur le plus précoce de l'histoire à participer au Dauphiné.
Mais son début de saison a été tel que sa formation a décidé de le lancer dans le grand bain dès à présent face aux Pogacar, Vingegaard et Evenepoel.
"On n'avait pas mis le Dauphiné à son programme en début d'année. Mais Paul est en avance sur les temps de passage. On lui avait mis une carotte de valider des étapes intermédiaires et il a saisi l'occasion", explique Jean-Baptiste Quiclet, le directeur de la performance, à l'AFP.
Dès sa première course avec les pros, en février au Grand Prix de La Marseillaise, le champion du monde juniors 2024 du contre-la-montre a bluffé son monde avec une cinquième place.
"Les attentes ? C'est cool"
Il a confirmé au Tour des Emirats, sa première épreuve World Tour, en prenant notamment la 10e place au sommet du Jebel Jais. Il a enchaîné sur une deuxième place à Paris-Camembert et encore deux deuxièmes places au Tour des Alpes où il a offert, comme un vieux patron, la victoire d'étape à son coéquipier Nicolas Prudhomme.
Au Dauphiné, Paul Seixas, qui descend d'un stage d'altitude en Sierra Nevada, débarque dans un rôle de co-leader pour le général avec Clément Berthet, sachant que l'Autrichien Felix Gall, le probable chef de file pour le Tour de France, sera sur le Tour de Suisse.
Face à la crème de la crème du peloton, il sera intriguant de voir à l'œuvre un coureur qui, comme d'autres avant lui en France, doit composer avec l'encombrante étiquette de "candidat potentiel à la victoire finale dans le Tour de France".
Lui semble s'en accommoder.
"Les attentes ? Je vis ça bien parce que je profite du fait que les gens s'intéressent à moi. C'est cool. Je ne me mets pas la pression que certains pourraient se mettre", confiait-il à l'AFP cet hiver.
L'objectif pour autant est clair: le Tour de France, auquel il ne devrait pas participer cette année, "est le rêve ultime et je ferai tout pour l'accomplir", insiste le Lyonnais (1m85, 62 kg) dont la polyvalence est un atout indispensable.
"Pas de limite"
"J'aime performer sur tous les terrains, sur le plat, les pavés, les bosses courtes, les longs cols, sur un chrono. Je n'aime pas me donner de limite. Je ne vais pas me dire que je ne peux pas gagner telle ou telle course parce que je fais 60 kg", explique encore Seixas qui est à la base un pur grimpeur.
"J'aime même faire des sprints massifs. C'est important de garder ce côté joueur car j'ai l'impression que plus tu t'amuses, plus ça va marcher", ajoute-t-il dans un discours qui rappelle celui de Pogacar.
Sollicité de partout, Seixas, qui poursuit en parallèle des études en école de commerce, a choisi de signer pour trois saisons dans l'équipe Décathlon-AG2R, où il évoluait en U19.
Il y marche dans les pas d'un certain Romain Bardet, la figure de proue d'AG2R entre 2012 et 2021, et qui veille un peu sur lui.
"L'année dernière déjà, je parlais de Paul à Romain et aujourd'hui les deux discutent dans le peloton. Je pense que Romain va lui donner des bons conseils dans les années à venir", dit Joona Laukka, l'agent des deux coureurs, à l'AFP.
"Je trouve qu'il y a une certaine transmission, un héritage. Paul marche un peu dans les pas de Romain", abonde Quiclet.
Dimanche, les deux coureurs seront sur la même ligne de départ. Le passé et, si tout va bien, l'avenir du cyclisme français réunis.